L’atelier Ville A’venir, négocier pour s’adapter est un jeu imaginé par la Fondation GoodPlanet. L’objectif de la partie pour les joueurs et joueuses est d’aider une ville à surmonter plusieurs défis posés par le changement climatique. Les villes sont de grandes consommatrices d’énergies et de ressources, selon les estimations elles sont responsables de 70 % des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, les villes offrent également de formidables opportunités de se réinventer et ainsi de réduire l’impact climatique des activités humaines. C’est ce qu’explique de façon ludique le jeu Ville A’venir. Chaque personne a deux objectifs distincts : un objectif personnel et un objectif global.
Ville A’venir, ludique et pédagogique
L’atelier Ville A’venir allie pédagogie et jeu, une partie illustre ce qu’est le changement climatique et comment y faire face mais le but principal du jeu est de comprendre la différence fondamentale entre l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. En aidant les entreprises, collectivités, et associations à réfléchir aux stratégies à mettre en œuvre face aux changements climatiques, la Fondation GoodPlanet propose avec Ville A’venir un atelier participatif ouvert et propice aux échanges. Manon Fredout, l’animatrice du jeu, souhaite que les entreprises « prennent en compte l’atténuation et l’adaptation rapidement car elle coûtera moins cher que l’inaction et la réaction tardive».
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Déroulement d’une session de Ville A’venir
L’atelier s’appuie sur la pédagogie tête – cœur – corps, une approche éducative complète qui mobilise à la fois la réflexion, l’émotion et l’action. Chaque phase du déroulé a été pensée pour activer ces trois dimensions :
- la sensibilisation permet de nourrir la tête, en apportant des connaissances sur les enjeux climatiques et les solutions d’adaptation
- le visionnage du film « Bangladesh face au changement climatique » réalisé par Yann Arthus-Bertrand, président fondateur de la Fondation GoodPlanet, et Anastasia Mikova vient toucher le cœur, en suscitant l’empathie et une prise de conscience sensible à travers des récits de vie et des images puissantes
- le jeu engage le corps à travers l’expérimentation, la coopération et le passage à l’action
La première partie de cet atelier implique de comprendre le réchauffement climatique, notamment ce que sont les gaz à effets de serre et les risques du dérèglement climatique pour que tout le monde commence avec les mêmes bases.

L’extrait de film communique un message fort qui pousse à la prise de conscience. À la suite de la projection, un temps d’échanges, centré sur la discussion, les partages et l’écoute, permet à chacun d’exprimer son ressenti et ses émotions.
Ville A’venir, comment découvrir des solutions concrètes d’adaptations
La dernière étape de l’atelier est constituée du jeu à proprement parlé, qui donne une touche ludique à l’ensemble. Le but du jeu est simple : coopérer pour mettre en place des actions d’adaptations et avoir une ville résiliente en 2050. Anna Blouet, cheffe de projet AdaptaVille à l’Agence Parisienne du Climat, a participé à un atelier de co-création autour du jeu Ville A’venir. Ce serious game s’appuie sur des contenus pédagogiques inspirés des solutions AdaptaVille, un dispositif gratuit d’accompagnement des professionnels sur l’adaptation au changement climatique. Vous connaissez les noues urbaines ? Le béton de chanvre ? Ville A’venir permet de découvrir ces solutions concrètes d’adaptation, d’en évaluer les points forts, les contraintes et de les replacer dans des contextes d’application réelle, à partir d’exemples issus d’AdaptaVille. Anna Blouet trouve que ce jeu est « parfait pour des entreprises qui ne connaissent pas la thématique climatique. L’approche ludique semble susciter un fort engagement. » La spécialiste de l’adaptation résume ainsi son expérience de cocréation : « un format ludique avec les pions, la monnaie, une matérialisation comme celle-là, s’avère intéressant. Disposer d’un jeu autour des solutions permet de motiver le passage à l’action. » Pour elle, ce jeu est un premier niveau de sensibilisation qui a surtout l’avantage de mettre l’accent sur la coopération.
L’avis de l’auteure de cet article
Pour mon expérience, je suis arrivée sans aucune connaissance de cet atelier afin de garder un effet de surprise et un esprit objectif. J’ai trouvé que ce jeu offrait un espace d’échange et de négociation entre équipe, respectueux et intéressant. J’ai pu observer les dynamiques et stratégies différentes des groupes. Bien que le thème du jeu puisse évoluer, celui de cet atelier s’articule autour d’un scénario fictif de Paris en 2050, axé sur les défis liés à l’eau. Lors de la première manche, sans connaître encore le but global du jeu, chaque équipe avait le choix de parler de stratégie et coopération. Cela a révélé des visions et tactiques contrastées sur la gestion des ressources ou des priorités collectives.
Ce jeu m’a offert bien plus qu’un simple moment ludique : il m’a donné l’envie d’agir concrètement. Il m’a inspiré une prise de conscience, m’a rappelé la responsabilité, à la fois personnelle et citoyenne. Il m’a aussi éclairé sur la nécessité de changer mes habitudes pour contribuer à un monde plus durable. Il m’a permis de comprendre que, face à l’urgence climatique, notre capacité à collaborer, à nous adapter et à rester cohérents dans nos actions est essentielle.
Ce jeu a été conçu de manière à mélanger les profils et les hiérarchies au sein de l’entreprise, mettant en lumière le rôle que chacun peut jouer, peu importe son statut, et l’impact que nous pouvons avoir ensemble. Ce mélange permet de créer des échanges nouveaux et authentiques, en lien avec les valeurs et les missions de l’entreprise reliées avec l’environnement. J’ai pu observer comment les personnes interagissent, comment certaines personnalités se complètent ou s’opposent, et à quel point cette diversité d’échanges peut enrichir la réflexion. Ce jeu favorise l’ouverture d’esprit, la sensibilisation, et le potentiel pour l’action.

Cet atelier a pour mission de sensibiliser les organisations (entreprises, administrations, collectivités et associations) et leurs collaborateurs. Sa vocation première est avant tout d’informer les entreprises des causes du réchauffement climatique. En parlant des émissions de gaz à effets de serre et de leurs conséquences environnementales, cela entraîne une prise de conscience et une meilleure compréhension du sujet et de l’état des lieux. Or, en 2022, seulement 8 % des entreprises avaient réalisé un diagnostic de vulnérabilité. Ce chiffre met en lumière l’utilité des outils pédagogiques comme l’atelier Ville A’venir pour accompagner les entreprises tout en les aidant à prendre leur part de responsabilité face aux bouleversements climatiques.
L’atelier cherche à pousser une intégration des enjeux écologiques dans la trajectoire professionnelle. Il transmet un message clé aux participants : l’anticipation coûte moins cher que l’inaction et la réaction tardive.
Sofia Le Moal
Article édité le 17 juillet afin de rectifier des imprécisions sur le fonctionnement de l’atelier
Atelier Ville A’Venir – Fondation GoodPlanet
À note que ce jeu est recommandé par Agenda 2030 dans le cadre de la Semaine Européenne du Développement Durable.
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