Avec sa politique vélo, Copenhague démontre l’existence du transport propre de demain

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Manifestation (flashmob) de cyclistes pour un monde meilleur, Israels Plads le 10 juin 2018, Copenhague, Danemark. Copenhague compte 390 kilomètres de pistes cyclables. 9 Danois sur 10 possèdent un vélo qui sert à se déplacer au quotidien. © Yann Arthus-Bertrand

Le photographe et réalisateur Yann Arthus-Bertrand (président de la fondation GoodPlanet) a photographié les cyclistes de Copenhague en juin 2018. Découvrez sa nouvelle photographie et la culture du vélo de la capitale danoise, où le nombre de vélo surpasse celui des voitures. Une culture dont toutes les villes du monde entier peuvent s’inspirer pour lutter contre la pollution de l’air, réduire les embouteillages et les émissions de gaz à effet de serre, améliorer la santé, diminuer les nuisances sonores et améliorer la qualité de vie des habitants.

La capitale du Danemark Copenhague n’est pas réputée pour son climat, cela n’empêche pourtant pas ses habitants de se déplacer tous les jours à vélo pour se rendre au travail ou faire leurs courses. Dans cette ville, où on comptait 265 700 bicyclettes contre 252 600 voitures en 2015, 41 % des trajets se font à vélo. Au Danemark, le vélo représente 26 % des trajets de moins de 3 kilomètres et 16 % de tous les déplacements,  contre à peine 2 % de l’ensemble des déplacements en France. En France, un trajet sur 2 en voiture fait moins de 3 kilomètres.

Bien qu’inventé au XIXe siècle, le vélo s’avère plus que jamais un mode de transport urbain d’aujourd’hui et de demain adapté aux petits trajets en ville : silencieux, il ne nécessite pas d’essence pour rouler et prend moins de place qu’une automobile. Les Danois l’ont adopté depuis une cinquantaine d’année, c’est à la fois un choix politique et culturel. Les autorités estiment que la pratique du vélo permet d’économiser 215 millions d’euros par an tout en améliorant la santé des habitants.  Les infrastructures mises en place (pistes ou voies cyclables) sont beaucoup moins chères que des routes ou des métros. Les avantages sont variés et, au total, selon une analyse économique commandée par la ville, ces infrastructures sont rentabilisées très rapidement. Par ailleurs, le vélo permet une activité physique régulière, avec des gains considérables en termes de santé publique. En favorisant la pratique d’un exercice physique régulier peu intense, il prévient le surpoids et les maladies cardiovasculaires. Ce sont aussi près de 90 000 tonnes de CO2 économisées chaque année par rapport au trafic automobile, rien que pour Copenhague.

Copenhague, la capitale danoise, a mis en place depuis des années un plan global d’encouragement aux bicyclettes. Et chacun parcourt en moyenne 3 kilomètres par jour. Malgré les conditions climatiques pas toujours favorables, plus de 40 %des habitants de la ville utilise ce mode de transport pour se rendre au travail ou à l’école, l’objectif est à 50 % pour 2030,  – c’est souvent plus rapide et plus pratique que d’emprunter un autre mode de transport. En hiver, le trafic des vélos se réduit de 25 %. La moitié des enfants danois de 11 à 15 ans se rend à l’école à vélo. L’accroissement du nombre de vélo sur les routes réduit les accidents.

Les villes n’occupent que 3 % de la masse continentale mondiale, mais elles produisent plus de 70 % de ses émissions de dioxyde de carbone et consomment entre 60 à 80% de l’énergie mondiale. Ddepuis 2011, 1 personne sur 2 dans le monde réside en ville. La mobilité urbaine est un jeu important des décennies à venir. Moyen de transport bon marché et écologique, la petite reine peut jouer un rôle pour bâtir des villes durables et agréables à vivre avec moins de pollution de l’air et moins d’embouteillages.

Julien Leprovost

Pour aller plus loin, lire notre interview avec le président de la Fédération des Usagers de la Bicyclette

Une vidéo sur le retard de la France dans la mobilité à vélo

Un commentaire

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    • Vincent

    > Une culture dont toutes les villes du monde entier peuvent s’inspirer pour lutter contre la pollution de l’air, réduire les embouteillages et les _émissions de gaz à effet de serre_, améliorer la santé, diminuer les nuisances sonores et améliorer la qualité de vie des habitants. »

    Le système électrique danois ne tient que grâce aux voisins auxquels il est interconnecté, soit la Norvège (100% EnR, merci les fjords), la Suède (50% barrages, 50%… nucléaire) et l’Allemagne (50% charbon/lignite).