Des chercheurs évaluent l’impact environnemental de 57.000 produits vendus en supermarché

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Image d'illustration d'un supermarché à Houston au Texas en juillet 2022 © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP Brandon Bell

Washington (AFP) – Manger des fruits et des légumes est meilleur pour la planète que consommer de la viande et du fromage. Mais les chips et les boissons sucrées n’ont, eux aussi, qu’un impact environnemental très faible: des scientifiques ont analysé quelque 57.000 produits vendus en supermarché au Royaume-Uni et en Irlande, dans une vaste étude publiée lundi 8 aout par la revue scientifique PNAS.

Les chercheurs, qui espèrent que leur étude pourra permettre aux consommateurs de faire des courses plus durables sans rien sacrifier à leur santé, ont également croisé leurs résultats avec les qualités nutritionnelles de ces aliments.

Les sirops, sodas ou autres jus de fruits font ainsi partie des produits vendus ayant l’impact environnemental le plus faible — car ils sont en majeure partie composés d’eau — mais leur qualité nutritionnelle est mauvaise, pointe l’étude.

Pour autant, les chercheurs estiment qu’en général, les produits les plus durables sont aussi les meilleurs du point de vue nutritif.

Ces travaux confirment ainsi ce que d’autres études avaient déjà avancé en analysant des ingrédients uniques (fruits, viande rouge…). La nouveauté est que l’analyse porte ici sur des produits constitués de multiples ingrédients (sauces, plats préparés…).

La tâche est difficile car la quantité de chaque ingrédient est considérée comme secret de fabrication, et donc peu détaillée: seuls environ 3% des plus de 57.000 produits, vendus par huit détaillants alimentaires, avaient une composition complètement quantifiée.

Les scientifiques ont donc développé un algorithme s’appuyant sur les quelques informations connues pour évaluer la proportion des ingrédients manquants — au Royaume-Uni et en Irlande, les composants sont notamment listés obligatoirement par ordre de quantité utilisée.

Pour évaluer l’impact environnemental, quatre facteurs ont été pris en compte: les émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation de ressources limitées en eau, l’utilisation de terres, et l’eutrophisation aquatique (une pollution de l’eau).

Le pain, mais aussi certaines céréales, certains plats préparés ou desserts (gâteaux, biscuits…) ont un impact environnemental relativement faible ou intermédiaire.

En revanche, le poisson, le fromage et la viande notamment rouge (agneau, boeuf) ont un fort impact.

« Remplacer la viande, les produits laitiers et les oeufs par des alternatives à base de plantes pourrait avoir de grands bénéfices environnementaux », notent les auteurs de l’étude.

Mais des transitions plus « petites » peuvent aussi aider.

Par exemple, des lasagnes au boeuf, à fort impact environnemental, pourraient être remplacées par des lasagnes au poulet ou au porc, ou encore végétariennes.

A l’avenir, mieux connaître les dosages et la provenance des différents ingrédients aiderait à déterminer plus précisément leur impact sur l’environnement, notent les chercheurs.

© AFP

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