La Commission européenne s’appuie sur une méthode contestable pour calculer les résidus de pesticides dans les aliments

La méthode utilisée par la Commission européenne pour calculer le pourcentage de pesticides dans les aliments est contestable selon l’ONG Générations Futures qui en a révélé la logique le 19 décembre. L’ONG accuse la Direction générale Santé et des consommateurs (DG Sanco), responsable du suivi des résidus de pesticides dans les aliments à la Commission européenne, de diviser la valeur mesurée par 2 avant de la comparer aux Limites Maximales de Résidus (LMR) de pesticides autorisées.

La DG Sanco, qui intègre dans ses calculs un intervalle d’incertitude de +/- 50%, a décidé arbitrairement de fonder la comparaison avec les LMR sur la valeur inférieure de cet intervalle. Ainsi un produit pour lequel 2mg/kg de résidus de pesticides ont été mesurés, avec un intervalle d’incertitude de plus ou moins 1, sera comparé aux LMR comme s’il n’en contenait que 1mg/kg.

En France, le « tour de passe-passe » signalé par Générations Futures a fait passer artificiellement les résultats de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) de 3% de résidus de pesticides dans les fruits et légumes en 2009 à 1,5% en 2010. Cela ne traduit donc pas une amélioration concernant les dépassements de LMR mais plutôt une « nouvelle entourloupe » des fonctionnaires européens, pour reprendre l’expression du Nouvel Observateur.

« En matière de LMR pour les pesticides la DG Sanco a inventé la machine à diviser par 2 les quantités de pesticides retrouvées dans les aliments ! Cela revient dans les faits à doubler la tolérance par rapport aux résidus de pesticides et à exposer la population européenne à des quantités toujours plus grandes de ces produits toxiques dans leur alimentation ce qui est un pur scandale », dénonce François Veillerette, le porte-parole de Générations Futures.

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