Fabrice Nicolino : « une société mûre, sûre d’elle-même, démocratique, a le droit et le devoir d’exiger une eau de bonne qualité »

Le livre C'est l'eau qu'on assassine de Fabrice Nicolino est disponible en librairie depuis le 21 mai ©Fondation GoodPlanet

Le livre C'est l'eau qu'on assassine de Fabrice Nicolino est disponible en librairie depuis le 21 mai ©Fondation GoodPlanet

À travers son livre publié en mai, C’est l’eau qu’on assassine, le journaliste Fabrice Nicolino alerte sur la pollution de l’eau. Fruit d’un long travail d’enquête, il pointe les dysfonctionnements de la gestion de l’eau et surtout l’omniprésence de la pollution chimique.

Dans son livre C’est l’eau qu’on assassine, Fabrice Nicolino revient sur l’histoire de l’eau, son importance et la souffrance dans laquelle elle se trouve face aux pesticides, microplastiques et autres polluants. Assis sur un sofa bleu d’un appartement parisien, celui qui a milité contre l’installation de barrages sur la Loire constate, s’inquiète et s’insurge. Dans cet entretien pour GoodPlanet Mag’, en plus de revenir sur les menaces qui pèsent sur l’eau, il partage son amour pour les eaux vives. Fabrice Nicolino ne le cache pas, parlant même d’animisme. Il faut aimer l’eau pour lui consacrer tout un livre.

Pourquoi avoir écrit ce livre, C’est l’eau qu’on assassine ?

Le sujet m’a intéressé parce que nous sommes de l’eau, vous, moi et quiconque autour de nous. Le chiffre moyen qui circule concernant nos cerveaux est qu’ils sont faits de 76 % d’eau. Vous imaginez ? Parce que nous sommes de l’eau, savoir ce qu’il se passe avec cette dernière s’avère fondamental. En quelques décennies, un bouleversement dans la qualité de l’eau s’est opéré en relation avec l’omniprésence de l’industrie de la chimie de synthèse. Celle-ci produit des molécules souvent très toxiques et par millions.

« Je suis un vieux briscard de l’écologie »

L’eau m’intéresse depuis très longtemps. Je suis un vieux briscard de l’écologie. Depuis des dizaines d’années, j’ai écrit un assez grand nombre de livres sur des sujets divers et variés comme les pesticides, la viande et l’industrie chimique en général. L’eau, est le prolongement de ces bagarres.

Pourquoi l’écrire maintenant ?

Parce que la situation s’est dégradée avec une explosion des molécules de la chimie de synthèse. Prenons l’exemple du plastique. Un peu avant la Seconde Guerre mondiale, le monde entier produisait environ un million de tonnes de produits plastiques. La projection pour 2030 est de 550 millions de tonnes ! Il s’agit d’une multiplication par 550 en 90 ans. C’est foudroyant. Donc les organismes vivants, les Hommes, les autres animaux, les végétaux, sont confrontés à une agression contre laquelle ils ne peuvent pas lutter ou très mal parce que nos corps ne connaissent pas ces produits. Il y a une invasion totale de tous les milieux naturels et pas seulement l’eau, par un nombre incalculable de molécules différentes les unes des autres.

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On parle depuis quatre ans des PFAS, les polluants éternels. On n’en avait jamais entendu parler et maintenant, on se rend compte qu’il y en a des milliers. Et donc la situation s’est fatalement dégradée. Trop de pesticides, trop de résidus médicamenteux, trop de microplastiques, trop de cosmétiques, trop de tout ! Et avec ça une dégradation vraiment considérable de la qualité de l’eau.

« Une société mûre, sûre d’elle-même, démocratique, a le droit et le devoir d’exiger une eau de bonne qualité. »

Ce livre est un appel à la révolte, ce n’est pas la peine de se cacher derrière son petit doigt. J’estime qu’une société mûre, sûre d’elle-même, démocratique, a le droit et le devoir d’exiger une eau de bonne qualité. Aucun compromis n’est possible sur ce sujet. Ce n’est pas quelque chose dont on peut discuter aujourd’hui, demain et après-demain. Il faut exiger le respect de ce droit élémentaire. Et ce droit est bafoué pour de multiples raisons.

Fabrice Nicolino est journaliste, notamment pour Charlie Hebdo pour qui il écrit sur la crise climatique, l’effondrement de la biodiversité, la raréfaction de l’eau disponible. ©Fondation GoodPlanet
Fabrice Nicolino est journaliste, notamment pour Charlie Hebdo pour qui il écrit sur la crise climatique, l’effondrement de la biodiversité, la raréfaction de l’eau disponible. ©Fondation GoodPlanet

Qu’entendez-vous par là ?

