Appel à des objectifs contraignants d’énergies renouvelables

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Les Etats doivent fixer des objectifs contraignants de déploiement des énergies renouvelables pour renforcer la sécurité énergétique et limiter le réchauffement de la planète, plaident les réseaux REN21 et Climate Action Network (CAN) © AFP/Archives Eric PIERMONT

Paris (AFP) – Les États doivent fixer des objectifs contraignants de déploiement des énergies renouvelables pour renforcer la sécurité énergétique et limiter le réchauffement de la planète, ont plaidé jeudi les réseaux REN21 et Climate Action Network (CAN).

Selon le dernier rapport des experts climat de l’ONU (Giec) publié la semaine dernière, le monde a trois ans pour faire plafonner les émissions de gaz à effet de serre et espérer un avenir « vivable », en commençant par se désintoxiquer des énergies fossiles, principales responsables du réchauffement climatique.

A la lumière de cette mise en garde, et de la guerre en Ukraine qui souligne cette dépendance aux énergies fossiles, les gouvernements doivent se fixer « de façon urgente des objectifs nationaux sur les renouvelables, objectifs contraignants et soumis à des mécanismes de surveillance nationaux et internationaux », ont réclamé jeudi dans un communiqué les experts en renouvelables du REN21 et les centaines d’ONG du CAN.

« Les engagements des États sont devenus des promesses creuses conduisant à des cascades de catastrophes. Les contributions volontaires n’ont pas réussi à protéger les populations et la planète », a commenté Tasneem Essop, directrice exécutive du CAN, qualifiant les renouvelables de « seule solution efficace et rentable à notre dépendance aux fossiles ».

Dans le cadre de l’accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement bien en dessous de +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, si possible +1,5°C, chaque pays s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

Mais selon le Giec, même si les engagements pour 2030 étaient respectés, le réchauffement pourrait atteindre +2,8°C, multipliant encore les catastrophes. Et ils ne le sont pas. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a d’ailleurs récemment dénoncé les « promesses creuses » de certains gouvernements qu’il a accusé de mentir.

« Nous appelons à des objectifs d’énergies renouvelables légalement contraignants créant un système où il faut rendre des comptes à tous les niveaux de prise de décision », a insisté Rana Adib, directrice exécutive de REN21, regrettant le fait que les énergies fossiles représentaient toujours en 2019 plus de 80% du total de la consommation énergétique mondiale.

Les renouvelables, notamment le solaire et l’éolien, ont largement augmenté ces dernières années, mais principalement dans la production d’électricité.

© AFP

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3 commentaires

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    • Balendard

    Vu que rien de véritablement significatif ne se produit, il faudra probablement en arriver là.

    Ceci en imposant en France pour un poste particuliètement lourd, celui du chauffage de l’habitat, un changement de chaîne énergétique. Voir l’avant dernière page de

    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/6cartographie.pdf

    • Jean-Pierre Bardinet

    Il y a confusion entre objectifs et moyens. L’objectif est de réduire nos émissions de CO2, supposées avoir un effet réchauffant sur la TMAG (température moyenne annuelle globale), effet non scientifiquement prouvé. Donc, en ce cas, il faut privilégier les sources aux bilans carbone les plus vertueux.
    Selon une étude de l’Ademe, voici, sur leur cycle de vie, les taux d’émissions de CO2 par type de source d’électricité : nucléaire : 6 gCO2/kWh, éolien : 15 gCO2/kWh (plus les émissions des centrales thermiques nécessaires pour gérer fluctuations et intermittence, soit sans doute au total près de 50 gCO2/kWh. Solaire : 55 gCO2/kWh. Or, notre politique est de réduire le nucléaire et de développer à marches forcées le solaire et l’éolien (notamment avec une usine éolienne en baie de Saint-Brieuc à 150 €/MWh, qui va polluer durablement ce riche écosystème par des particules d’aluminium et ruiner l’économie locale, ce projet aberrant étant soutenu par Mme Pompili qui n’hésite pas à mentir sur les performances. Une politique climat-énergie sensée consisterait donc à augmenter le nucléaire vertueux (générations III et IV) et arrêter l’éolien et le solaire non vertueux. Mais nos gouvernants font exactement ce qu’ils ne devraient pas faire, avec en sus un dérapage du prix du kWh, des surcoûts externes pour pallier l’intermittence, et un écocide par l’éolien terrestre (massacre d’oiseaux, de migrateurs, de rapaces et de chauves-souris) et marin (pollution par l’aluminium). Faire plus stupide, est-ce possible ?

    • Jean-Pierre Bardinet

    Au niveau mondial, plus de 80% de l’énergie primaire consommée provient des énergies fossiles, la part des EnR intermittentes n’étant que de 2%. Il est donc absurde de penser que les EnR pourraient à terme remplacer les énergies fossiles et le nucléaire.