Depuis la création de la Fondation GoodPlanet en 2005 par Yann-Arthus Bertrand, les bénévoles n’ont cessé d’apporter leur précieuse aide. Jacqueline Goffart est l’une des plus anciennes bénévoles de la Fondation, elle assure la diffusion, dans le monde entier, des films que Yann-Arthus Bertrand et la Fondation GoodPlanet proposent. Parmi ceux-ci, on trouve Home, Human, Terra, La Soif du Monde (liste exhaustive en fin d’article) gratuitement mis à disposition du public pour des projections non-lucratives. L’objectif d’une telle démarche depuis 2009 : sensibiliser le plus grand nombre à l’écologie. Dans cet entretien, Jacqueline Goffart revient sur ses actions en tant que bénévole, leurs impacts et rappelle qu’il est toujours possible de (lui) demander un film pour organiser une projection. Son bénévolat a permis de mettre l’écologie au cœur des consciences de millions de personnes.
Quand et comment avez-vous découvert la Fondation GoodPlanet ?
J’ai découvert la Fondation GoodPlanet grâce à ma fille qui suivait l’actualité de Yann-Arthus Bertrand et qui m’a dit « il va faire une exposition au Grand Palais qui s’appelle ”6 Milliards d’Autres” et il cherche des bénévoles, je crois que ça te plaira ». Je me suis donc retrouvée dans une salle avec tous les bénévoles qui se sont présentés et c’est ainsi que l’histoire a commencé.
Durant l’exposition, il y avait des jours où il faisait très froid. On a donc préparé du thé dans des samovars qu’on allait distribuer aux gens qui attendaient à l’extérieur parce que l’exposition avait un succès absolument fou. C’est comme cela que nous avons sympathisé et vécu de belles histoires. J’aimais beaucoup ce que faisait la Fondation, c’est pourquoi j’ai décidé d’y rester en tant que bénévole pour Home.
Aujourd’hui, quelles sont vos missions en tant que bénévole pour la Fondation GoodPlanet ?
Je suis chargée des projections des films qui sont toutes gratuites. J’étais dans les bureaux de la Fondation GoodPlanet à Paris jusqu’en 2016. Je suis désormais en télétravail car je suis rentrée en Belgique où je vis. J’ai même participé aux plantations dans le domaine de Longchamp et j’ai gardé des contacts avec l’équipe, dont certaines personnes avec qui j’ai créé des liens.
Justement, en quoi consiste la diffusion des films de Yann Arthus-Bertrand et de la Fondation GoodPlanet ?
Il s’agit de mettre à disposition le film demandé. Le plus souvent, les projections de films sont scolaires. Il faut cependant s’assurer qu’il s’agit de projections gratuites ou éventuellement de projections qui peuvent être faites pour soutenir une cause comme un Téléthon. Même si avec le temps, le nombre de projections diminue un peu, il y en a encore.
Avez-vous une idée du nombre de personnes qui ont pu voir ces films et être sensibilisées à l’écologie en France et à l’étranger ?
Il y a des milliers de personnes, elles ne se comptent plus. Il suffit de voir le nombre de vues sur YouTube. Home a été vu par plus de 800 millions de personnes entre les télévisions, Internet et les projections. Et puis, il y a des traductions spontanées. Elles ont permis d’aider à la diffusion du film au-delà des langues prévues initialement lors de son lancement. Elles étaient de mémoire une dizaine dont le français, l’anglais, l’espagnol. Par exemple, pour Home, on a reçu une traduction en tibétain, il s’agissait de la première traduction spontanée qui est arrivée. On l’a fait vérifier et c’était bien du tibétain ! On l’a donc mise sur un DVD qu’on a ensuite envoyé au Dalaï Lama en passant par Matthieu Ricard. On compte ainsi aujourd’hui de nombreuses traductions de HOME dans une vingtaine de langues, par exemple le finlandais, le turc ou encore le vietnamien, en grande majorité réalisée par des bénévoles.
« On me demande encore Home, 15 ans après. »
Quand on y pense, le nombre de personnes qui ont participé à présenter Home et qui ont vu le film, c’est une histoire absolument hallucinante. L’aventure se poursuit. On me demande encore Home, 15 ans après.
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Pour les autres films, c’est un peu différent car ce sont des thématiques particulières mais ils n’en intéressent pas moins le public. Il y a beaucoup de personnes qui me les demandent toujours.
Et justement, parmi tous ces films, avez-vous un coup de cœur ou un film préféré ?
Je crois que de toute façon, mon coup de cœur sera toujours Home, parce que c’est la source de tout finalement. Cela dit, il y a d’autres films que j’aime beaucoup comme Planète Océan ou Human. Celui-ci sort du film ordinaire. C’est un mélange de témoignages et de séquences filmées avec une musique que je trouve géniale. C’est un film très spécial et c’est ce qui en fait son originalité.