La première raison qui saute aux yeux est que l’industrie de la synthèse chimique est une industrie hors de contrôle. C’est une industrie qui s’est développée en roue libre. Il faut bien comprendre qu’on ne sait pas ce que sont ces produits fabriqués par cette industrie. On balance dans les milieux naturels des molécules dont on ne connaît pas les effets. Pas une seule autorité au monde peut venir nous dire ce que ça fait. On n’en sait rien ! En revanche, on sait, avec certitude, qu’un grand nombre de ces molécules sont toxiques, reprotoxiques, donc qui nuisent à la reproduction des humains et des autres espèces vivantes, tant animales que végétales. Dès le premier contact, il y a un risque pour la santé.

Tout au long du livre, il y a beaucoup de chiffres qui reviennent, si vous deviez en garder qu’un se serait lequel ?

Il y a trois choses qui me viennent à l’esprit. D’une part, il y a une équipe du CNRS de Toulouse qui a publié il y a quelques semaines le résultat d’une étude sur l’eau du robinet de Toulouse. Ils ont trouvé dans 1 litre d’eau plus de mille microplastiques. Dans un litre ! Ces microplastiques sont invisibles parce qu’ils sont de taille nanométrique. Vous le buvez, mais vous ne le voyez pas. Or, pourquoi est-ce qu’on retrouve un millier de microplastiques dans une eau qu’on boit ? Parce que le système de détection aujourd’hui en France, laisse passer 98 % des microplastiques qui se retrouvent dans l’eau du robinet. À cette taille nanométrique, les microplastiques passent la frontière des cellules humaines et entrent dans le système sanguin. Une partie de ces microplastiques va se ficher dans le cerveau. Vous comme moi, on a du plastique dans le cerveau. C’est une histoire de fou quand même.

« L’industrie de la chimie a synthétisé plus de 7 millions de PFAS différents. »

Et le second chiffre sur lequel vous voulez revenir ?

Je pourrais également vous parler des PFAS. Les PFAS, sont une histoire extraordinaire. L’OCDE a fait une première estimation en 2017 et a évalué le nombre de PFAS différents à 982. Aujourd’hui, il y a un site de référence mondiale, PubChem, qui estime que l’industrie de la chimie a synthétisé plus de 7 millions de PFAS différents.

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Ça m’a rendu tellement incrédule, que j’ai vérifié plusieurs fois, et même aujourd’hui, je vous jure que j’ai du mal à y croire. Ils n’ont pas tous été commercialisés. On ne sait pas combien l’ont été. C’est ça la démesure de l’industrie chimique. Vous avez envie de crier « au secours », de vous jeter par la fenêtre.

« Tous les produits chimiques se dégradent et produisent des métabolites. »

Et le dernier ?

Le dernier exemple est le pesticide qui s’appelle le chlorothalonil et qui est interdit en Europe depuis 2020. Or, tous les produits chimiques se dégradent et produisent des métabolites. Ce sont des produits de dégradation qui sont parfois, et même assez souvent plus toxiques que le produit de départ. Par exemple, les pesticides produisent souvent quatre voire six métabolites différents. Le chlorothalonil produit un métabolite, le Chlorothalonil-R471811.

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L’ANSES, notre agence de sécurité sanitaire, émet un avis en 2022 dans lequel elle le catégorise « pertinent ». Ils ont une classification complètement fantaisiste. Soit le métabolite est pertinent c’est-à-dire aussi dangereux qu’un pesticide, soit c’est un métabolite non-pertinent. Cette classification est basée sur des trucs complètements discutables.

« Le taux de Chlorothalonil-R471811 par litre d’eau de  ne dépasse plus la norme puisque la norme a changé. »

En avril 2023, l’ANSES fait une analyse sur 136 000 prélèvements d’eau potable distribuée au robinet en France. Il y a la moitié des échantillons qui contiennent du Chlorothalonil-R471811. Et il y a un tiers des échantillons qui dépassent largement la dose admissible. C’est-à-dire la limite de qualité qui est de 0,1 microgramme par litre d’eau. C’est là que tout commence. C’est la merde, sauf si vous commencez à imaginer une triche. Alors qu’est-ce qu’il se passe ? L’année suivante, en 2024, l’ANSES publie un nouvel avis extraordinaire qui dit qu’il n’y a pas de problème. En 2022, le Chlorothalonil-R471811 était considéré pertinent et sa limite ne pouvait pas dépasser les 0,1 microgramme par litre d’eau. Mais en 2024, après que tout le monde a hurlé, l’ANSES annonce qu’il est non-pertinent. Sa limite passe alors de 0,1 microgramme par litre d’eau à 0,9 microgramme par litre d’eau. Le taux de Chlorothalonil-R471811 par litre d’eau ne dépasse plus la norme puisque la norme a changé.

