Renaissances, l’exposition qui imagine l’avenir

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Conclusion de l'exposition ©Ph Levy EPPDCSI

Depuis le 6 juillet, la Cité des Sciences accueille une nouvelle exposition : Renaissances. À travers différentes animations, le visiteur découvre trois futurs potentiels déterminés par les problèmes environnementaux actuels : le premier en 2023 s’inspire du survivalisme, le deuxième imagine l’effondrement de la société en 2029 et le troisième aborde la résilience et la construction d’un monde nouveau pour 2045.

Que va-t-il se passer demain ? C’est la question à laquelle tente de répondre la nouvelle exposition de la Cité des Sciences, Renaissances, ouverte jusqu’au 29 août 2021. Elle met en scène trois scénarios imaginés à partir du contexte écologique contemporain. Renaissances nous emmène dans trois années différentes : 2023, 2029 et 2045. Tour à tour, le visiteur peut faire un stage de survie en forêt, prendre des décisions primordiales lors de l’effondrement de la société et suivre l’histoire de deux jeunes qui tombent amoureux dans un monde nouveau.

La visite débute par une installation afin de comprendre les ruptures qui feront le monde de demain : celle d’un graphique assemblant toutes les données de la Grande Accélération. Elle représente l’évolution à la hausse des indicateurs socio-économiques mondiaux afin de traduire la Grande Accélération, c’est-à-dire la hausse continue et accélérée de l’impact de l’activité humaine sur la planète. Elle rend tangible l’accroissement de la population humaine, l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre entre 1750 et 2010. Dès les années 1950, une augmentation exponentielle simultanée des indicateurs montre une industrialisation encore plus importante de la société et une intensification de la production. Ce constat sert à nourrir la réflexion du spectateur sur l’état du monde avant de lui faire faire un saut de quelques années dans l’avenir.

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Installation de la Grande Accélération. ©Ph Levy EPPDCSI

Une exposition ludique

L’exposition propose de passer deux nuits dans une forêt, de choisir de quitter la ville en plein effondrement de la société ou encore de monter dans un dirigeable stratosphérique. À chacune des 3 étapes de ce voyage dans l’avenir correspond un dispositif muséographique différent pour que le visiteur s’immerge dans une nouvelle époque.

Stage de survie en forêt en 2023

2023, la température augmente et les questions écologiques deviennent de plus en plus pressante. Beaucoup de personnes se tournent vers les stages de survie en forêt afin de se préparer à vivre en pleine nature. Les muséologues ont donc mis en scène une forêt et une application grâce à laquelle le visiteur discute avec Théo, l’instructeur de survie. Quatre objectifs sont à remplir : trouver un abri, trouver de l’eau et la rendre potable, trouver à manger et faire du feu.

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La forêt de la simulation du stage de survie ©Ph Levy EPPDCSI

2029, quitter Paris pour faire face à l’effondrement

L’année 2029 marque l’effondrement de la société. Les centrales électriques ont été arrêtées, la Russie a mis en place un embargo sur le pétrole. Les magasins sont pillés. Dans ce contexte proche des scénarios de films apocalyptiques, le spectateur suit une famille de quatre personnes vivant à Paris à travers un court-métrage interactif. À deux reprises durant la projection les spectateurs doivent prendre une décision collective afin d’orienter l’histoire grâce à des boitiers présents dans la salle. Les décisions sont souvent des questions éthiques et morales. Le film de dix minutes a été réalisé par Julien Bittner, un réalisateur français, spécialement pour l’exposition.

2045, la technologie au service de la résilience, un nouvel espoir

En 2045, la société se reconstruit autour du principe de résilience. Une mini-série audio de onze très courts épisodes met en scène cette nouvelle société. L’histoire d’amour d’un stagiaire en écorestauration et de sa collègue, dans la ville de Besançon, guide le visiteur dans ce futur plus réjouissant que les précédents. Leur quotidien ressemble au notre en plus vert grâce aux technologies propres, ainsi pour s’évader en week-end en Corse, plutôt que l’avion, ils empruntent un train à hydrogène jusqu’à Marseille puis un dirigeable.

L’exposition est également prévue pour être accessible à tout public y compris les malentendants et les non-voyants.  Il y a la possibilité d’écouter chaque partie écrite et chaque vidéo est sous-titrée en français, anglais et espagnol. En accord avec son sujet, tous les visuels et objets de l’exposition sont construits avec les matériaux les plus bruts possibles et sans colle afin de pouvoir les réutiliser par la suite. La forêt est un décor très simple en bois, les sièges et présentoirs sont également tous en bois brut non vernis.

De l’imaginaire au réel : une interactivité qui pousse à la réflexion

Les scénographies de chaque projection de l’avenir sont ensuite suivis d’une vidéo d’experts qui décryptent le scénario. Leurs interventions ajoutent une perspective scientifique. Ingénieurs, historiens ou encore anthropologues expliquent que, si rien ne change, ces imaginaires certes éloignés de la réalité peuvent avoir des résonances importantes avec le véritable futur. En effet, ils exposent tour à tour les différentes causes et conséquences du réchauffement climatique et de la disparition de la biodiversité. Le bilan scientifique n’est pas pessimiste ou accablant tout en apportant des éléments de réflexion au visiteur sur sa façon d’être face aux problème environnementaux. En plus, différents livres sont suggérés en rapport avec les thématiques abordées dans l’animation.

Qui serez-vous face à l’avenir ?

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Test « Face au futur qui êtes-vous » ©Ph Levy EPPDCSI

La réflexion proposée aux visiteurs est mise à profit lors d’une dernière animation à faire seul : « Face au futur qui êtes-vous ? ». Plutôt pessimiste passif ou optimiste actif, le visiteur peut le découvrir en répondant à 30 questions portant sur la sensibilité de chacun face à l’écologie et à l’avenir de la planète. Ce test en fin d’exposition donne l’occasion à chacun de revenir calmement et personnellement sur son ressenti. Après, toutes les personnes qui le désirent peuvent dessiner quelque chose qu’il espère voir par la suite changer ou continuer. Dessins d’arbres, d’usines, citations, tous ces dessins apparaissent ensuite sur un grand écran à la sortie de l’exposition.

Une expérience en ligne (payante) est également disponible dans laquelle l’internaute peut retrouver les différents films, la série audio et le test de personnalité face au futur.

Pauline Izabelle

Cité des sciences et de l’industrie

Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10h à 18h,  et jusqu’à 19h le dimanche.

  • L’expo au musée

12 €, plein tarif.

9 €, tarif réduit accordé aux moins de 25 ans, étudiants, 65 ans et plus, enseignants, familles nombreuses.

Gratuit pour les moins de 2 ans, les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires des minimas sociaux, les personnes handicapées et leur accompagnateur

3,90 €, tarif unique. Gratuit pour les abonnés.

45 €, forfait pour une classe scolaire.

35 €, forfait ZEP/REP.

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