Jean-Christophe Tison, marcheur pour la Terre : « même si je suis pessimiste, je m’efforce de délivrer un message positif »

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Jean-Chistophe Tison à Étaples dans le Pas-de-Calais lors de ses derniers jours de voyage DR Les marches pour la Terre

Lundi 12 février 2018, Jean-Christophe Tison vient d’arriver à son travail au cap Gris Nez (Pas-de-Calais) après une marche de 500 kilomètres. Ce trajet depuis Pieux (Manche) jusqu’au CROSS du Pas-de-Calais [en savoir plus en vidéo sur les CROSS Centres régionaux opérationnel de surveillance et de sauvetage du littoral] a pris 15 jours au marcheur de 49 ans. Au cours de son périple, ce marin d’État a porté 35 kilogrammes de matériel (tente, matelas, duvet, vidéoprojecteur et sonorisation) afin de sensibiliser à l’environnement en organisant dans chaque ville étape une projection du film Home de Yann Arthus-Bertrand. Joint lundi par téléphone lors de sa dernière étape, alors qu’il entrait dans Boulogne-sur-Mer, il a répondu à nos questions.

Pourquoi ce voyage à pied pour vous rendre au travail ?

Je suis marin. Je suis aussi amoureux de ma planète et de l’environnement. Ma dernière escale au Groenland m’a fait prendre conscience du désastre. La nature est notre bien à tous et nous devons l’entretenir et la préserver. Tous les 15 jours, je prenais ma voiture pour me rendre à mon travail. Avec ce voyage, je voulais réduire et compenser l’impact carbone de mes déplacements, notamment en voiture tout en étant en autonomie complète. Je l’avais déjà fait une fois en vélo. Puis en discutant avec des collègues, et de fil en aiguille, j’en suis venu à l’idée de le faire en, marchant. C’est devenu le projet des marches pour la Terre.

Quel message transmettez-vous grâce à votre marche pour la Terre et aux projections du film Home ?

Même si je suis pessimiste, je m’efforce de délivrer un message positif. Avant de me lancer dans ma marche, j’ai demandé l’automation de diffuser le film Home dans les mairies à la fondation GoodPlanet. Mon message est le même que celui de Yann Arthus-Bertrand et de la fondation : il est grand temps de se bouger. J’ai aussi créé une eco-charte pour les familles. Il s’agit de s’engager à faire quelques gestes simples au profit de la planète. Les parents la signent devant leurs enfants.

Quels sont les engagements contenus dans cette éco-charte ?

Les personnes signataires s’engagent ainsi à préserver l’eau, à réduire leur consommation, à économiser l’énergie et à réduire le gaspillage alimentaire. Le charte conseille des gestes de base comme ne pas laisser couler l’eau, prendre des douches plutôt que des bains ou bien éviter de jeter et réfléchir à ce qu’on achète avant de remplir son réfrigérateur.

Quel bilan tirez-vous de ce voyage ?

J’ai constaté que le bas-côté des routes est dans un état catastrophique. Il est impossible de faire un pas sans tomber sur des détritus. Sinon, les retours de mes interventions dans les communes sont positifs. À chaque fois, le public est à l’écoute et prêt à s’engager après avoir vu Home. Les gens me disant qu’ils ont reçu « une piqûre de rappel ».

Avez-vous vu des initiatives positives ?

J’ai rencontré des personnes engagées dans leur quotidien. Par exemple, à Étoutteville en Seine-Maritime, le maire, qui est aussi un chasseur, organise une grande opération de nettoyage de la nature tous les ans. Les chasseurs locaux ramassent 15 tonnes de déchets dans les plaines. La ville plante aussi un arbre à chaque naissance. Ailleurs, j’ai croisé un monsieur qui chaque jour parcourt 2 kilomètres de routes et de chemins pour collecter les déchets avec son sac poubelle.

Et la suite ?

Je rentrerai par le train car j’ai quand même une vie de famille. Je ne peux pas passer tout mon temps sur les routes. Mais, j’envisage déjà de refaire le même trajet en kayak de mer et de projeter le film sur les voiles.

Propos recueillis par Julien Leprovost
[La page facebook des marches pour la Terre de Jean-Chistrophe Tison]

Voir ou revoir HOME. Se renseigner pour organiser une projection.

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