Faire du fumier des vaches un engrais solide

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Une équipe de chercheurs propose de transformer le fumier de vaches en engrais solide par pyrolyse, d’après une étude publiée en juillet 2021 dans Nature Scientific Reports. En utilisant la pyrolyse, qui est une combustion sans oxygène, il est possible de garder tous les nutriments du fumier de vache et de le transformer en engrais écologique solide, rapporte le site Phys.org. « Le fumier est habituellement un problème liquide, mais il devient de plus en plus un problème de traitement des déchets, explique Johannes Lehmann, professeur au College of Agriculture and Life Science de Cornell. En utilisant la pyrolyse de fumier solide et la rétention des nutriments lors du passage de l’état liquide à celui de charbon à usage agricole (biochar), nous pouvons créer un engrais ». Le procédé permettrait ainsi de passer d’un lisier composé à 90 % de liquide à un produit solide moins volumineux et dépourvu de pathogènes ou de résidus d’hormone et d’antibiotiques grâce à la pyrolyse.

Selon le professeur Lehmann, si l’agriculture recyclait l’azote cela permettrait au secteur agricole de diminuer son empreinte carbone. L’engrais commercial obtenu à partir d’azote, de phosphore et de potassium est fabriqué en ajoutant du gaz naturel, du charbon, du soufre et des dépôts de roche. D’après l’étude, les déjections issues de l’industrie laitière de l’Etat de New York, si transformées en fertilisant par pyrolyse, fourniraient entre 11 732 et 42 232 tonnes d’azote.

La gestion de l’azote demeure un problème majeur de l’agriculture et de l’élevage. Annuellement, rien que dans l’état de New York, le lisier de vache non utilisé se compte en dizaine de millions de tonnes. « Associer l’excès de fumier et les besoins régionaux en engrais pourrait aider les agriculteurs à économiser de l’argent et à alléger les problèmes environnementaux », explique la doctorante Leilah Krounbi, un des auteurs de cette étude.

Pauline Izabelle

https://phys.org/news/2021-08-sustainably-harness-cow-manure.html

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Un commentaire

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    • Francis

    Encore des chercheurs qui ont découvert l’Amérique et inventé l’eau chaude. Le biochar n’a tien d’écologique. La règle doit être la proximité entre l’étable et les champs et les prairies en respectant la norme des 2 vaches/ ha. Un sol agricole est en lui-même une station d’épuration qui recycle les déjections. La boucle de recyclage est ainsi fermée sans avoir besoin d’engrais sauf des minéraux spéciaux pour le traitement biologique du lisier. Les fibres non digérées qui passent dans les déjections doivent réalimenter le sol en humus. C’est absurde de les cuire pour en faire du charbon.