À Davos, l’UE dénonce la course pour attirer les futures industries vertes

Davos course aux énergies vertes

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen au Forum économique mondial de Davos, le 17 janvier 2023 en Suisse © AFP Fabrice COFFRINI

Davos (Suisse) (AFP) – L’Europe a dénoncé mardi à Davos la course pour attirer les futures industries vertes en Chine et aux Etats-Unis, ce qui encourage les investissements face au dérèglement climatique mais alimente parallèlement les craintes de remontée des protectionnismes.

Lors d’un discours en plénière à la réunion organisée en Suisse par le Forum économique mondial, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dénoncé les « tentatives agressives » et les « pratiques déloyales » visant à attirer à coup de subventions les capacités industrielles de l’Europe, notamment celles liées aux énergies propres, « vers la Chine et ailleurs ».

Et de prévenir que l’UE n’hésiterait pas « à ouvrir des enquêtes » si elle jugeait que des subventions étrangères faussaient le marché.

Elle s’en est pris tout particulièrement à Pékin, qui « encourage ouvertement les entreprises grandes consommatrices d’énergie situées en Europe et ailleurs à délocaliser tout ou partie de leur production sur son territoire », et qui parallèlement « subventionne massivement son industrie et restreint l’accès à son marché pour les entreprises de l’UE ».

Mais elle a aussi rappelé les « inquiétudes » suscitées en Europe par le grand plan d’investissement pour le climat du président américain Joe Biden (Inflation Reduction Act, IRA), qui prévoit de larges aides pour les entreprises implantées aux Etats-Unis dans le secteur des véhicules électriques ou des énergies renouvelables.

Les Européens tentent actuellement d’obtenir des dérogations du plan américain, afin de diminuer le risque que leurs entreprises ou les productions européennes en pâtissent.

L’Europe coopère avec les États-Unis « pour trouver des solutions » et « éviter toute perturbation dans les échanges et les investissements transatlantiques », a assuré Mme von der Leyen.

Le vice-Premier ministre chinois Liu He, qui s’exprimait immédiatement après elle, a de son côté appelé à « abandonner la mentalité de guerre froide », s’exprimant en faveur de davantage de coopération mondiale à l’heure d’une remontée des tensions entre Washington et Pékin sur les politiques économiques et commerciales, mais aussi au sujet de Taïwan.

Liu He aura aussi l’occasion d’aborder le sujet directement cette semaine avec la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, qui n’a pas fait le voyage cette année à Davos mais doit le rencontrer en personne mercredi à Zurich.

Remise en cause de la mondialisation

L’IRA américain, ajouté aux efforts de relocalisation de beaucoup de pays depuis la pandémie de Covid-19 qui a désorganisé les chaînes d’approvisionnement mondiales, alimente les craintes d’une remise en cause de la mondialisation, concept cher à Davos, au profit du rétablissement de barrières commerciales entre les grands blocs économiques, Etats-Unis, Chine et Europe en tête.

« Les interventions publiques adoptées au nom de la sécurité économique ou nationale » risquent d’entraîner « des conséquences inattendues », ou d’être « utilisées pour gagner un avantage économique aux dépens des autres », avait déjà mis en garde lundi la directrice générale du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva dans un blog lundi.

L’émissaire spécial américain pour le climat, John Kerry, a toutefois relativisé l’impact de l’IRA pour le reste du monde, lors d’un débat à Davos.

« La réaction des autres pays ne devrait pas être: +oh mon Dieu, vous ne devriez pas faire ça, cela nous met dans une position injuste+. Faites le aussi. Tout le monde doit faire la même chose pour accélérer encore plus ce processus », a-t-il avancé.

La Commission européenne va d’ailleurs proposer une législation pour viser « une industrie à zéro émission nette » en gaz à effet de serre, et donc neutre en carbone, en dopant les technologies vertes, a indiqué mardi sa présidente.

« Ce nouveau règlement (…) fixera des objectifs clairs pour les technologies propres d’ici à 2030. L’objectif sera de concentrer les investissements sur des projets stratégiques tout au long des chaînes d’approvisionnement » et « de simplifier et accélérer les procédures d’autorisation de nouveaux sites de production » de technologies vertes, a-t-elle déclaré.

Cela pourrait aussi passer par un assouplissement des règles européennes sur les aides d’Etats, a-t-elle ajouté.

