Le manque d’activité physique présente une menace pour la santé des Français

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Garden at Place de La Defense, Puteaux, Hauts de Seine, France (48°53’ N, 2°14’ E) © Yann Arthus-Bertrand

Les répercussions sur la santé du manque d’activité physique et de la sédentarité concernent la quasi-totalité des Français. En effet, 95 % de la population entre 18 et 64 ans est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis, selon l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

La professeure Irène Margaritis, cheffe d’unité d’évaluation des risques liés à l’alimentation à l’ANSES, résume « une part importante de la population est exposée à des risques en raison du manque d’activités physiques qui s’expliquent par une sédentarité forte due aux modes de vie contemporains, au travail et aux loisirs. » Il s’agit pour elle qui a coordonné ce travail de recherche : « d’une question prioritaire de santé publique car ce sont des risques évitables. Les leviers à actionner de façon collective et individuelle existent. Certains sont individuels et dépendent du libre-arbitre. D’autres sont collectifs et relèvent de choix de société. »

Les Françaises et les Français manquent donc d’activités physiques

Un des apports de cette étude est de montrer que les risques liés à la sédentarité et à l’inactivité se cumulent. La sédentarité est le fait de rester assis ou couché longtemps comme dans lors du visionnage d’écrans (travail, télévision ou pratique du jeu vidéo), de la lecture, ou encore lors de l’utilisation des transports (de la conduite au passager assis dans un train ou un bus). Le temps moyen de sédentarité des adultes français est de 7 heures par jour. Ce temps de sédentarité est plus important chez les habitants de l’Ile-de-France que dans le reste du pays.

L’insuffisance d’activités physiques est entendue ici comme le fait de ne pas effectuer au moins un travail de sollicitation cardiovasculaire de 5 fois 30 minutes par semaine (marché, course à pieds, natation, vélo…), deux sessions de travail de résistance musculaire et d’assouplissement par semaine.

Cette insuffisance d’activités physiques accroît les risques de décès, les maladies cardiovasculaires, le développement des cancers et du diabète de type 2. Ainsi, le quart le plus inactif de la population a 40 % de risques en plus de décès prématurés, 25 % de probabilité de développer du diabète. Les 37 % d’adultes qui passent plus de 8 heures par jour devant un écran ont 50 % de risques en plus de souffrir d’obésité.

Irène Margaritis estime que « l’activité physique est un besoin physiologique. C’est pourquoi, on devrait avoir une activité physique minimum. Or, l’environnement humain actuel fait qu’on n’a pas l’activité physique minimale requise ». Elle recommande d’éviter de rester trop longtemps assis notamment au travail. Face à de tels constats, des démarches favorisant la mobilité douce par le vélo ou la marche à pieds ont un rôle à jouer, ainsi que la désintoxication aux écrans omniprésents dans nos vies.

Pour réduire l’impact sanitaire de ces phénomènes, l’ANSES préconise de sensibiliser l’opinion, de développer les incitations à l’activité physique. L’ANSES note aussi que « les comportements observés chez les adultes font écho à ceux observés chez les enfants et adolescents en termes de comportements familiaux ou sociaux. »

Eric Vial, directeur de l’évaluation des risques à l’ANSES, explique que l’étude a été conduite en 2016 et que les prochaines éditions permettront de voir si la pandémie de Covid-19 et les confinements ont eu des effets sur le comportement des Français par rapport à l’activité physique.

Julien Leprovost

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