Les associations de cyclistes appellent à renforcer les aménagements cyclables après les mauvais chiffres de la sécurité routière en 2022

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Les chiffres de la sécurité routière montrent que les cyclistes français sont vulnérables aux accidents que ce soit pour les déplacements du quotidien ou pour la pratique du vélo sportif ou loisir. Image pour illustration : Le Tour de France au mont Ventoux, Vaucluse © Yann Arthus-Bertrand

En France, 3 541 personnes sont mortes d’un accident de la route en 2022,  selon les chiffres de la sécurité routières publiés fin janvier 2023. Des chiffres qui repartent à la hausse depuis le début de la pandémie de Covid-19, qui, en entraînant une limitation des déplacements, avait réduit la mortalité sur les routes. En regardant de plus près les chiffres de 2022, on apprend que 484 piétons, 34 utilisateurs d’engins de déplacement personnel (telles les trottinettes électriques) et 244 cyclistes figurent parmi les victimes. De fait, il s’agit d’une victime sur 5 (21,5 % du total des morts enregistrées). Alors que le vélo est utilisé dans 3 % des déplacements des Français, les cyclistes représentent 6,9 % des tués sur la route. Chez les usagers du vélo, dont le nombre croît année après année, les chiffres de la mortalité et des blessures graves sont en augmentation de plus de 30 % depuis 2019.

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La sécurité des cyclistes en question

La Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) estime que : « ces chiffres concordent avec la réalité vécue par les cyclistes sur le territoire d’un manque d’aménagements pour sécuriser la pratique du vélo qu’il s’agisse de pistes cyclables ou d’itinéraires apaisés. ». De plus, la FUB note dans son communiqué que « en ville, l’augmentation des accidents est de 16 % alors que la pratique du vélo a augmenté de 34 % en 2022 selon les compteurs vélo. Ces chiffres montrent un effet progressif de « sécurité par le nombre » déjà observé dans nos pays voisins. Ainsi, Paris, où les cyclistes n’ont jamais été aussi nombreux et où le réseau de pistes cyclables protégés a été étendu à l’occasion de la crise Covid, a compté un seul mort en 2022. »

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Cependant, dans les territoires où le vélo est moins développé ou bien plus présent dans sa dimension de loisir, la situation est différente. La Fédération Française de Cyclotourisme rappelle, dans un communiqué que : « plus de 60 % des cyclistes trouvant la mort après un accident roulaient en dehors des villes. » En cause notamment, la vitesse sur les routes, qui a été relevé de 80 à 90 km/h dans de nombreux départements. La fédération affirme également que : « la conséquence de cette insécurité peut entraîner une diminution des licenciés auprès des fédérations, qui ont la route pour seul terrain d’entraînement, une diminution générale de la pratique du vélo, qui est un enjeu majeur de santé publique et des mobilités. » Avec deux autres associations, 40 millions d’automobiliste et Mon vélo est une vie, elle demande que « le vélo des champs [obtienne] la même sécurité que le vélo des villes ».

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 Les associations de cyclistes convergent sur la nécessité de renforcer partout la sécurité des cyclistes en développant et en améliorant les aménagements cyclables. Ainsi, l’Alliance pour le Vélo, qui regroupe la FUB, l’Association de Promotion et d’Identification des Cycles et de la mobilité active (APIC), le Club des villes et territoires cyclables et marchables (CVTCM), l’Union Sport et Cycle (USC) et Vélo & Territoires y voit un enjeu d’intérêt général indispensable au développement de la mobilité douce. Elle déclare en effet dans un communiqué que « c’est à cette condition que la France parviendra à respecter son engagement de 12 % de part modale en 2030, il n’y a pas de temps à perdre. »

Julien Leprovost

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Un commentaire

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    • SARRAZIN YVES

    Cycliste et automobiliste de 70 ans, je crois qu’il faudrait aussi sensibiliser les cyclistes sur la nécessité d’être très visibles, je vois fréquemment des cyclistes en tenue sombre, sans éclairage qui me semblent vraiment en danger sur la route.