Le Costa Rica fait passer à la trappe un traité de défense de l’environnement

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La plage de Jaco, sur la côte de l'océan Pacifique, le 30 mars 2022 au Costa Rica © AFP/Archives Luis ACOSTA

San José (AFP) – Le Parlement du Costa Rica a fait passer à la trappe mercredi la ratification d’un traité latinoaméricain de défense de l’environnement dont ce pays, qui se vante d’être un paladin de l’écologie, a pourtant été l’inspirateur avec le Chili.

Le Parlement devait décider ce mercredi au plus tard, à l’issue du délai maximum de quatre ans, soit de ratifier, soit de prolonger de quatre ans le délai pour la ratification de l’Accord d’Escazu, du nom d’une banlieue de la capitale costaricienne où il avait été durement négocié.

Les députés costariciens ont rejeté par 41 voix contre 11 la proposition de prolonger le délai de ratification.

Ce vote a été vivement critiqué par le député Jonathan Acuna du parti de gauche Frente Amplio: « nous passons ainsi d’un pays à l’avant-garde en matière d’environnement à un pays qui ne parvient pas à approuver un Accord international sur des droits minimaux », s’est-il indigné sur les réseaux sociaux.

La députée du parti social-chrétien Melina Ajoy a justifié sur Twitter son vote contre la prolongation du délai par « les considérations des entrepreneurs (…) qui estiment que (le traité) peut remettre en cause le développement » économique du pays.

Le gouvernement pourrait proposer un nouveau débat au Parlement mais cela a peu de chances de se produire puisque l’un des principaux opposants au traité n’est autre que le président Rodrigo Chaves.

A peine arrivé au pouvoir en mai 2022, le chef de l’Etat a dit clairement que l’Accord d’Escazu n’était pas dans ses priorités. « Le secteur privé ne doit pas être inquiet (et savoir) que l’Accord d’Escazu n’est pas à l’agenda du gouvernement », a déclaré le président Chaves. S’il était ratifié, l’Accord d’Escazu retarderait « de manière injustifiée » la relance économique du Costa Rica, a-t-il asséné.

Le traité, adopté en 2018 au terme de six années de négociations ardues à l’initiative du Costa Rica, et souscrit le 27 septembre 2018 dans le cadre de l’Assemblée générale de l’ONU, garantit l’accès à l’information en matière d’environnement, le droit à la participation citoyenne aux décisions qui impactent l’environnement, ainsi que la protection des défenseurs de la nature.

A ce jour, 14 pays, et non des moindres, ont ratifié le traité: notamment l’Argentine, la Bolivie, la Colombie, le Chili, l’Equateur, le Mexique, le Nicaragua, le Panama, et l’Uruguay.

© AFP

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2 commentaires

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    • Jean

    On a parfois une vision un peu angélique du Costa Rica. Sa politique de protection d’espaces naturels est développée avant tout pour attirer des touristes. Dans le même temps ce pays est le premier utilisateur mondial de pesticides par hectare cultivé, le taux est 15 fois plus élevé qu’en France !

    • Guy J.J.P. Lafond

    Merci pour cette mise à jour sur l’Accord d’Escazú!
    Voyons voir maintenant comment le Brésil réagira.
    Le Brésil a maintenant un nouveau gouvernement qui s’implique mieux dans les COP sur le Climat et sur la biodiversité.
    Rappel:
    L’espèce humaine est rendue à une croisée de chemins. Elle doit réformer son économie afin de mieux tenir compte des rythmes de renouvellement des ressources naturelles sur Terre.
    À suivre,
    Cordialement et toujours raisonnablement,
    “Até breve”,
    @GuyLafond
    Toujours en devoir bénévole pour le Climat et pour la protection de la biodiversité sur Terre – UN/ONU
    https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329
    Et en attendant toujours mon retour à mon poste de travail sur l’avenue Laurier O. à Ottawa, ON, Canada.

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