Au Burkina, « cowboys » et « jockeys » entretiennent la passion des chevaux

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Un jockey s'entraîne à contrôler son cheval, à Ouagadougou le 1er février 2022 © AFP JOHN WESSELS

Ouagadougou (AFP) – Lancés au galop sur leurs montures, de frêles jockeys encore adolescents participent à la course hippique hebdomadaire de Ouagadougou: au Burkina Faso, le cheval occupe depuis des siècles une place centrale dans la culture du pays.

Délimité par de simples pneus, au milieu des habitations, l’hippodrome de la capitale burkinabè accueille chaque dimanche des courses de chevaux.

Lentement, les cavaliers arrivent, sous les yeux de quelques groupes d’habitués.

Tout le monde se lève pour apercevoir le début de la course qui débute dans le silence et la poussière charriée par le vent de l’harmattan. Mais au rythme du galop des chevaux, l’excitation monte et les spectateurs crient, rient et pointent du doigt leurs favoris.

Outre ces courses dominicales, de nombreux Burkinabè parient sur les courses européennes, à plus de 5.000 kilomètres de là, à Vincennes près de Paris.

Car le cheval est un élément central de l’histoire du pays des hommes intègres.

Une légende raconte que la princesse Yennenga, était arrivée au Burkina sur un cheval qui s’était emballé lors d’une bataille, entre le XIe et le XVe siècle. Elle y fonda l’empire Mossi, l’ethnie majoritaire du pays aujourd’hui.

Des centaines d’années plus tard, Faso Alli est fier d’évoquer ses 20 chevaux. Il est l’un des cowboys les plus célèbres de Ouaga.

Avec les courses, il dit avoir gagné plus de 10 millions de francs CFA (15.000 euros), une fortune dans ce pays où 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté avec moins de deux euros par jour.

Mais au-delà des courses, Faso Alli excelle dans l’art du dressage.

La nuit, à l’abri des regards, il emmène ses chevaux hors de la ville, pour les entraîner dans la brousse.

« Couche toi, c’est l’heure de dormir », murmure t-il, entre deux claquements de langue sonores, à l’oreille de son cheval qui s’allonge immédiatement.

Après des débuts comme simple jockey, à l’âge de 10 ans, il a sillonné l’Afrique de l’ouest, du Mali au Sénégal, où il affirme s’être produit lors de l’inauguration du monument de la Renaissance africaine de Dakar, en 2010.

Près de son écurie, dans ce quartier du nord de la ville, il n’est pas rare de voir de jeunes garçons arpenter fièrement les rues sur leur monture, en rêvant de suivre ses traces.

Aujourd’hui, des matchs de l’équipe nationale de football des « Etalons », à la récompense suprême du festival panafricain de cinéma Fespaco (l’Etalon d’or de Yennenga), le cheval est omniprésent dans toutes les manifestations importantes d Burkina.

© AFP

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