Présidentielle : le WWF veut soumettre l’action publique à un « passe climatique »

WWF Pass climatique présidentielles
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) s'invite dans la campagne présidentielle française, plaidant pour un "passe climatique" © AFP/Archives VINCENZO PINTO

Paris (AFP) – Le Fonds mondial pour la nature (WWF) demande aux candidats à la présidentielle de s’engager à soumettre les décisions du futur exécutif à l’examen d’une autorité indépendante qui leur délivrera un « passe climatique » si celles-ci sont compatibles avec les objectifs de sauvegarde de la planète.

« Candidates, candidats, abandonnez les discours flous et les promesses sans lendemain: engagez-vous à faire de votre mandat celui de la sortie de l’impasse écologique », demandent dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche les trois dirigeantes du WWF France, Isabelle Autissier, Monique Barbut et Véronique Andrieux.

« Le WWF vous appelle à prendre l’engagement de soumettre chacune des décisions de votre mandat présidentiel à l’obtention d’un passe climatique », ajoutent-elles.

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Même si le vert est partout dans le discours politique, « les précédents présidents n’ont pas eu la main assez verte pour réduire l’empreinte écologique de la France », estime le WWF. « Pourquoi? Tout simplement parce que rien ne les y oblige. »

« En 2019, seuls 3% des articles de loi promulgués étaient évalués à l’aune de leur impact sur le climat », remarque-t-il.

D’où l’idée d’une institution indépendante qui délivrerait à l’exécutif ce fameux passe climatique, après avoir évalué « chaque loi, chaque décret, chaque arrêté, chaque feuille de route stratégique ou chaque engagement international susceptible d’avoir un impact sur la trajectoire française d’émissions de CO2 ou sur l’état de la biodiversité ».

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« En tant que +vigie climatique+, cette autorité déterminera à l’aide d’indicateurs fiables si la décision qui est envisagée est bien compatible avec les objectifs français de réduction des émissions de CO2 et de protection de la biodiversité », explique-t-il, ajoutant qu’« un avis négatif pourra amener le juge compétent à déclarer cette proposition irrecevable ».

« L’État a exigé des Français une discipline de fer dans la lutte contre une crise sanitaire exceptionnelle et rien ne peut plus justifier aujourd’hui qu’un chef d’État ne s’impose pas la même discipline dans la lutte contre la crise écologique », argumente le WWF.

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Le mandat du prochain président devra être « celui de la sortie de l’impasse écologique », insiste l’organisation écologiste, invitant les candidats à y penser dès maintenant dans leurs programme.

Le WWF estime que « cela est possible », promettant de faire des propositions dans les prochains jours.

© AFP

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5 commentaires

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    • Balendard

    Merci à WWF pour cette proposition qui va dans le bon sens et qui je l’espère sera pour cette raison adoptée

    Les principaux objectifs de l’ONU ainsi que les 5 piliers de la troisième révolution industrielle évoqués par Jeremy Rifkin dans son livre du même nom ont convaincu le porte-parole des Lutins thermique qu’il va falloir mettre en place une économie de guerre. Ceci sachant que l’ennemi est le gaz carbonique émis par nos chaines énergétiques conjugués à leurs coûts inacceptables sur le plan social. Il estime qu’il va falloir pour ces deux raisons laisser de côté nos chaînes énergétique actuelles. Cela en mettant en avant le solaire voltaïque aux avants postes et en limitant quantitativement dans la mesure du possible le vent source de nuisances en particulier avec la gamme de fréquence de 0,3 hertz qui rendent les gens et nos animaux d’élevage malades. Ceci aussi en évitant dans la mesure du possible de transformer une forme d’énergie en une autre forme en raison du mauvais rendement de la transition. Il faudra à ce sujet choisir le mode de stockage ayant un rendement acceptable en y associant bien évidemment la notion de coût.
    Quant à la « Solar Water Economy » plus proche des actions qu’il va falloir prendre, elle va je pense rassurer à la fois celui qui finance et celui qui rembourse. Ceci en assurant paix et justice grâce à une meilleure cohabitation entre les hommes et les fluides. Moins complexe à la mise en œuvre que le nucléaire actuel, elle correspond mieux, vu l’urgence qu’il y a à agir à nos problèmes. Elle ne passe pas par les hautes températures comme cela est le cas des chaînes énergétiques telles que l’astronautique, les turbines à vapeur et les réseaux de puissance associés au nucléaire. A l’heure du réchauffement climatique et de ses conséquences sur notre environnement cela peut être considéré comme un avantage d’autant qu’elle aurait même plutôt tendance à refroidir notre environnement dans les villes.
    Il serait triste de s’orienter vers le nucléaire, cette chaîne par nature dangereuse en raison de sa radioactivité. Indirectement associée quoiqu’on dise au militaire, elle passe, facteur aggravant, par les hautes températures et demande une formation complexe en partie perdue. Chaque étape de sa réalisation demande en effet la réalisation d’un dossier qui doit être validée par le contrôle du constructeur, les anomalies devant être traités avec des organismes de validation en aval. Une lenteur qui trouve sa consécration à Flamanville. Une formation dans ces domaines serait, vu l’urgence, trop longue à restaurer. Qui plus est, si tous les pays faisaient comme la France, à savoir le toujours+ en ce qui concerne le nucléaire, les réserves mondiale en uranium ne seraient que de l’ordre de 8 ans. Ceci si l’on prend comme référence les chiffres de l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

    • Balendard

    Il est triste de constater que pour l’instant, un seul candidat à notre présidence a montré la bonne voie en ce qui concerne nos chaînes énergétiques. Voir entr’autres

    http://infoenergie.eu/riv+ener/uranium-reserves.pdf

    • Claude Courty

    Excellente idée, propre à faire connaître les candidats ayant pleinement conscience des réalités de ce qu’ils prétendent améliorer, sans se soucier le moins du monde de la cause première des maux de l’humanité et de la planète, qu’est la prolifération du premier prédateur de celle-ci.
    Reste à savoir ce que nous saurons faire d’une telle révélation.

    • Machoire d'acier

    L’enfer est pavé de bonnes intentions. L’idée est intéressante mais ça sera un pretexte de plus de mettre des pass dans toutes nos activités quotidiennes.
    Le projet d’avoir un pass pour notre vie quotidienne sera légitimé par ce type d’initiative.
    Le pass c’est comme une label ou une norme et la problématique est la même. Quels critères ? qui finance ? dans quel but réel ? etc.