Des chasses traditionnelles d’oiseaux à nouveau autorisées

Un oiseau pris dans un piège près de Tartas en août 2009 © AFP/Archives Nicolas TUCAT

Paris (AFP) – Huit arrêtés sont parus vendredi au Journal officiel, autorisant des chasses d’oiseaux dites traditionnelles par piégeage malgré une décision du Conseil d’Etat qui les jugeait illégales, arrêtés immédiatement attaqués par des associations.

Début août, le Conseil d’Etat annulait plusieurs autorisations de chasse des vanneaux huppés, pluviers dorés, alouettes des champs, grives et merles noirs avec des filets (pantes, tenderies) ou de cages (matoles), jugeant « que ces autorisations délivrées par le ministre chargé de l’environnement ne sont pas conformes aux exigences du droit européen relatif à la protection des oiseaux ».

La directive européenne « oiseaux » de 2009 interdit les techniques de capture massive d’oiseaux sans distinction d’espèces. Une dérogation est possible « à condition d’être dûment motivée et dès lors « qu’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante « pour capturer certains oiseaux », rappelait le Conseil d’Etat.

Le gouvernement a toutefois décidé de reprendre huit arrêtés pour 2021-2022, parus vendredi. Ils autorisent « la capture des vanneaux huppés et des pluviers dorés au moyen de tenderies aux filets » dans les Ardennes, la « tenderie (nœud coulant) aux grives et aux merles noirs » dans les Ardennes, « la capture de l’alouette des champs au moyen de matoles » dans les Landes et en Lot-et-Garonne et « la capture de l’alouette des champs au moyen de pantes » en Gironde, dans les Landes, en Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques.

Cette mesure est interprétée par les associations comme un geste envers l’électorat très courtisé des chasseurs qui ont manifesté par milliers mi-septembre.

« C’est une décision du Président de la République imposée aux ministres de l’Ecologie », commente la LPO dans un communiqué, alors qu’il est déjà reproché à Emmanuel Macron plusieurs largesses à l’égard des chasseurs pour s’assurer leurs votes.

La LPO a annoncé vendredi avoir attaqué ces nouveaux arrêtés devant le Conseil d’Etat, tout comme l’association One Voice en référé et sur le fond.

« Ce n’est pas très classe de prendre ces arrêtés un vendredi pour gagner un week-end de chasse », avait estimé jeudi le président de la LPO Allain Bougrain-Dubourg, lors d’une rencontre avec la presse. Il faut compter deux à trois semaines pour que la plus haute juridiction administrative française se prononce.

© AFP

A lire aussi sur GoodPlanet mag’ :

Des chasses traditionnelles d’oiseaux deviennent illégales

L’ornithologue Grégoire Loïs : « il y a peu d’endroits où cela se passe bien pour les oiseaux communs des villes et des campagnes »

 

5 commentaires

Ecrire un commentaire

    • michel CERF

    Aucune évolution chez les chasseurs et nos gouvernants , c’est décevant et honteux .

    • Chaumien

    Pourquoi faire ces chasses? Elles avaient des raisons à l’époque où les humains avaient faim , mais maintenant qu’on gâche la nourriture ,elles n’ont plus de raison!

    • Dany voltzenlogel

    Ces malheureux chasseurs crèvent de fin.
    Il faut bien bouffer. Des merles, grives et autres ortolans feront bien l’affaire.
    Il faut en profiter, dans une décennie il n’y en aura plus.

    • Philippe Cerf

    Honte à m. Macron et à son gouvernent et honte à ceux qui pratiquent ce mode de chasse aucune évolution toujours arriéré. Pitoyable. Ce gouvernement se comporte indignement et ne prend pas ses responsabilités. Le pognon et les élections rien d autre. Du vent , quelle tristesse.

    • Anne Hauduin

    Mais on recule toujours ou plutôt on avance de plus en plus dans l atrocite
    Ces oiseaux nous enchantent tellement par leurs chants et de nouveau on lesnchasse mais quelle barbarie lengvt est en dessous de tout pour encore faire plaisir aux chasseurs et Aux lobbies