Sentiers, avenues, végétaux… Cinq projets pour revitaliser La Défense

défense architecture projets

Le parvis de la Defense à l'ouest de Paris, le 23 mars 2021 © AFP/Archives Ludovic MARIN

Puteaux (AFP) – Cinq cabinets d’architecture français ont dévoilé mercredi des projets pour repenser l’espace de la Défense, centre d’affaires dont la raison d’être a été chamboulée par la pandémie et l’avènement du télétravail.

L’initiative est totalement privée, financée par Groupama Immobilier, mais le but est d’influencer les pouvoirs publics, une stratégie déjà testée par d’autres avec le projet de rénovation des Champs Elysées.

Les inspirations? La High Line dans Manhattan à New York, ou le Silk Road Corridor dans le quartier d’affaires de Qianhai à Shenzen.

Résultat: les architectes décollent de la « dalle », pour « remédier à la pauvreté du sol » selon l’expression de l’architecte Anne Démians, et imaginent des espaces de circulation et de vies en hauteur.

« La verticalité n’est plus seulement l’apanage des tours », souligne Frédéric Chartier, de l’agence Chartier Dalix.

Les architectes imaginent des « piles », des structures légères, végétalisées, pour connecter les tours et les « sentiers » qui les rejoindraient, parfois ponctués de « places de village » ou de marchés comme chez Maud Caubet.

Ils installent des « portes » bien identifiées pour faciliter l’ouverture vers les villes voisines. Réinvestissent les toits les plus bas des tours, créent des espaces extérieurs pour celles-ci.

Pour Christian de Portzamparc, c’est une avenue de 30 mètres de large, dans le prolongement de la Grande Arche, bordée d’immeubles résidentiels bas.

Le cahier des charges du promoteur avait été de ne pas détruire, mais de connecter les tours entre elles et le quartier avec les villes voisines, avec qui il y a pour l’instant peu d’échanges.

Avec en plus l’ambition de faire de la Défense un site de tourisme majeur.

Pour aider à définir ce projet baptisé « Le Chemin », la filiale de l’assureur Groupama a fait appel à la géographe et anthropologue urbaine Sonia Lavadinho et au sociologue Jean Viard.

Il faut « créer un passage entre (la) ville fonctionnelle du passé et (la) ville relationnelle du futur », a expliqué Sonia Lavadinho: relation à soi-même mais aussi à la nature et aux autres.

Comme le dit Brice Piechaczyk, du cabinet Enia Architectes, « le modèle construit pour une vision rêvée de la ville du 20e siècle n’est plus la ville rêvée d’aujourd’hui ».

Pour Jean Viard, la Défense doit « rentrer dans les nouvelles attentes de la société » — en termes de télétravail, de bien-être, de respect et de la sécurité des femmes — et doit « se poser la question de l’air, de la plante, du soleil, des arbres ».

« Ne cherchons pas l’hypermodernité mais l’esprit des lieux », a plaidé le sociologue.

©AFP

Un commentaire

Ecrire un commentaire

    • Méryl Pinque

    L’esprit des lieux ? A la Défense ?…
    Mais c’est la Mort !

    Paris devrait planter une forêt en son centre, ainsi qu’un parc type Central Park.