Deux-Sèvres: le chantier de la « bassine » contestée a redémarré

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Des militants opposés à la "bassine" manifestent près du chantier de construction d'une nouvelle réserve d'eau pour l'irrigation agricole à Sainte-Soline, le 2 novembre 2022 dans les Deux-Sèvres © AFP/Archives pascal lachenaud

Sainte-Soline (France) (AFP) – Le chantier d’une retenue d’eau agricole contestée dans les Deux-Sèvres a repris mardi, une dizaine de jours après une manifestation de milliers d’opposants émaillée de heurts violents avec les gendarmes, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Les engins sont arrivés hier soir (lundi) et les travaux ont démarré ce matin » à Sainte-Soline, a confirmé à l’AFP Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau, groupement de 400 agriculteurs qui porte ce projet soutenu par l’Etat, destiné à construire de vastes réserves pour permettre l’irrigation l’été, grâce au pompage des nappes phréatiques superficielles en hiver.

Rien n’est venu pour l’instant perturber l’activité des pelleteuses. La « bassine » de Sainte-Soline, surnom donné par les opposants, est la deuxième des 16 réserves de plusieurs centaines de milliers de m3 qui doivent voir le jour dans ce département – une première a déjà été mise en service.

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Les bénéficiaires des réserves se sont engagés en contrepartie, dans un protocole signé en 2018, à adopter des pratiques tournées vers l’agro-écologie. Leurs détracteurs y voient à l’inverse une « fuite en avant » du modèle « productiviste ».

Lors du rassemblement du 29 octobre, certains opposants avaient réussi à forcer brièvement les grilles du chantier, avant d’être repoussés par une partie des 1.500 gendarmes déployés sur le site. Manifestants et forces de l’ordre avaient déploré des dizaines de blessés, une poignée d’entre eux ayant été hospitalisés.

Selon la Coop de l’eau, « il a fallu réparer une centaine de barrières mises à terre par les manifestants » mais cela « n’aura pas d’incidence sur le calendrier », qui prévoit une mise en service de la réserve au printemps 2024.

« La fermeté a payé, aucune ZAD (zone à défendre, ndlr) ne s’est installée », a-t-on commenté mardi dans l’entourage du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Six escadrons de gendarmerie, soit 400 à 500 gendarmes, ont été maintenus autour du site.

Après la manifestation, les opposants avaient édifié des tours de guet sur un terrain situé à deux kilomètres du chantier mais en précisant que leur objectif n’était pas d’organiser une ZAD. Ils avaient en revanche réclamé un moratoire au gouvernement.

Jean-Jacques Guillet, un des porte-parole du collectif « Bassines, non merci », a déclaré à l’AFP ne pas être « vraiment surpris par cette reprise des travaux ».

« L’État s’obstine à vouloir passer en force alors que ce projet est d’une incohérence absolue, ce n’est pas la bonne méthode », a-t-il ajouté. « On va mettre en œuvre

© AFP

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