La mise en œuvre des propositions de la Convention climat crée des remous

Elysée Macron

Emmanuel Macron s'adresse aux membres de la Convention citoyenne pour le climat, le 29 juin à l’Élysée, à Paris.

Paris (AFP) – L’application des propositions de la Convention citoyenne pour le climat crée déjà des remous, entre « consultations » contestées pour les traduire dans la loi et déclarations d’Emmanuel Macron renvoyant à la « lampe à huile » les inquiétudes sur la 5G.

Le président de la République a déclenché un tollé en ironisant lundi soir sur « le modèle amish » des signataires d’une tribune réclamant un moratoire sur le déploiement de cette nouvelle technologie mobile.

Les 150 membres de la CCC, voulue par M. Macron, avaient pourtant réclamé cette mesure dans les 149 propositions remises en juin à l’Élysée. Propositions qu’il s’était engagé à reprendre, à l’exception de trois, sans citer la 5G.

« On se désole un petit peu de ces petites phrases qui tendent la situation », dit Grégoire Fraty, co-président de l’association de participants à la CCC « Les 150 ». « On ne veut pas entrer dans un débat stérile, mais on continue à demander un moratoire » en l’attente d’une expertise « indépendante ».

Même si le gouvernement a publié mardi une étude réalisée par l’administration concluant à l’absence d’impact sanitaire. Mais pas environnemental, souligne la CCC.

Parmi les autres propositions de la Convention, certaines doivent trouver leur place dans le plan de relance (comme la rénovation énergétique des bâtiments), d’autres dans un projet de loi spécifique. Initialement annoncé pour la fin de l’été, il l’est maintenant « d’ici à la fin de l’année », selon le ministère de la Transition écologique, qui a lancé en fin de semaine dernière une série de « concertations » pour le préparer.

« Processus biaisé »

Sur huit thèmes – des transports à l’agriculture en passant par la publicité – elles réunissent administration, acteurs des secteurs, ONG et représentants des « citoyens » qui ont planché neuf mois pour proposer des solutions visant à réduire « d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre dans un esprit de justice sociale ».

Mais alors que la pandémie de Covid a plongé la France et le monde dans la récession, certains thèmes sont particulièrement clivants.

Comme les transports routier et aérien, gros pollueurs mais aussi gros employeurs très fragilisés par la crise. Le gouvernement a d’ailleurs mis des milliards sur la table pour les constructeurs automobiles et Air France.

Les organisations professionnelles du transport routier de marchandises ont ainsi dénoncé après une rencontre samedi « des mesures inadaptées pour un enjeu pourtant crucial pour la profession », en « décalage avec les exigences de compétitivité ».

Et mercredi matin, la réunion sur le transport aérien, repoussée de plusieurs jours, a vu un pilonnage des propositions de la CCC par la plupart des intervenants, représentants du secteur comme syndicats.

Les ONG environnementales, ultra-minoritaires parmi les invités, avaient elles décidé de boycotter « un processus biaisé », dénonçant notamment une étude d’impact « à charge » qui insiste principalement sur l’estimation de 70.000 emplois et 3 milliards de PIB que coûterait l’interdiction des vols intérieurs s’il existe une alternative en moins de quatre heures, une des propositions phares de la CCC.

Impression renforcée par la sortie lundi du ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, estimant que ces mesures allaient « achever un secteur déjà à terre ».

Le gouvernement décide

Le Réseau Action Climat, fédération d’associations, a rappelé l’engagement d’Emmanuel Macron à transmettre « sans filtre » les propositions de la CCC, et réclamé que la concertation « mette en débat les modalités de mise en œuvre des mesures, y compris de leur accompagnement socio-économique, plutôt que leur mise en coupe réglée ».

Le ministère de la Transition écologique répond que les concertations doivent permettre « d’associer les Citoyens jusqu’au bout ». Mais pas question de s’engager sur la transposition telle quelle des propositions de la CCC dans le futur projet de loi.

« Le président avait dit d’emblée qu’il y aurait des travaux d’ajustement. Au final c’est le gouvernement qui décidera, » assume l’entourage de Barbara Pompili.

« On n’est pas là pour écrire la loi, on est là pour expliquer et défendre nos propositions, » reconnait Grégoire Fraty. « Mais s’il y a des difficultés ou des blocages, on le dira clairement ».

Lui aussi insiste sur la nécessité de travailler les mesures d’accompagnement des entreprises et personnels affectés. « On voit bien les difficultés, on n’est pas là pour détruire un secteur. On comprend les divergences, mais il faudra trouver un consensus ».

La CCC, tout en regrettant dans un tweet mercredi « des rapports de force qui n’ont pas lieu d’être », attend donc de juger la loi sur pièces. Puis se réunira pour évaluer publiquement la réponse des autorités à ses propositions.

@AFP

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13 commentaires

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    • Michel CERF

    On peut difficilement croire que la 5 G n’aura aucun impact à long terme sur notre santé et notre environnement , notamment en ce qui concerne la faune , les oiseaux , les abeilles ect . La priorité de nos dirigeants sera toujours l’économie , l’emploi , au détriment de notre environnement et finalement de l’humanité .

