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Le chlorpyrifos, un pesticide commun interdit depuis peu en Europe, suspecté de contribuer à l’obésité

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Épandage de pesticides en Corée du Sud © Yann Arthus-Bertrand

Le chlorpyrifos, un pesticide courant bien que plus utilisé en France depuis 2020, pourrait jouer un rôle dans l’obésité, selon des chercheurs de l’Université de McMaster au Canada. Ils ont en effet découvert que cette molécule ralentissait la combustion des calories dans les tissus adipeux bruns des souris. La réduction du nombre de calories brulées conduit le corps à stocker les calories supplémentaires au lieu de les brûler, rapporte le site ScienceDaily. Les scientifiques dont les travaux ont été publiés dans la revue Nature Communication, précisent que leurs résultats doivent encore être confirmés chez l’humain.

« Changer de mode de vie ainsi que de régime alimentaire et faire de l’exercice débouchent rarement sur une perte de poids durable. Nous pensons que le chlorpyrifos fait partie du problème », affirme Gregory Steinberg, professeur de médecine à l’Université de McMaster et co-auteur de l’étude. « Les graisses brunes sont le fourneau métabolique de notre corps, il brûle les calories, à la différence de la graisse normale qui les stocke. » Les scientifiques estiment que, en inhibant la combustion et l’utilisation de seulement 40 calories par jour, le chlorpyrifos peut déclencher l’obésité chez l’adulte car cela se traduit par une prise de poids de l’ordre de 2 kilogrammes par an.

Le chlorpyrifos est un insecticide employé dans le traitement des fruits et des légumes, notamment des épinards. Ces derniers peuvent donc contenir des résidus de cette molécule s’ils proviennent de pays où elle est encore utilisée et autorisée. Le chlorpyrifos est interdit au Canada où l’étude a été conduite. En France et dans l’Union européenne, le chlorpyrifos est interdit depuis avril 2020, rappelle Nadine Lauverjat, Déléguée de l’association de lutte contre les pesticides Générations Futures. Elle réagit à la parution de cette étude : « des études ont montré que le chlorpyrifos était un perturbateur endocrinien donc le fait qu’il soit un obésogène n’est malheureusement pas une surprise. ».

Julien Leprovost

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