© AFP

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2 commentaires

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    • Guy J.J.P. Lafond

    À propose de “grands blocs économiques”,

    j’aimerais faire rappeler les propositions suivantes.:
    Une esquisse de plan parmi d’autres est la suivante et elle mériterait d’être examiné plus attentivement par nos plus puissants et ensuite d’être appliquée sans plus perdre une seconde de notre précieux temps:
    MACRO-ÉCONOMIE:
    À propos d’une nouvelle vision économique sur Terre:
    Étant donné que le Climat et la biodiversité sont mises à mal partout sur la planète, étant donné aussi que des espèces végétales et animales nuisibles migrent trop facilement d’un continent à l’autre par les chaines d’approvisionnement est-ouest et qu’elles détruisent rapidement des écosystèmes et des espèces indigènes, je propose ce qui suit:
    Créer sans plus tarder trois grands fuseaux de libres échanges commerciaux:
    1. Les Amériques;
    2. L’Europe et l’Afrique;
    3. L’Asie, le Moyen-Orient et l’Océanie.
    Dans ces trois nouvelles zones économiques, les trois puissances financières que sont les É.U, l’U.E. et la République de Chine auraient le devoir de faire des échanges commerciaux uniquement avec des pays moins développés dans leurs fuseaux économiques respectifs. Des échanges commerciaux nord-sud.
    Ces trois nouvelles zones économiques auraient pour mission de développer trois nouveaux modèles de développement durable propre à réparer le Climat et le cycle planétaire de l’eau. Comment? Par une bonne coopération et en faisant tous les efforts possibles pour émettre moins de GES. La Chine a commencé déjà à innover en construisant de nouvelles lignes de chemin de fer, lesquelles ont de grandes portions construites sur des pilonnes pour ne pas nuire aux migrations annuelles d’espèces animales.
    Les échanges commerciaux se feraient davantage par voies terrestres et dans un sens Nord-Sud/Sud-Nord. Cela aurait pour effet de réduire le trafic maritime et de donner un certain répit aux océans.
    Ce sont des grandes lignes. Aidez-nous à peaufiner ce plan et cessons de vivre comme si nous avions quatre planètes Terre à notre disposition.
    MICRO-ÉCONOMIE:
    Devant les États et les entreprises, un troisième joueur se lève et n’a pas l’intention de donner sa place. C’est la société civile! C’est le pouvoir citoyen. Choisissons nos combats. “Pick your battles!”, disent les anglophones. Faisons de meilleurs choix de consommation et terrassons les entreprises qui polluent et massacrent de manière irréversible notre biodiversité sur Terre.
    Et nous la société civile, nous aurons gagné notre pari quand les glaciers recommenceront à se former d’une année à l’autre. Car l’eau potable assure la vie sur Terre. Ne l’oublions jamais, les réserves d’eau potable se trouvent aussi et surtout dans les glaciers. En ne perdant pas de vue cette condition, nous saurons mieux comment faire avancer notre plan d’action dans le fonctionnement et la protection de la vie de tous les jours:
    A – Arrêter le gaspillage effréné de nos énergies fossiles:
    Nos énergies fossiles sont une ressource précieuse. Ces ressources qui se sont formées sur des centaines de millions d’années ne doivent pas être brûlées à l’excès et consommées en à peine deux siècles car ça serait comme effectuer un retour à l’époque des volcans quand il y avait environ 450 particules de CO2 par million dans l’atmosphère.
    Comment?
    55% de la population mondiale vie dans les villes. Les nouvelles générations ne commettront pas les erreurs de leur prédécesseurs. Elles éviteront comme la peste les embouteillages monstres dans tous les centres urbains de la Terre en faisant du télétravail ou bien en utilisant le vélo, la trottinette électrique ou le transport en commun pour se déplacer en ville. Elles éduqueront leurs pairs que l’auto-solo est de plus en plus un non sens et un luxe révolu.
    B – Diminuer notre consommation de viande…
    Une nouvelle tendance se dessine: de plus en plus de gens se tournent vers les protéines fournies par les insectes. Moi-même, j’ajoute de la farine de grillon à ma recette de galettes aux flocons d’avoine. J’ai remarqué que je m’en porte mieux.
    C – Faire moins d’enfants et les encadrer mieux;
    Et si le taux de natalité mondial se retrouvait en-dessous du taux de mortalité, la population mondiale pourrait être ramenée à un niveau que la Terre peut mieux contenir.
    D – …. (À votre tour)
    @GuyLafond
    https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329
    “Quand on partait de bon matin,
    Quand on partait sur les chemins
    À bicyclette …” – Yves M.
    @:-)

