Concrètement on fait comment en cuisine pour enfin arrêter de gaspiller 

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Ninon Gouronnec, chargée de projets Cuisine Durable à la Fondation GoodPlanet © Fondation GoodPlanet

Cette semaine, Ninon Gouronnec, chargée de projets cuisine durable à la Fondation GoodPlanet nous livre ses conseils pour réduire le gaspillage alimentaire en cuisine Aujourd’hui, 5 astuces antigaspi pour récupérer des aliments que vous pensez perdus avant qu’il ne soit trop tard. 

 Le 29 septembre, c’était la Journée internationale du gaspillage alimentaire. À l’échelle mondiale, un tiers de la nourriture produite part directement à la poubelle. Et tous les ans, chaque français gaspille 30 kilos de nourriture, dont 7 kilos encore emballés : il est grand temps d’arrêter ! 

Gaspiller, ce n’est pas “juste” jeter les restes de son assiette ou laisser sur la table un morceau de pain entamé : c’est aussi gaspiller l’ensemble des ressources qui ont été produites à la production dudit aliment. Eau potable et terre fertile pour le cultiver, énergie pour le transformer ou le stocker, matières premières pour son emballage, pétrole pour le transport…  

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Pour l’éviter, voici les commandements anti-gaspi ! 

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 1) Tes achats tu cuisineras 

Vous êtes fier de vous : vous avez acheté cette courge étrange qui vous faisait de l’œil. Plutôt que de procrastiner pour la cuisiner, mettez-vous aux fourneaux ! Plus tôt vous vous y mettez en rentrant de vos courses, moins il y a de risques de se faire happer par le quotidien, la flemme, l’appel de la livraison à la maison… Et cela permet d’éviter de laisser se gâter les produits les plus fragiles, comme les fruits et les légumes, qui sont les aliments les plus gaspillés.  

2) Le système D tu cultiveras car rien ne se perd 

Vous êtes fier de vous (bis) : vous avez acheté cette magnifique botte de basilic qui vous faisait de l’œil. Vous avez décidé de suivre le point précédent, et de l’utiliser au plus vite pour ne pas la jeter dans trois jours, toute rabougrie. Activez votre système D, comme débrouille : les tiges des herbes aromatiques ou des fanes seront parfaites pour parfumer une soupe, faites un pesto en mixant une partie des feuilles avec les noix, graines et huile que vous avez sous la main, ce sera parfait simplement avec des féculents ou dans l’appareil d’une quiche, pour ajouter un peu de pep’s à une vinaigrette. Les épluchures de fruits (bio) bien mûrs, comme la poire, se réutilisent en infusion d’hiver légèrement sucrée, ou bien grillées au four avec un peu de sucre pour des grignottes, et celles des légumes, plongées avec les feuilles d’oignon et autres pelures d’ail, feront un super bouillon ! 

3) À recycler tu te mettras 

Vous êtes fier de vous (ter) : vous avez cuisiné un risotto ! Mais version mamma italienne : il vous en reste pour les trois prochaines semaines ! Pas de panique, plutôt que d’en manger matin, midi, soir, finir par vous lasser et jeter à la poubelle le fruit de vos talents de cuisinier, recyclez ! Faites des boulettes et roulez-les dans du pain rassis ou un reste de chips ou crackers apéro mixés en poudre, et faites-les dorer à la poêle : voici des arancinis ! Rajoutez des légumes verts, des légumes rôtis, et ça fait une salade pour le lendemain midi. Poêlez le reste avec des légumes, pour faire du riz sauté, utilisez-le comme base pour un hachis revisité avec de la purée de patate douce, faites-cuire une courge et farcissez-la du reste de risotto en ajoutant des châtaignes, des champignons, une autre épice, quelques dés de tofu fumé…  

Ces astuces marchent pour tous les restes : détournez-les de leur plat premier, et voyez-les comme une garniture déjà prête, pour une nouvelle recette ! 

4) Ta faim tu écouteras 

Faim de loup ou appétit d’oiseau ? Écoutez votre faim avant de (trop) remplir votre plateau à la cantine, ou commander toute la carte du restau. Soyons fin (faim) stratège : un dessert vous fait envie, mais vous n’avez pas un grand appétit ? Optez pour une entrée ou deux entrées, qui vous laisseront toute la place pour le savourer ! Vous arrivez affamé à la table du déjeuner ? Ne vous jetez pas sur le pain, ça ne cale rien. Soyez encore patient quelques minutes, le temps que votre plat arrive, et vous lui ferez honneur. Et la prochaine fois, pourquoi ne pas faire un petit goûter en milieu de matinée ou en fin de journée ?  

À la maison, faites comme pour un enfant, et servez-vous dans une petite assiette : cela vous permettra de vous servir d’abord une petite portion, et d’être plus à l’écoute de vos sensations : parfois, une portion suffit, et certains soirs, il vous faudra vous resservir, mais vous n’aurez pas gaspillé de nourriture en la servant automatiquement. Et les restes seront parfait pour le déjeuner du lendemain. 

5) Les bons réflexes tu adopteras 

Marre de jeter cette brique de crème fraîche à cause de votre mémoire de poisson rouge ? Adoptez cette technique : scotchez sur le frigo un feutre épais, et notez sur tous les aliments que vous entamés la date d’ouverture ! 

Vous vous rendez compte que vous ne finissez jamais la brique de lait, pourquoi ne pas passer aux petites bouteilles ? Adaptez vos portions à vos habitudes de consommation ! Cela ne coûte pas forcément moins cher d’acheter en grandes quantités, si au final on en gaspille la moitié… 

Vous êtes fan de basilic frais, mais vous n’arrivez jamais à utiliser une botte en entier ? Mélangez les feuilles avec de l’huile d’olive, et versez-le tout dans un bac à glaçons : à utiliser pour faire des œufs au plat bien parfumés, ou faire rôtir des légumes tout l’hiver !  

La soirée d’hier était bien arrosée, et il vous reste un fond de jus de fruits et une bouteille de vin rouge entamée ? Faites-en du vin chaud ou un mijoté de champignons façon bourguignon, utilisez le jus de fruits pour parfumer la pâte d’un gâteau au yaourt nature, ou stockez-le dans une petite boîte au congélateur, et rajoutez-y au fur et à mesure quelques morceaux de fruits qui traînent par-ci par-là : mixés avec un reste de yaourt, ça vous fait un smoothie antigaspi !  

Vos gousses d’ail désespèrent d’être utilisées ? Plongez-les dans un pot de miel ou d’huile d’olive, et laissez fermenter. Au bout de quelques semaines, vous aurez un miel parfait à servir avec le fromage, et une huile qui sublimera le plus plat des plats ! 

 Ninon Gouronnec, chargée de projets cuisine durable à la Fondation GoodPlanet 

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