Des solutions pour « verdir la ville » au cœur d’une exposition horticole aux Pays-Bas

villes florales verdir pays bas

L'exposition horticole mondiale Floriade à Almere, aux pays-Bas, le 13 avril 2022 © ANP/AFP Robin van Lonkhuijsen

Almere (Pays-Bas) (AFP) – Les arbres et parterres de fleurs sont plantés autour de bâtiments et de ponts construits à l’aide de matériaux durables : « verdir la ville » est au cœur de l’exposition universelle horticole Floriade 2022, qui ouvre ses portes jeudi à Almere, aux Pays-Bas.

Inaugurée mercredi par le roi des Pays-Bas Willem-Alexander, l’exposition, organisée tous les dix ans et régulièrement accusée d’être un gouffre financier, compte sur deux millions de visiteurs pour sa septième édition qui se termine le 9 octobre.

La Floriade, qui laissera place ensuite à un nouveau quartier résidentiel, montre « à quoi pourrait ressembler une ville verte à l’avenir », quel type de matériaux peuvent être utilisés et quel rôle est appelé à jouer le secteur horticole, explique Annemarie Jorritsma, ancienne maire de la ville d’Almere et commissaire de l’événement.

L’exposition, organisée à chaque fois dans une ville différente des Pays-Bas, est installée sur un terrain de 60 hectares tapissé de milliers de fleurs, arbustes et arbres et accueille 200 participants venus de plus de 25 pays, dont la Chine, la France et l’Allemagne.

Un écosystème vivant

Chaque pavillon présente des solutions pour rendre les villes plus vertes, comme celui de la Chine qui « montre de nouvelles façons d’utiliser le bambou », observe Mme Jorritsma.

L’Italie expose un jardin pentu sur lequel est pratiquée la permaculture. Sur le pavillon français s’élèvent des canopées, imitations métalliques d’arbres permettant de rafraichir les villes.

Le pavillon « Biotopia » de l’Allemagne montre une « horticulture moderne économe en ressources ». Avec ses plantes ornementales, cultures horticoles, arbres et fleurs sauvages, il forme un écosystème vivant dont l’aspect changera au fil de l’exposition.

« A la fin de la Floriade, tout sera vert », a déclaré Detlef Wintzen, directeur de l’organisation Insglück, faisant partie du consortium organisant le pavillon allemand.

Un arboretum forme la structure verte de la Floriade, formé d’arbres et plantes classés par ordre alphabétique et fournis par des producteurs néerlandais. S’y élèvent également plusieurs bâtiments et ponts construits en matériaux durables, dont de la mousse et des champignons.

L’exposition laissera place à un nouveau quartier résidentiel « vert » au bord de l’eau, imaginé par l’architecte néerlandais Winy Maas. Environ 660 maisons seront construites dans le quartier « Hortus » dans les années à venir, répondant à des besoins et des budgets variés.

Un bâtiment coloré construit au milieu du terrain hébergera par exemple des logements sociaux, et des maisons flottantes sont également prévues.

« Epais brouillard »

Mais l’événement, imaginé pour mettre l’horticulture néerlandaise à l’honneur, a ces dernières années surtout fait les gros titres dans le pays en raison de difficultés financières qui ont menacé sa tenue même.

La municipalité d’Almere, une ville nouvelle construite sur des polders, au nord d’Amsterdam, avait finalement décidé de sauver l’édition 2022, mais selon certains médias ce pourrait bien être la dernière.

La Floriade a, selon la radiodiffusion publique NOS, fait perdre chaque année des millions d’euros aux villes organisatrices.

Le quotidien de référence néerlandais « Financieel Dagblad » a quant a lui évoqué un « épais brouillard » planant sur les coûts de l’exposition. Le journal estime que jusqu’à 200 millions d’euros d’argent public pourraient avoir été investis, et que jusqu’à 100 millions d’euros de pertes pourraient être enregistrées.

Plusieurs médias enquêtent actuellement en espérant découvrir combien d’argent public a été dépensé pour cette édition.

© AFP

À lire aussi

François Couplan : « nous devrions être plus reconnaissants envers les plantes »

Les potagers urbains : l’agriculture en ville

Vivant, l’exposition ouverte à tous, qui met l’art contemporain au service de la préservation de la nature

Ecrire un commentaire