Dégradation de la qualité de l’eau : rassemblement de conchyliculteurs à Morlaix

Morlaix huitres coquillages

Des conchyliculteurs bloquent le port de Morlaix lors d'une manifestation pour dénoncer la dégradation de la qualité de l'eau, le 24 février 2022 dans le Finistère © AFP FRED TANNEAU

Morlaix (France) (AFP) – Quelque 150 conchyliculteurs, pêcheurs et organisations de protection de l’environnement se sont rassemblés jeudi matin à Morlaix (Finistère) pour dénoncer la dégradation de la qualité de l’eau dans les bassins conchylicoles bretons.

Rassemblés dans un premier temps le long d’un quai, les manifestants ont ensuite défilé en direction du centre-ville avec des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire : « On est bien au bord de la merde ».

Quelques conchyliculteurs ont bloqué symboliquement pendant une heure environ les écluses du port à l’aide de barges, allumant également des fumigènes.

« Depuis une trentaine d’années, on voit que la qualité de l’eau sur le littoral se dégrade », a dit à l’AFP Goulven Brest, président du Comité régional de la conchyliculture Bretagne Nord (CRCBN) à l’origine du rassemblement.

« Autant on a rétabli la situation au niveau des rivières, autant sur le littoral on n’a rien fait », a-t-il dénoncé, regrettant que « les investissements qui auraient dû être faits depuis 30 ans » n’aient « pas été faits ».

« On ne peut pas continuer à travailler dans ces conditions », a-t-il assuré, regrettant la fermeture administrative régulière de zones de pêche en raison de la mauvaise qualité des eaux.

Le bassin de production ostréicole de Morlaix, « à l’instar des autres bassins conchylicoles bretons, présente de multiples altérations de la qualité de ses eaux », assure dans un communiqué le CRCBN, citant les contaminations microbiologiques, le développement des algues vertes ou la prolifération de phytoplancton.

Les coquillages sont des organismes filtreurs particulièrement vulnérables aux pollutions des eaux.

Le CRCBN réclame notamment une « suspension provisoire des autorisations de permis de construire », le « traitement » de « points noirs identifiés et bien connus » ou encore l’établissement de normes bactériologiques et microbiologiques sur tous les rejets en amont des zones sensibles.

© AFP

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