Autoroute Toulouse-Castres: Beaune envisage de « réduire les impacts environnementaux »

Manifestation contre un projet d'autoroute

Manifestation contre un projet d'autoroute Toulouse-Castres, près de Soual, le 22 avril 2023 dans le Tarn © AFP Lionel BONAVENTURE

Paris (AFP) – Le ministre délégué aux Transport Clément Beaune s’est refusé lundi à se prononcer sur le sort de l’autoroute Toulouse-Castres, contre laquelle plusieurs milliers d’opposants ont manifesté ce week-end, se disant prêt à étudier la façon d’en « réduire les impacts environnementaux » si le projet est poursuivi.

« On doit évidemment revoir un certain nombre de projets routiers », a affirmé M. Beaune sur Franceinfo. « Il est hors de question de faire comme avant! »

« Il est clair qu’on va réduire la part des projets routiers –il n’y en aura pas zéro, il y en aura moins– pour donner une priorité assumée aux transports publics et au transport ferroviaire », a-t-il ajouté, alors que le gouvernement s’apprête à négocier les contrats de plan Etat-région avec les exécutifs locaux.

« La réponse sur tous les projets routiers, ce sera d’ici le début de l’été », a remarqué le ministre, promettant « une analyse projet par projet ». « Il y a des critères environnementaux, il y a des critères de désenclavement des territoires, des questions de coûts », a-t-il ajouté, notant que certains projets, comme Poitiers-Limoges, avaient déjà été abandonnés.

L’autoroute Toulouse-Castres « A69 est examinée dans ce cadre », a noté Clément Beaune. « C’est le projet autoroutier qui est aujourd’hui le plus avancé », a-t-il cependant relevé.

Le contrat de concession avec le groupement Atosca a en effet été signé en avril 2022 à la veille de la présidentielle, et les premiers travaux ont commencé.

« On est dans un Etat de droit », a souligné M. Beaune. Il envisage néanmoins d’en « réduire les impacts environnementaux ». « Ca me paraît possible et souhaitable », a-t-il conclu.

Manifestation contre un projet d'autoroute
Manifestation contre un projet d’autoroute Toulouse-Castres, près de Saïx, dans le Tarn, le 22 avril 2023
© AFP Lionel BONAVENTURE

Concernant les zones à faibles émissions (ZFE) des grandes agglomérations où doivent être progressivement bannis les véhicules les plus polluants, Clément Beaune dénonce « un fantasme ».

« Ce n’est pas l’Etat, qui depuis Paris, depuis le centre-ville bobo de la capitale, dirait dans toute la France +il y a un rideau qui va tomber à l’entrée des métropoles+ (…) à la fin de 2024+. C’est ça qu’on entend, c’est ça qui fait très peur aux gens », a-t-il regretté.

C’est aux collectivités de définir le calendrier des restrictions, « mais il n’y a aucune contrainte de tout faire, ni même de commencer, au 1er janvier 2025 », date à laquelle les périmètres des ZFE doivent être définis, a-t-il expliqué.

« Les collectivités ont cette liberté de fixer le calendrier », a souligné le ministre. « Prenez le temps qu’il faut! »

© AFP

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    • Guy J.J.P. Lafond

    La France a de bons réflexes de survie et est sur le qui-vive quand il s’agit de mieux protéger ses forêts, sa biodiversité, et ses milieux naturels.
    La France est aussi un magnifique modèle de démocratie et de lucidité.
    Bravo la France! Nous vous aimons.
    Le Canada y gagnerait sûrement aussi à accueillir plus de francophones d’Europe par les voies normales de l’immigration légale.
    À suivre,
    @ GuyJ.J.P. Lafond
    Ancien étudiant du Collège Stanislas à Montréal, QC.
    Bon papa, sain d’esprit et de corps, en devoir bénévole pour l’ONU en attendant de reprendre mon poste à Ottawa, ON, Canada.
    https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329