Préserver la biodiversité : une nécessité pour les Français

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Biche en liberté dans la vallée de Chevreuse, Yvelines, France (48°50’ N – 1°47’ E). © Yann Arthus-Bertrand

Une large majorité de Français (85 %) déclare que leur quotidien et leur avenir dépendent de l’état de la biodiversité. Ils étaient 68% à le penser en 2018, lors d’une précédente étude sur le sujet, ce qui témoigne d’une prise de conscience plus large. Ces chiffres sont issus de l’enquête d’opinion Perception de la biodiversité par les Français menée en novembre 2022 sur 2000 personnes âgées de 15 ans et plus par l’institut BVA. L’Office Français de la Biodiversité (OFB) en a publié les résultats le 12 juin 2023.  Son directeur général Olivier Thibault déclare : « il faut se réjouir de voir que la préservation de la biodiversité est devenue un enjeu important pour les Français. C’est encourageant ! »

La biodiversité, un mot connu certes, mais une notion encore mal assimilée

Ainsi, 94 % des répondants jugent qu’il est important, si ce n’est crucial, de se mobiliser pour protéger et restaurer la biodiversité.  Le terme « biodiversité » est désormais connu de la quasi-totalité des Français (98 %). Toutefois, comme Olivier Thibault de l’OFB le note : « la notion même de biodiversité reste encore assez floue, souvent confondue avec des termes plus larges comme l’agriculture ou la protection de l’environnement. Or, on ne protège bien que ce que l’on connaît. Un travail de pédagogie et de diffusion des connaissances reste donc encore à poursuivre ». En effet, seulement 43 % des Français déclarent savoir exactement de quoi on parle tandis que 55 % admettent en avoir entendu parler sans savoir précisément de quoi il s’agit. Il est d’ailleurs intéressant de noter que 60 % des sondés disent en avoir entendu parler par le biais de la télévision, 30 % par Internet, seulement 16 % dans le cadre de leurs études et 8 % dans le cadre de leur travail. Ces derniers chiffres peuvent s’expliquer parce que le concept et le mot même de biodiversité ont été forgés il y a une quarantaine d’années, soit dans les années 1980. Il faut donc comprendre que la notion est relativement récente, d’autant que – étant donnée la structure démographique de la France – 46.8 % de la population française a moins de 40 ans.

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Pour rappel, la biodiversité est ainsi définie par la Convention sur la diversité biologique comme : « la variabilité des êtres vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie : cela comprend la diversité au sein des espèces, ainsi que celle des écosystèmes ». C’est donc l’ensemble du vivant et les relations entre et au sein des milieux.

7 Français sur 10 considèrent que l’être humain fait partie de la biodiversité et deux tiers reconnaissent que l’érosion de la biodiversité est d’origine humaine. En revanche, 21 % estiment que l’érosion de la biodiversité est d’origine naturelle.

L’OFB souligne dans un communiqué que, selon le sondage, « le changement de qualité de vie des générations futures (63 %), la problématique d’accès à l’eau (60%) et les territoires rendus inhabitables (53 %) sont perçus comme les conséquences les plus probables de l’érosion de la biodiversité. »

Quelles actions entreprendre pour limiter l’érosion du vivant ?

Une majorité des sondés (85 %) estime qu’il est encore temps d’agir pour préserver la biodiversité. Ils disent ainsi, déjà agir : réduire le gaspillage (93 %), consommer moins (76 %), réduire la viande (62 %), favoriser la biodiversité sur leur balcon ou dans leur jardin (61 %), utiliser des produits ménagers moins polluants (60 %), consommer bio (40 %), choisir une banque éthique et écolo (16 %) et investir dans la finance verte (11 %).

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L’OFB écrit que : « leur engagement est motivé principalement par la dégradation de la nature et les menaces sur les espèces animales (42%), et la préservation de l’avenir de l’humanité (39 %).  Pour passer à l’action, les Français se disent en attente d’information sur l’impact individuel de leur mode de vie (39 %) et sur les bonnes pratiques à adopter (32%). » À la question « pour vous sensibiliser sur la question de la biodiversité et vous encourager à agir en faveur de la biodiversité, à quoi seriez-vous le plus réceptif ? », les sondés répondent en premier des campagnes de sensibilisation à la télévision (47 %). Viennent ensuite des ateliers sur le terrain (34 %) et des films ou documentaires dédiés (33 %). Les conférences et les articles sur le sujet ne recueillent l’approbation que d’une personne sur 5 tandis qu’une sur 4 pense que les réseaux sociaux peuvent jouer ce rôle.

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Enfin, lorsqu’ils sont interrogés sur ce qui leur manque pour passer à l’action, les Français se montrent demandeurs d’informations et de conseils. 39 % déclarent être en attente d’informations sur le lien entre la biodiversité et leur mode de vie, 31 % se disent plutôt à la recherche de recommandations et de tutoriaux. Il est à noter que seulement 3 % d’entre eux déclarent manquer de moyens économiques pour agir. Cependant, ils sont 14 % à considérer que ce n’est pas à eux d’agir et 5 % ne souhaitent pas agir.

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Le regard des experts la Fondation GoodPlanet sur ce sondage

La Fondation GoodPlanet travaille depuis plus d’une quinzaine d’années à sensibiliser le public aux enjeux de biodiversité au travers de programmes dédié aux scolaires ainsi que d’un institut de formation. Cédric Javanaud, directeur du pôle Sensibilisation  au sein de la Fondation GoodPlanet réagit aux chiffres : « Nous ne pouvons que nous satisfaire de cette prise de conscience des Français sur les enjeux liés à la biodiversité. Néanmoins, ce sondage met aussi en avant les fortes marges de progression pour répondre aux besoins d’information exprimés. En effet, seulement 16 % des Français ont entendu parler de ce sujet dans le cadre de leurs études et 8 % dans le cadre de leur travail. Cela témoigne de la nécessaire inclusion du sujet de la biodiversité et de sa préservation dans les parcours scolaires et cela dès le plus jeune âge. Sans oublier le nécessaire renforcement des formations auprès des collaborateurs d’entreprises qui plus que jamais ont besoin de comprendre le lien qui unit leur activité professionnelle à leurs impacts sur la biodiversité. » De son côté Claire Sellier, cheffe de projet agriculture durable souligne que : « « le pouvoir du consommateur sur la préservation de la biodiversité est immense, notamment à travers ses choix alimentaires. Mais, le consommateur n’en a pas toujours conscience ou a besoin d’aide pour identifier ce qui est le plus impactant en faveur de la biodiversité. »

Julien Leprovost  

Pour aller plus loin

Les résultats détaillés de l’enquête Perception de la biodiversité par les Français sur le site de l’OFB

Les ateliers de la Fondation GoodPlanet

L’Institut de de  Formation MyPlanet

Les programmes de restauration et de préservation de la biodiversité portés par la Fondation GoodPlanet

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