L’être humain s’éloigne (spatialement) de plus en plus de la nature

nature humain relation eloignement distanciaiton

Forêt d'automne près de Salt Lake City, Utah, Etats Unis © Yann Arthus-Bertrand

Les êtres humains vivent de plus en plus loin de la nature, selon une étude scientifique publiée mi-décembre 2022. En effet, depuis l’an 2000, la distance entre le lieu de vie et un espace naturel s’est accrue de 7 %. En moyenne, au niveau mondial, une personne vit à 9,7 km d’une zone naturelle. Cette tendance à l’éloignement avec la nature s’observe partout dans le monde et interroge sur les interactions entre l’humain et la nature. En France, la distance moyenne entre le lieu de résidence et un coin de nature est de 16 km, elle est de 22 km en Allemagne. Cette recherche, conduite par une équipe franco-allemande, A global synthesis of trends in human experience of nature (une synthèse globale des tendances des expériences humaines de la nature), est publiée dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment.

[À lire aussi une interview d’un des auteurs de l’étude Le chercheur en conservation de la biodiversité Victor Cazalis : « vivre des expériences de nature se révèle déterminant dans la façon dont on va concevoir la nature et les problématiques environnementales »]

Un éloignement géographique et culturel ?

Les chercheurs notent aussi que, dans le même temps, les activités liées à la nature, comme les visites dans les parcs naturels, ou bien les références à cette dernière dans la culture, diminuent. Toutefois, ce constat est à nuancer puisque de nouvelles formes d’interactions avec la nature émergent avec le numérique. Le CNRS, qui rend compte de cette étude à laquelle ses membres ont pris part, écrit que « comprendre l’évolution de ces interactions est cependant crucial selon les auteurs puisqu’elles sont clés dans la construction de notre rapport à la nature et dans l’adoption de comportements pro-environnementaux. Pour affronter les enjeux écologiques du XXIème siècle et les transformations sociales nécessaires, il est important de conserver une bonne connexion à la nature. Cet enjeu est d’ailleurs au programme de la COP15 qui se déroule actuellement à Montréal, visant à permettre aux populations humaines de « vivre en harmonie avec la nature » d’ici 2050. »

Julien Leprovost

À lire aussi

Initiative : des balades sans voiture dans la nature en France

Vers une artificialisation de notre monde : quand la masse des objets fabriqués par l’espèce humaine dépasse la biomasse vivante

Le nouveau rapport de l’IPBES (le Giec de la biodiversité) remet en cause la vision purement économique de la nature

Réensauvager un tiers des écosystèmes les plus dégradés afin de lutter contre le changement climatique et la disparition de la biodiversité

Un commentaire

Ecrire un commentaire

    • Laëtitia

    Bel article, cependant actuellement l’humain détruit la biodiversité avec ses comportements. Implantation d’éoliennes en zone protégée, déforestation, assèchement de zones humides naturelles…etc ils se donnent bonne conscience avec son slogan COP éviter réduire compenser ERC…les villes et les campagnes doivent être suiveurs de la nature et pas l’inverse!