Aérien et automobile : Pompili pour des « contreparties » écologiques aux aides

pompili

Barbara Pompili le 7 juillet 2020 au palais de l'Elysée à Paris © AFP Ludovic Marin

Paris (AFP) – La nouvelle ministre de l’Environnement Barbara Pompili a plaidé jeudi pour des « contreparties » écologiques aux plans de soutien aux secteurs de l’aéronautique et l’automobile, pour les inciter à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

« Sur ces 20 milliards pour l’aéronautique et la voiture, j’ai proposé, et j’ai été soutenue par le groupe (LREM) quand j’étais encore députée, de faire une conditionnalité de ces aides, donc on a un amendement qui j’espère va passer qui va permettre de lancer la machine », a déclaré la ministre sur Franceinfo.

À ces industries, le gouvernement dit : « On vous soutient (…) mais il faut qu’il y ait un peu de contreparties, et même pas qu’un peu », a-t-elle ajouté. « Il faut que vous vous engagiez dans une réduction des gaz à effet de serre, que vous publiiez ces engagements. Cette publication sera obligatoire si l’amendement est voté mais je pense qu’il le sera ».

Si certains « ne jouent pas le jeu, il doit y avoir des sanctions », a-t-elle insisté.

Le 3e projet de loi de finances rectificative (PLFR 3) en discussion à l’Assemblée prévoit surtout des « plans de soutien et d’urgence sectoriels » face à la crise du coronavirus : 18 milliards d’euros pour le tourisme, 15 milliards pour l’aéronautique ou les 8 milliards du plan automobile.

Alors que le transport est le premier secteur d’émissions de gaz à effet de serre en France, le Haut conseil pour le climat a réclamé que l’enjeu climatique soit mieux pris en compte dans le plan global de relance que dans ces mesures d’urgence.

« On va avoir des moyens pour enfin pousser l’écologie dans l’économie parce que cette crise terrible permet paradoxalement d’ouvrir des portes pour transformer l’économie », a estimé Barbara Pompili. Elle affirme avoir reçu de « grosses assurances » en la matière.

Les défenseurs de l’environnement s’interrogent sur la capacité à peser de cette quatrième ministre de la Transition écologique d’Emmanuel Macron, alors que même le populaire Nicolas Hulot avait renoncé après des déconvenues.

Mais cette crise « montre que nous sommes dans un système à bout de souffle et je crois que cette prise de conscience n’existait pas suffisamment quand Nicolas Hulot » était ministre, a estimé Barbara Pompili, assurant que des « feuilles de route » étaient en train d’être rédigées « pour que chaque ministère puisse prendre sa part dans la transition écologique ».

Parmi ses priorités : la santé environnementale mais aussi la rénovation énergétique des bâtiments, pour laquelle elle a assuré qu’il y aurait « plus d’argent », sans donner de chiffre.

Regrettant des aides « pas suffisamment ciblées », elle a prôné un système « plus efficace » et insisté sur la nécessité de se concentrer sur « les rénovations complètes » : « si vous changez une fenêtre ou si vous isolez votre toit, ce n’est pas suffisant ».

Concernant l’interdiction de la publicité pour les véhicules très polluants type SUV, une des propositions de la Convention citoyenne, elle a indiqué vouloir « regarder de plus près » la question des « publicités qui incitent à des modes de consommation qui ne vont pas ».

Mais « il faut qu’on fasse attention parce que moi, j’étais pour, mais il faudrait aussi dans ce cas-là interdire les pubs pour les confiseries ».

© AFP

A lire également :

Barbara Pompili, une écologiste « réformiste » qui tente de verdir la macronie

Quelle place pour la publicité dans le monde de demain ?

Un commentaire

Ecrire un commentaire

    • albina du boisrouvray

    Comme elle a raison!
    sur tous les points y compris les confiseries…