La filière œufs « fera tout » pour ne plus broyer les poussins mâles d’ici fin 2022

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La filière œufs "fera tout" pour ne plus broyer les poussins mâles d'ici fin 2022 © AFP/Archives Wojtek RADWANSKI

Paris (AFP) – La filière œufs « fera tout » pour ne plus éliminer de poussins mâles à la naissance courant 2022, a affirmé mardi à l’AFP le président de l’interprofession, Philippe Juven, alors que le gouvernement français s’était initialement engagé à mettre fin à la pratique avant fin 2021.

« On fera tout pour répondre à cet objectif dans les délais qui nous sont impartis », a déclaré le président de l’interprofession CNPO, après que le ministre de l’Agriculture a fixé dimanche le nouveau cap de 2022.

« On veut le réaliser mais le calendrier est quand même serré », prévient-il.

Le ministre Julien Denormandie a annoncé que les cinq couvoirs français spécialisés dans la fourniture de poules pondeuses aux éleveurs devraient, au 1er janvier 2022, avoir installé ou commandé des machines permettant de déterminer le sexe des œufs qu’ils incubent.

Cela permet d’éviter aux mâles d’être éliminés après éclosion, car incapables de pondre les œufs qui finiront dans nos assiettes.

Un décret en ce sens sera publié d’ici à la fin de l’année, a précisé le cabinet du ministre lundi.

A plusieurs reprises depuis 2019, le ministère français de l’Agriculture avait promis de bannir cette pratique fin 2021.

L’Allemagne a légiféré pour l’interdire dès début 2022.

Environ 50 millions de poussins mâles sont éliminés (par broyage ou gazage) chaque année en France, premier producteur européen d’œufs.

Des technologies allemandes de sexage dans l’œuf (ou ovosexage) ont été récemment mises au point. Elles permettent d’écarter les œufs contenant des embryons mâles.

Des couvoirs français ont commencé à les adopter pour une partie de leur production.

« Les couvoirs vont devoir investir pour accueillir les machines et adapter leur fonctionnement. Ils ont tous fait faire des devis, demandé les permis de construire quand nécessaire, les travaux vont débuter cet été », assure Philippe Juven, qui élève des poules dans la Drôme.

Selon lui, « au moins deux couvoirs auront les capacités de tout ovosexer au premier trimestre 2022 ». « Les petits couvoirs seront peut-être prêts plutôt en fin d’année. »

Les investissements des couvoirs sont chiffrés à 15 millions d’euros.

Quant à la prestation d’ovosexage elle-même, elle gonflera le prix des poules, un surcoût annuel estimé à 64 millions d’euros soit 4% du chiffre d’affaires de la filière.

M. Juven souhaite la mise en place d’une cotisation prélevée sur chaque œuf vendu, pour que ce surcoût ne soit pas à la charge des éleveurs.

©AFP

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3 commentaires

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    • dany voltzenlogel

    Il est temps de stopper la production de masse pour éviter ces derives abjectes.
    Faire de la production de qualité, un peu plus cher si le prix doit être augmenté pour encore une fois casser inutilement des œufs.
    Autant pouvoir faire du coq au vin blanc plutôt que des poulets de batterie de qualité médiocre.

    • Francis

    Il ne reste plus qu’à légiférer pour interdire le broyage des fétus humains de plus de 12 semaines dans le ventre de leur maman et l’infanticide pour « détresse psycho-sociale ».

    • michel CERF

    D’accord avec ces deux commentaires .