    • Guy J.J.P. Lafond

    À propose de “grands blocs économiques” (prise 2),

    j’aimerais faire un rappel sur les propositions suivantes.:
    Une esquisse de plan parmi d’autres est la suivante et elle mériterait d’être examinée plus attentivement par nos plus puissants et ensuite d’être appliquée sans perdre une autre seconde de notre précieux temps:
    MACRO-ÉCONOMIE:
    À propos d’une nouvelle vision économique sur Terre:
    Étant donné que le Climat et la biodiversité sont mises à mal partout sur la planète, étant donné aussi que des espèces végétales et animales nuisibles migrent trop facilement d’un continent à l’autre par les chaines d’approvisionnement est-ouest et qu’elles détruisent rapidement des écosystèmes et des espèces indigènes, je propose ce qui suit:
    Créer sans plus tarder trois grands fuseaux de libres échanges commerciaux:
    1. Les Amériques;
    2. L’Europe et l’Afrique;
    3. L’Asie, le Moyen-Orient et l’Océanie.
    Dans ces trois nouvelles zones économiques, les trois puissances financières que sont les É.U, l’U.E. et la République de Chine auraient le devoir de faire des échanges commerciaux uniquement avec des pays moins développés dans leurs fuseaux économiques respectifs. Des échanges commerciaux nord-sud.
    Ces trois nouvelles zones économiques auraient pour mission de développer trois nouveaux modèles de développement durable propre à réparer le Climat et le cycle planétaire de l’eau. Comment? Par une bonne coopération et en faisant tous les efforts possibles pour émettre moins de GES. La Chine a commencé déjà à innover en construisant de nouvelles lignes de chemin de fer, lesquelles ont de grandes portions construites sur des pilonnes pour ne pas nuire aux migrations annuelles d’espèces animales.
    Les échanges commerciaux se feraient davantage par voies terrestres et dans un sens Nord-Sud/Sud-Nord. Cela aurait pour effet de réduire le trafic maritime et de donner un certain répit aux océans.
    Ce sont des grandes lignes du plan qui vous sont exposées ici. Aux invités à Davos, aidez-nous à peaufiner ce plan et cessons de vivre comme si nous avions quatre planètes Terre à notre disposition.
    MICRO-ÉCONOMIE:
    Devant les États et les entreprises, un troisième joueur se lève et n’a pas l’intention de donner sa place. C’est la société civile! C’est le pouvoir citoyen. Choisissons nos combats. “Pick your battles!”, disent les anglophones. Faisons de meilleurs choix de consommation et terrassons les entreprises qui polluent et massacrent de manière irréversible notre biodiversité sur Terre.
    Et nous la société civile, nous aurons gagné notre pari quand les glaciers recommenceront à se former d’une année à l’autre. @:-)
    Car l’eau potable assure la vie sur Terre. Ne l’oublions jamais, les réserves d’eau potable se trouvent aussi et surtout dans les glaciers. En si nous ne perdons pas de vue cette condition, nous saurons alors comment mieux faire avancer notre plan d’action dans le fonctionnement et la protection de la vie de tous les jours:
    A – Arrêtons le gaspillage effréné de nos énergies fossiles:
    Nos énergies fossiles sont une ressource précieuse. Ces ressources qui se sont formées sur des centaines de millions d’années ne doivent pas être brûlées à l’excès et consommées en à peine deux siècles car ça serait comme effectuer un retour à l’époque des volcans quand il y avait environ 450 particules de CO2 par million dans l’atmosphère.
    Comment?
    55% de la population mondiale vie dans les villes. Les nouvelles générations ne commettront pas les erreurs de leur prédécesseurs. Elles éviteront comme la peste les embouteillages monstres dans tous les centres urbains de la Terre en faisant du télétravail ou bien en utilisant le vélo, la trottinette électrique ou le transport en commun pour se déplacer en ville. Elles éduqueront leurs pairs que l’auto-solo est de plus en plus un non sens et un luxe révolu.
    B – Diminuer notre consommation de viande…
    Une nouvelle tendance se dessine: de plus en plus de gens se tournent vers les protéines fournies par les insectes. Moi-même, j’ajoute de la farine de grillon à ma recette de galettes aux flocons d’avoine. J’ai remarqué que je m’en porte mieux.
    C – Faire moins d’enfants et les encadrer mieux;
    Et si le taux de natalité mondial se retrouvait en-dessous du taux de mortalité, la population mondiale pourrait être ramenée à un niveau que la Terre peut mieux contenir.
    D – …. (À votre tour)
    @GuyLafond
    https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329
    “Quand on partait de bon matin,
    Quand on partait sur les chemins
    À bicyclette …” – Yves M.
    @:-)