Toutes les canicules sont renforcées par le réchauffement, selon des experts

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Extreme hot spells such as the heatwave that gripped South Asia in March and April are already the most deadly of extreme events © AFP/Archives CRISTINA QUICLER

Paris (AFP) – Toutes les canicules portent d’ores et déjà l’empreinte mesurable et caractéristique du réchauffement de la planète, ont assuré mercredi des scientifiques spécialisés dans le lien entre événements météo extrêmes et changement climatique.

Le réchauffement provoqué par les activités humaines renforce également la fréquence et l’intensité des inondations dans certaines régions du monde et de certaines sécheresses, mais le lien est moins systématique, selon le document publié mercredi et présenté comme un guide à l’attention des journalistes.

« Il n’y a aucun doute que le changement climatique modifie les règles du jeu en matière de canicule », a déclaré à l’AFP l’une des auteurs, Friederike Otto, de l’Imperial College de Londres.

« Chaque canicule dans le monde aujourd’hui est plus forte et a plus de probabilité de se produire en raison du changement climatique provoqué par les humains », insistent la chercheuse et son coauteur Ben Clarke, de l’université d’Oxford, dans le document.

Alors « ne soyez pas trop prudents », les canicules sont « liées au réchauffement », disent-ils aux médias qui couvrent ces canicules.

Jusqu’à récemment les scientifiques étaient réticents à lier formellement un événement particulier au changement climatique, mais la science dite de l’attribution a fait d’immenses progrès ces dernières années, permettant d’identifier et de quantifier la responsabilité du réchauffement dans un événement météo, parfois en quelques jours.

Par exemple, Friederike Otto et ses confrères du World Weather Attribution ont estimé que l’épisode de canicule extraordinaire qui avait frappé l’Amérique du Nord en juin 2021, avec un record de 49,6°C au Canada, aurait été « presque impossible » sans le réchauffement.

La vague de chaleur de ce printemps en Inde et au Pakistan est encore en train d’être analysée mais « ce que nous voyons maintenant sera normal, voire froid, dans un monde entre +2° et +3°C », commente Friederike Otto.

Pour l’instant, le monde a gagné près de 1,2°C en moyenne par rapport à l’ère pré-industrielle.

Mais le réchauffement n’est pas nécessairement aussi coupable dans tous les événements extrêmes, autres que les canicules. Les experts insistent sur la nécessité de prendre en compte le rôle joué par d’autres facteurs dans certaines catastrophes (aménagement du territoire, gestion de l’eau…).

Et parfois le changement climatique n’y est pour rien. Ainsi, les experts du World Weather Attribution ont estimé que le réchauffement n’avait joué qu’un rôle minime dans la sécheresse et la famine exceptionnelles qui ont frappé Madagascar de 2019 à 2021: l’augmentation prévue des sécheresses sur cette île est prévue par les modèles climatiques à partir de +2°C.

© AFP

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    • Claude Courty

    La situation de ceux qui survivent au niveau zéro de la richesse ne peut qu’être aggravée par tous les aléas de l’existence, quelles qu’en soient les causes et où que ce soit. Et la seule possibilité d’y changer sérieusement et durablement quoi que ce soit serait d’agir, mondialement, sur le caractère structurel de la pyramide sociale. Voir à ce sujet Pyramidologie sociale.

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