Le Prix Goldman pour l’environnement récompense 7 lauréats dont la Française Claire Nouvian


Francia Marquez © The Goldman Environnemental Prize 2018, press ressources

Lundi 23 avril, le Prix Goldman pour l’environnement 2018 a récompensé 7 personnalités engagées pour la planète. Ce prix est le plus prestigieux au monde pour les militants écologistes engagés dans la préservation de l’environnement, dans la défense de la biodiversité ou encore la préservation des mers et des océans. Chaque année, un militant de l’environnement de chacun des six continents habités du monde se voit décerner ce prix pour son action. La Française Claire Nouvian figure parmi les lauréats  de cette année. Découvrez ces 7 héros de la planète.

Claire Nouvian, France : défenseuse des grands fonds marins

Claire Nouvian © The Goldman Environnemental Prize 2018, press ressources

Claire Nouvian et la mer, c’est une longue histoire d’amour. Pêche, contemplation de la nature et journalisme s’entremêlent dans la vie de cette fille de pêcheur. Chacun de ces trois éléments l’ont amenée à fonder l’ONG BLOOM afin de protéger les milieux marins des destructions inutiles. Son père, pêcheur pour le plaisir, lui a transmis l’attrait de la mer et des environnements côtiers. Lors d’un voyage en Argentine, elle développe une plus grande sensibilité à la nature et affine sa volonté pour travailler pour l’environnement. Enfin le journalisme, métier à travers lequel elle constate la menace grandissante de la destruction des habitats naturels, achève de forger le caractère écologique de Claire Nouvian. Aujourd’hui, la présidente de l’ONG BLOOM est récompensée pour ses actions contre la pratique de la pêche au chalut en eaux profondes. Une pratique désormais interdite dans  l’Union européenne. Elle poursuit ses combats pour défendre les fonds marins.

L’action de Claire Nouvian en vidéo

Makoma Lekalakala et Liz McDaid, Afrique du Sud : elles font annuler un accord secret sur le nucléaire civil de 76 milliards de dollars

Les deux femmes remportent aujourd’hui le Prix Goldman pour leur action contre le développement du nucléaire en Afrique du Sud. Leur travail a eu une suite juridique historique contre un accord secret de 76 milliards de dollars entre le pays africain et la Russie. Informées de cette tractation, elles ont mobilisé les communautés concernés par l’implantation de futures centrales nucléaires et la justice a reconnu que cet accord secret n’était pas conforme avec la Constitution du pays. Makoma Lekalakala est directrice de Earthlife Africa, une organisation de sensibilisation aux questions environnementales. Elle partage son temps entre Johannesburg, où elle vit, et la province de Limpopo, connue pour la pollution de ses sols empêchant les agriculteurs de travailler. Liz McDaid est pour sa part coordinatrice sur le changement climatique pour le SAFCEI (Southern African Faith Communities’ Environment Institute). Avant de se battre contre l’énergie nucléaire, elle a notamment été une militante anti-apartheid.

LeeAnne Walters, États-Unis : en croisade contre l’eau contaminée de Flint, dans le Michigan

Leeanne Walters © The Goldman Environnemental Prize 2018, press ressources

Le scandale de la crise de l’eau de Flint, dans le Michigan ? LeeAnne Walters en est la source. Elle a dirigé un mouvement citoyen qui a permis de révéler cette crise. Grâce à son action, les gouvernements locaux, provinciaux et fédéraux ont pris des mesures pour favoriser l’accès à l’eau potable. Le Prix Goldman la récompense pour cette initiative. Cette mère au foyer de 4 enfants vit à Flint depuis 1993. Une ville qu’elle apprécie et dont elle décrit les habitants comme chaleureux. Son attachement à cet endroit et sa détermination l’ont conduit à révéler cette crise sanitaire, après une formation en autodidacte sur la chimie de l’eau. Un caractère et une action récompensés aujourd’hui par le Prix Goldman.

Khanh Nguy Thi, Vietnam: une énergie verte pour remplacer le charbon

Grâce à l’action de Khanh Nguy Thi, 115 millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone ont été éliminées du Vietnam chaque année. Pour parvenir à ce résultat, cette Vietnamienne de 41 ans a eu recours à la communauté scientifique mais aussi aux agences provinciales locales pour réduire la dépendance énergétique au charbon de son pays, en parallèle d’une politique de développement durable. Son engagement, elle le tient de son enfance. La lauréate a grandi dans un village du nord du Vietnam, situé à côté d’une mine de charbon. Plusieurs personnes de sa communauté ont développé des cancers à cause de la pollution et de la poussière liés aux extractions de charbon. Khanh Nguy Thi a fondé en 2011 le Green Innovation and Development Centre (GreenID) pour promouvoir le développement durable au Vietnam. Elle a également créé la Vietnam Sustainable Energy Alliance, un réseau de 11 organisations vietnamiennes qui travaillent sur les questions environnementales.

Francia Marquez © The Goldman Environnemental Prize 2018, press ressources

Francia Marquez, Colombie : l’environnement et la culture comme moyen de résistance contre l’orpaillage illégal

En un mot, Francia Marquez est une meneuse. Cette afro-colombienne a réussi à organiser les femmes de La Toma, de la région de Cauca, et à faire pression sur le gouvernement colombien pour arrêter l’exploitation illégale de l’or sur les terres ancestrales. A 13 ans, la jeune femme militait déjà ! Elle a utilisé la culture locale, notamment la danse et la musique, contre la construction d’un barrage menaçant son village. Adulte, elle renforce son engagement et met en avant l’environnement et le droit de disposer de terres ancestrales de la région pour lutter contre des entreprises multinationales d’exploitation des sols. Elle a par ailleurs appris aux fermiers de sa région l’agriculture durable.

Manny Calonzo, Philippines : de la peinture responsable et durable

Le Philippin Manny Calonzo a réussi à convaincre le gouvernement d’interdire sur l’ensemble du territoire la production, l’utilisation et la vente de la peinture au plomb. L’empoisonnement au plomb, notamment par cette peinture, touche un grand nombre d’enfants de l’archipel philippin. Manny Calonzo est engagé depuis plus de 30 ans sur les questions liées aux droits de l’homme. Il est l’ancien président de EcoWaste Coalition, un réseau de plus de 150 communautés, églises, écoles ou encore professionnels de santé travaillant sur des solutions durables au sujet du gaspillage, du changement climatique et pour le contrôle des produits toxiques. Après ce poste, il s’est lancé dans la lutte contre la peinture toxique, qui lui vaut aujourd’hui le Prix Goldman.

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Un commentaire

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  • Bravot et respect s toutes ces femmes mais où sont les hommes dans cette bataille écologique ?