Faire passer la sobriété de l’échelle individuelle à l’échelle sociétale, un défi à relever

L’impact des petits gestes de la sobriété pour réduire la consommation et l’empreinte environnementale n’est pas à négliger. Toutefois, leur effectivité repose sur le bon-vouloir de chacun tandis que ces gestes à eux seuls ne suffissent pas pour apporter une réponse effective au réchauffement climatique. Dans cet interview à Universcience, la chercheuse en Géographie à l’université de Pau Lise Desvallées explique pourquoi il est nécessaire d’envisager des politiques de sobriété à plus grande échelle. Elle souligne également les difficultés à faire adopter de telles mesures qui impliquent d’accepter de réduire la consommation. Pourtant, elle estime dans le même temps que les citoyens y sont prêts, favorables voire demandeurs à condition que des règles justes s’appliquent à tous. Ce faisant, elle rappelle ainsi la nécessité d’une transition écologique et énergétique fondée sur la justice sociale, à la fois comme moyen et comme fin. En effet, il faudrait diviser la consommation moyenne d’un Français moyen par 5, ce qui concrètement veut dire ne plus utiliser de voiture thermique, effectuer un aller-retour longue distance par avion une fois tous les 8 ans, réduire la consommation de viande ou encore n’acheter que 3 vêtements neufs par an. Or, l’empreinte écologique dépend fortement de la richesse individuelle et collective, le sujet recouvre donc de facto la question des inégalités et risque de l’amplifier. « Lise Desvallées plaide pour un questionnement global de nos consommations à l’échelle de la société. Pour elle, l’enjeu n’est pas uniquement d’éviter des coupures d’électricité cet hiver, mais bien de diviser par dix notre empreinte carbone pour limiter les bouleversements du changement climatique », écrit le Blob l’extra-média d’Universcience.

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