Climat : Greta Thunberg appelle Macron et l’UE à faire « autant que possible »

Greta Thunberg Stockholm

Greta Thunberg lors d'une manifestation à Stockholm, le 9 octobre 2020. © AFP/Archives Jonathan NACKSTRAND

Stockholm (AFP) – A la veille d’un sommet à Bruxelles, la militante écologiste suédoise Greta Thunberg a demandé mercredi aux dirigeants européens, et à Emmanuel Macron en particulier, de « faire autant que possible » pour améliorer le nouvel objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.

Dans un entretien à l’AFP, l’adolescente de 17 ans a appelé le président français à « prendre ses responsabilités » dans la lutte contre le changement climatique et de tenir sa « promesse » d’être en pointe sur le sujet.

L’UE doit se fixer d’ici janvier un objectif de réduction de ses gaz à effet de serre pour 2030 et devra surmonter de redoutables défis pour l’appliquer, un dossier épineux au menu jeudi du sommet des Vingt-Sept.

« Rien de ce qui a été proposé ou poussé n’est en ligne avec ce que nous dit la science », a affirmé la meneuse suédoise du mouvement « Fridays for Future » dans une interview réalisée à distance, à laquelle participait aussi la jeune militante allemande Luisa Neubauer depuis Berlin.

La Commission européenne a proposé mi-septembre de viser une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE en 2030 par rapport au niveau de 1990, contre un objectif actuellement fixé à -40%, afin d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050. Le Parlement européen a réclamé une baisse d’au moins 60%.

« Nous leur demandons de faire autant que possible, de faire tout ce qu’ils peuvent », a déclaré Greta Thunberg à l’AFP, tout en refusant de suggérer un objectif car « il n’y a pas de chiffre magique ni de date magique ».

La jeune Suédoise a appelé à « mettre en place des budgets carbone annuels et contraignants qui s’appliquent maintenant, pas seulement en 2030 et 2050 ».

Les chefs d’État et de gouvernement aborderont le sujet jeudi lors de leur réunion, également consacrée au Brexit, mais ne devraient pas trancher avant leur prochaine rencontre des 10 et 11 décembre.

L’Allemagne, qui assure la présidence tournante de l’UE, vise l’unanimité des États membres. Or, les réticences de plusieurs pays de l’Est –dont la Pologne, très dépendante du charbon et qui refuse de promettre sa neutralité carbone pour 2050– compliquent la donne.

« Nous pourrions sans doute passer la journée à discuter de qui bloque, mais à l’heure actuelle il n’y a aucun dirigeant en Europe qui pousse sur ce sujet », a déploré Luisa Neubauer. « Certains sont meilleurs et font plus que les autres », mais « personne n’agit à un niveau même proche de ce qui est nécessaire », a enchéri Greta Thunberg.

Les deux militantes ont toutes deux appelé Emmanuel Macron à s’investir davantage, jugeant que « les mots et les actes ne correspondent pas ».

« Il a une possibilité incroyable et une responsabilité à prendre. Si des gens comme lui ne la prennent pas, si même des pays comme la France ne prennent pas cette responsabilité, comment s’attendre à ce que des pays comme la Chine et l’Inde tiennent leurs engagements? », a plaidé « Greta », l’initiatrice en 2018 du mouvement de grève des jeunes pour le climat.

Des objectifs trop ambitieux ne pourraient-ils pas entraîner de graves difficultés pour de nombreux secteurs économiques, et de lourdes suppressions d’emplois? La Suédoise, qui fêtera ses 18 ans en janvier, a reconnu que ces arguments étaient « très valides », mais appelé à regarder les « conséquences horribles » du dérèglement climatiques.

« C’est un sujet complexe », « mais il faut le regarder dans son ensemble, on ne prend jamais en compte la vision d’ensemble », a-t-elle affirmé.

« Greta », qui a pris une inhabituelle position partisane samedi en appelant les Américains à voter pour le démocrate Joe Biden lors de la présidentielle américaine début novembre, a justifié son choix de tenter de faire battre le président sortant Donald Trump.

« Quand il s’agit de Trump, je pense que ça va au-delà de la politique, c’est une question de droits humains fondamentaux », a argué la lycéenne.

« Bien sûr Joe Biden est loin de faire assez », mais avec Trump, « il y a des limites », a-t-elle affirmé.

©AFP

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3 commentaires

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    • Jean-Pierre Bardinet

    Quand cette jeune militante de l’écologisme se réfère à la science, en fait elle se réfère au résumé pour les décideurs du GIEC, document qui n’a RIEN de scientifique, et aux âneries idéologiques débitées par ses parents (et d’autres idéologues) pour la conditionner. Quant à la bonne physique de l’atmosphère, qui utilise les lois connues et éprouvées de la thermodynamique et de la physique quantique, qui récuse les thèses foireuses du GIEC, elle n’y connaît rien. Donc, tout ce qu’elle raconte ne vaut pas un clou… mais tous nos médias la considèrent comme une experte et diffusent ses sages conseils. Quant aux politiques, ils écoutent religieusement se Sainte Parole et se prosternent à ses pieds, ce qui est totalement ridicule.

    • Morand

    Le plus ridicule dans le commentaire c’est son auteur.

    • Méryl Pinque

    Pauvre, pauvre Bardinet.