    • Laurent SAEZ

    Réveillez vous !
    En l’an 1500 sous Louis XII l’emplacement actuel de la Mer de Glace était une zone d’Alpage ,le climat était plus chaud qu’aujourd’hui ( Risoul.com le pré de Mme Carle ) . A l’âge du bronze la Mer de Glace se situait à 3km de sa position actuelle . Pendant l’été 1719 Paris à subit un climat saharien de mi juin à mi septembre avec invasions de sauterelles jusqu’en Normandie (climat-mortelles canicules -herodote.net) .La grande sécheresse mondiale de 1876 à 1878 avec absence de mousson en Inde (Wikipedia). Sécheresses du Bas-Rhône avec invasions de sauterelles ( Histrhône) etc.. .
    Où voyez vous actuellement des événements météorologiques et climatiques sans précédent ? Le sujet des variations climatiques naturelles non excessives et non alarmantes que nous vivons doit être étudié comme le traitement de l’eau ,des déchets,la surpêche (morue Saint-Pierre et Miquelon) etc… sans hystérie et surtout pas avec des exaltés du climat.
    La CCC c’est une vraie fumisterie,ces propositions existent déjà dans les plans Européens et Nationaux pour l’objectif 1,5°C !!

    • Yves Lanceau

    On ne fera pas d’omelette sans casser des oeufs …

    • Franck Durand

    Petite rectification : le gouvernement n’aide pas les transporteurs routiers ou le secteur du transport. Il aide les entreprises cotées en bourse et plus particulièrement celles ayant un poids important dans les decisions du Medef, les entreprises historiques du « comité des forges » / UIMM.

    • Francis Cautain

    Fait pas rêver…. La ccc n aboutira nulle part à part des saupoudrages de convenances. Mais ça on le savait déjà avant sa création n’est ce pas ?

    • Méryl Pinque

    La CCC n’est que poudre lancée aux yeux des naïfs par un homme, Macron, qui n’a jamais eu que faire des voix autres que la sienne.

    • Michel CERF

    Laurent ne doit pas vivre sur la même Planète ! …

    • Mona

    Ce serait bien d’encourager le LiFi , l’Internet par les lumières led du réseau urbain: c’est bien plus rapide que la 5G sans le problème des ondes et en plus inventé en France !

    • Jean Grossmann

    Pour Michel et Laurent

    ce qu’il faut comprendre c’est que la périodicité naturelle du climat décrite avec justesse par Milutin Milankovic voir
    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/source-energie/ATT00107.mp4

    et qui n’a pas été significativement oerturbée par Homo Sapiens jusqu’ici va commencée à l’être. À cela la demande globale en pétrole estimée selon l’OPEP en 2020 à près 100 millions de barils par jour
    soit vu que un baril c’est 159 litres et un litre 10 kWh
    99 730 000 x 159 x10 x 365 kWh
    Soit par HS vu que nous sommes actuellement 7 milliards d’HS sur notre planète 8265 kWh.(Le pétrole c’est 34% du total en 2017)
    Soit toutes énergies confondues et annuellement pour chacun de nous
    8265/0,34 = 24 000 kWh

    Ceci alors alors qu’elle etait voisine de 8000 kWh et la population mondiale
    1,6 milliard alors qu’elle est de 7 milliards actuellement. GROSSO MODO en un siècle c’est 3 fois + d’energie par HS et
    4 fois plus d’HS

    SOIT 12 FOIS PLUS D’ÉNERGIE
    les chiffres pourraient se passer de commentaires

    Ce que l’on peut tout de même dire c’est que l’isolation de notre maison à savoir la terre reçoit une énergie qui vient du soleil qui change extrêmement lentement (cycle de 100 000 ans) alors que l’homme en une centaine d’années soit 1000 fois plus rapidement est en train de changer la donne.
    Pour faire simple si l’on isole sa maison sans changer la puissance de la chaudière la temperature augmente.

    • Jean Grossmann

    LIRE

    Ceci alors alors QU’EN 1900 elle etait voisine de 8000 kWh et la population mondiale
    1,6 milliard alors qu’elle est de 7 milliards actuellement.

    • Jean Grossmann

    Nous les Homo Sapiens qui avons grosso modo multiplié par 10 notre consommation d’énergie en 100 ans allons nous être capable d’être sensiblement 3 fois plus efficace en la divisant par 3 en 10 ans ?

    Tout laisse à penser que la réponse pourrait être oui si l’on examine les chiffres. Ceci grâce à l’eau utilisée comme véhicule thermique comme cela est longuement expliqué dans le site
    http://www.infoenergie.eu. Ceci aussi pour l’essentiel grâce au soleil qui peut nous fournir l’energie électrique nécessaire à ces transferts thermiques.

    Il suffit pour s’en convaincre de comparer la surface disponible au sol pour chaque homo sapiens à celle nécessaire à son besoin électrique.
    – La première est de 21 000 m2.
    Ceci compte tenu de la surface des terres emergées de 150 millions de km2 et des 7 milliards d’habitants qui la peuple
    – La deuxième, de l’ordre de 20 m2
    nécessaire à son besoin électrique sur la base d’une production annuelle de 100 kWh/m2 et de l’adoption des nouvelles chaînes énergétiques pour assurer le chauffage de l’habitat n’est que

    le rapport de 1000 signifie que la nature peut librement s’exprimer sur les 150 – 0,15 = 149,85 millions de km2 restant. Ceci sachant que des panneaux voltaïques sur nos grands axe routiers pour protéger la chaussée du gel, ne pas rouler sous la pluie et récupérer l’eau de pluie avant qu’elle ne s’évapore et s’enfonce par infiltration dans le sous-sol seraient en bonne partie capables d’assurer le besoin. Ceci d’autant que l’Afrique le continent on peut dire déraisonnable en ce qui concerne la natalité pourrait bénéficier d’une production voltaique très sensiblement supérieure en raison de son ensoleillement

    • Patrice Jacques DESCLAUD

    Attendre le projet de loi sera trop tard. Après ce sont les astuces habituelle d’une majorité en déliquescence pour la faire passer « en l’état » …
    Les champion de la dialectique juridique seront là pour ça. On a déjà donné …

    • Michel DIVERCHY

    « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient » : rien n’avait accouché du « Grand débat » qui avait mobilisé des dizaines de milliers de personnes. Nous étions prévenus.