Avez-vous une rencontre qui vous a particulièrement marqué ?
J’ai eu beaucoup de belles rencontres mais Vandana Shiva est peut-être la personnalité la plus riche que j’ai pu rencontrer et pour qui j’avais beaucoup d’admiration. J’ai passé plusieurs jours au Mexique avec elle. La connexion est bien passée. Je suis ainsi restée en contact avec elle. Puis, je l’ai retrouvée à Paris par la suite, c’était vraiment un beau cadeau. Mais il y a aussi beaucoup d’autres personnes anonymes qui sont assez extraordinaires et qui font des choses un peu folles.
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Vous êtes bilingue français-espagnol, qu’est-ce que le fait de parler espagnol vous a apporté pour la diffusion des films ?
Parler espagnol m’a permis de créer un réseau Home Amérique latine. Le film était seulement distribué au Mexique par Reyna Felix. Elle nous a donc donné des liens pour qu’on puisse télécharger le film via YouTube dans différents pays d’Amérique du Sud afin qu’il soit visionné. Et c’est ainsi qu’un jeune professeur du nom de Jorge Albuja à l’université de Guayaquil en Equateur a projeté le film pendant des jours dans une salle qu’on lui avait mis à disposition.
Puis il y a eu le fameux Carlos Carvajal Ochoa, un ingénieur à Medellin qui s’est pris de passion pour le film. Après avoir vendu sa maison, il est parti avec son sac à dos et sa tente faire un tour de l’Amérique du Sud avec le film. Mais à l’époque, Internet était plus obscur donc j’ai réussi par des moyens détournés à faire acheter une copie en Espagne et à la faire passer par des connaissances qui passaient par Londres pour ensuite aller en Colombie à Bogota. De là il a été envoyé à Medellin à Carlos qui a pédalé pendant dix-huit mois et fait 25 000 km autour de l’Amérique en passant par la Colombie, l’Equateur, le Pérou et le Chili pour projeter le film gratuitement partout où il passait. Il a terminé son tour en Argentine dans une école à Córdoba. J’y ai assisté par Skype et c’est l’un de mes souvenirs les plus fous.
« Tout cela m’a permis de rencontrer des personnes assez extraordinaires. »
Ensuite, il y a eu les autres films qui étaient tous en plusieurs langues : « La soif du monde », « Planète Océan », « Terra », « Human » et puis « Méditerranée, notre mer à tous ». Ce dernier film a une histoire particulière puisqu’il a été traduit par les élèves de l’université San Jorge de Zaragoza en Espagne et son doublage a ensuite été enregistré par un contact qu’on avait en Argentine, ce qui explique l’accent argentin de la version hispanophone du film.
Qu’est-ce qu’agir avec la Fondation GoodPlanet vous apporte, en plus de toutes ces rencontres ?
J’ai eu la chance d’assister à la fondation de GoodPlanet Belgique. C’était beau de voir Yann Arthus-Bertrand signer avec ce qui était Green en Belgique pour devenir GoodPlanet. Pour moi, il était important de voir que GoodPlanet se retrouvait aussi dans mon pays natal.
Avez-vous un dernier mot ?
J’espère que ces films vont continuer à vivre encore bien longtemps et qu’il y aura beaucoup d’aventures à raconter avec eux. Mais aussi que la Fondation puisse mener à bien ses projets, c’est très important. J’espère également que Yann va continuer à nous produire des films qui éveillent autant les consciences. Mon dernier mot, c’est qu’il faut agir. Comme Yann dit toujours, agir rend heureux.
Propos recueillis par Tania Mebarki
Article édité le 9 octobre 2025 à 12h10 afin de rectifier des informations erronées sur la version espagnole du fil m Méditerranée
Pour aller plus loin, la liste des films proposés et comment contacter Jacqueline Goffart pour les demander afin de réaliser une projection gratuite
Jacqueline GOFFART – Responsable des diffusions des films – jacqueline@goodplanet.org
La liste des films qui peuvent être mis à disposition :
HOME (Re)découvrez HOME, le film aux 1 milliard de vues, à l’occasion de ses 15 ans
La soif du monde La soif du monde – Bande annonce
Planète Océan Trailer du film Planet Ocean
Human La bande-annonce de HUMAN, le prochain film de Yann Arthus-Bertrand
Bengladesh
Maroc vu du ciel
Algérie vue du ciel
Egypte vue du ciel
Les 150
Et des courts métrages : Désertification, Vivre ensemble, Des forêts et des Hommes, Economie verte
À l’occasion de la COP15 sur la désertification, c’est quoi au fait la désertification ?

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