Algues vertes en baie de Saint-Brieuc, Côtes-d’Armor, France (48°32’ N – 2°40’ O). ©Yann Arthus-Bertrand

Est-ce qu’on peut encore imaginer une eau qui ne serait pas polluée ?

Oui. C’est terriblement compliqué bien sûr, mais c’est aussi pour cette raison qu’il faut marquer une rupture mentale. S’il n’y a pas de rupture mentale et de sentiment de révolte par rapport à ce qui nous arrive, il ne se passera rien. Et les choses continueront à se dégrader, à s’aggraver et on en parlera encore en l’an 3 000. Même si cela prend du temps, je préfère que le siècle qui vient devra être consacré à la défense de l’eau.

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Comment avoir une eau dépolluée ?

On est tous prisonnier d’une vision fausse de l’eau. On veut dépolluer l’eau. Les grands marchands de l’eau gagnent énormément d’argent avec sa dépollution. Ils vendent des systèmes de filtration de plus en plus compliqués. Beaucoup de personnes vivent de la pollution de l’eau et, au fond, elles n’ont pas intérêt à ce que l’eau ne soit pas polluée.

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Une rupture mentale sur l’eau signifie inverser l’ordre des choses. Il ne s’agit pas de dépolluer jusqu’à la fin des temps. De toute façon, la pollution est chaque année un peu plus répandue et plus grave. L’idée fondamentale, que je défends, est que l’eau ne doit plus être polluée. Bien sûr, cet objectif à long terme exige une sorte de révolution dans la façon de produire. Ce qui implique de repenser les procédés industriels, agricoles et domestiques de manière à ce qu’ils n’aient plus la possibilité, le droit de polluer l’eau. Repenser la façon dont on produit les choses serait un chantier merveilleux. Ça refilerait la pêche à tout le monde en redonnant de l’espoir à une société qui est dévorée par l’angoisse du lendemain.

« S’attaquer à l’eau, c’est comme commettre un attentat contre nous-même. »

Il faut énoncer un principe absolument fondamental à propos de la qualité de l’eau : s’attaquer à l’eau, c’est comme commettre un attentat contre nous-même. L’enjeu se trouve là. Vu que nous sommes tous de l’eau, si on s’attaque à l’eau et si on la transforme en ce qu’elle est aujourd’hui, cela revient à nuire à soi-même.

Vous parlez à plusieurs reprises, dans votre livre, du manque d’action des politiques, comment l’expliquez-vous ?

D’abord, il faut comprendre ce qu’est un politicien. Un politicien fait carrière. Sa carrière est limitée dans le temps. Autrement dit, ils ne connaissent pas du tout les sujets et j’ajouterais qu’ils s’en contrefoutent.

« L’eau n’est pas un problème technique »

Mais alors qui décide dans ces conditions-là ? Dans le livre, je décris une organisation de la décision publique qui est, ce que le sociologue Pierre Bourdieu appelait la noblesse d’Etat. Ces grands ingénieurs d’Etat sont à tous les postes de décision en ce qui concerne des dossiers très lourds comme l’eau. C’est invraisemblable. Cette structure est, à mon avis, absolument anti-républicaine.

« Si on n’arrive pas à contrôler le pouvoir de l’industrie chimique, il ne se passera rien du tout. »

Ces gens-là ont un savoir technique assez important, discutable mais important. Sauf que l’eau n’est pas un problème technique. Il y a un souci au point de départ. Eux, ils ont vu l’eau comme une question technique à régler. C’est une vision terriblement étroite. Leur formation ne les a absolument pas conduits à penser l’eau comme une complexité. Comme un vaste immense écosystème dont dépendent tant et tant de choses sur Terre et dans la vie concrète. Donc, évidemment, on a un problème de taille. Et comment combattre ces grands corps qui ont résisté à toutes les guerres et révolutions ? Ce sera peut-être l’objet d’un autre débat…

Rhône, France (45°47’ N, 4°33’ E). ©Yann Arthus-Bertrand

Pourquoi lire votre livre ?

Les gens font ce qu’ils veulent. S’il n’y a pas de révolte, il ne se passera rien. Ça s’aggravera et puis voilà. Il y a des liens très profonds entre l’eau qu’on boit, l’alimentation qu’est la nôtre et puis l’état de santé général. Vous voulez que ce monde continue sur ces bases-là ? Vous voulez continuer à ce que l’eau soit dégueulasse à mourir ? Ma foi, bon voyage sur Terre.

« Celui qui a envie de se battre et de s’unir à d’autres pour le faire alors oui je lui conseil de lire mon livre. »

J’ai envie d’alerter les lecteurs de manière à ce qu’ils se prennent en charge collectivement et qu’ils organisent une révolte calme et très profonde pour demander des comptes et surtout s’attaquer à cette surpuissance de l’industrie chimique. Si on n’arrive pas à contrôler le pouvoir de l’industrie chimique, il ne se passera rien du tout.

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Je vous dirais franchement, qui n’a pas envie de se révolter, je ne lui conseille pas de lire mon livre. Mais celui qui a envie de se battre et de s’unir à d’autres pour le faire alors oui je lui conseil de lire mon livre.

On sent dans votre livre une perte de confiance dans les politiques, avez-vous des attentes pour l’UNOC qui a lieu début juin ?

Il y a la pêche industrielle qui est une tragédie. Je plaide pour son interdiction. La pêche industrielle est massacreuse des écosystèmes marins et elle ne profite qu’à quelques compagnies. Moi, je plaide pour une alliance mondiale des pécheurs artisanaux. C’est là l’avenir de la pêche sur Terre.

« L’eau du bord de mer est fortement polluée. »

Grosso modo, je n’attends rien de ce sommet. Car je sais pour l’avoir regardé de près, que les services de l’ONU sont, ça m’ennuie de le dire, très fortement infestés par des intérêts industriels. Comme il n’y a pas de changement de direction, je pense qu’on n’a rien à attendre. Et pour en revenir à la question de l’eau, il y a dans mon livre quelque chose qui devrait passionner l’opinion, mais malheureusement, je ne crois pas que ce sera le cas, qui est l’eau de baignade. L’eau du bord de mer est fortement polluée.

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Enfin, dans un registre plus personnel, vous parlez des cours d’eau comme des « reliques », des « joyaux » et des « trésors », quel est votre petit chouchou ?

Je suis un amoureux passionné de l’eau vive, des rivières, des fleuves. Ça m’a toujours complètement sidéré. J’ai entretenu une relation personnelle très puissante avec l’eau vive. J’avais dans le temps une petite maison sur les contreforts du plateau du Larzac et il y avait deux rivières juste à côté. La Dourbie est une rivière absolument merveilleuse qui part du granite et qui ensuite coule dans le calcaire. Cette rivière reste pour moi gravée comme l’exemple même de la beauté du monde.

« Je ressentais une sorte de contact pratiquement charnel avec toutes ces molécules rassemblée d’eau qui coulaient, sans jamais s’arrêter. »

J’ai également connu des moments d’extase, il n’y a pas d’autre mot, dans les gorges sauvages de la Loire. Précisément là où des barbares, des politiciens et des ingénieurs voulaient mettre un grand barrage, à Serre de la Fare. C’est un lieu très particulier. Il faut descendre des gorges, c’est long et il n’y a pas de chemin. Puis, vous vous retrouvez face à une Loire qui ne ressemble pas du tout à la grande Loire. C’est un endroit purement merveilleux. Je ressentais une sorte de contact pratiquement charnel avec toutes ces molécules rassemblée d’eau qui coulaient, sans jamais s’arrêter. Ce sont des lieux miraculeusement préservés.

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Et ma fois quand vous vous retrouvez là, vous pensez que cette eau a une âme. Je ne suis pas loin de l’animisme, je le reconnais et je l’assume. Je pense que c’est une existence, que cette force est pratiquement une personne. Vous êtes face à quelque chose qui est vivant et qui vous apporte tant de choses que vous avez envie de respecter, que vous avez envie d’aimer. J’en ai besoin, même quand je n’y suis pas. J’en ai besoin pour mon équilibre profond. On peut s’en foutre bien sûr, mais je trouve triste de se passer de ce contact avec l’eau qui est une merveille.

Madeleine Montoriol

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