Réunion autour du plan pollinisateurs vendredi, syndicats et ONG inquiets

abeilles France

L'effondrement des populations d'insectes pollinisateurs, dont les abeilles, menace des productions agricoles. © AFP/Archives PHILIPPE HUGUEN

Paris (AFP) – Une réunion de concertation aura lieu vendredi pour parler du prochain plan pollinisateurs, a indiqué jeudi le ministère de la Transition écologique, alors qu’ONG et syndicats s’inquiètent.

« Les grandes orientations du plan seront présentées lors de cette réunion », a fait savoir le ministère, le plan devant être finalisé d’ici la fin de l’année ou début 2021.

Ce plan, qui vise à traiter l’ensemble des facteurs menaçant les pollinisateurs, intervient alors que l’effondrement des populations d’insectes pollinisateurs, dont les abeilles, menace des productions agricoles. En France, 70% des cultures dépendent de la pollinisation, précise le ministère.

Selon l’association Générations futures, la principale mesure contenue dans ce plan serait « l’extension de l’interdiction de traitement (aujourd’hui applicable uniquement aux insecticides) à tous les produits pesticides dont herbicides et fongicides, sur les cultures attractives qui sont en floraison », selon un communiqué.

« Il persisterait une possibilité de traiter pour les produits qui portent la mention +abeilles+ moyennant une adaptation des horaires pour éviter la présence d’abeilles : trois heures après le coucher du soleil », avec des dérogations possibles, selon l’ONG.

Les syndicats d’apiculteurs (Unaf, SNA, FFAP) « appellent le gouvernement à honorer ses engagements et à appliquer strictement les recommandations de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) pour la protection des pollinisateurs », dans un communiqué séparé.

En février 2019, l’Anses recommandait notamment d’élargir l’interdiction actuelle de traiter les arbres et cultures où butinent les abeilles pendant les périodes de floraison et/ou de production d’exsudats (liquide produit par les végétaux), « à l’ensemble des produits phytopharmaceutiques utilisés en pulvérisation pendant ces périodes ».

En cas de dérogations, l’Anses préconisait de les soumettre à « la réalisation de nouveaux essais ».

Selon Générations futures et les syndicats d’apiculteurs, le principal syndicat agricole, la FNSEA, fait pression pour s’opposer à de nouvelles restrictions.

La FNSEA critique de son côté une « absence de réelle concertation » de la part du gouvernement. Elle propose des implantations de cultures mellifères quand les pollinisateurs en ont besoin, « des actions préventives de protection des ruches » ou encore « des outils de dialogue » entre agriculteurs et apiculteurs.

Le syndicat met en garde contre l’obligation pour les agriculteurs de travailler de nuit et « de nouvelles distorsions de concurrence ». La FNSEA en appelle au Premier ministre Jean Castex, avertissant que « sans réponse, le terrain s’exprimera ».

« Le gouvernement ne propose rien de plus que ce qui est dans l’avis scientifique de l’Anses, il faut le porter face aux réalités techniques d’application », précise le ministère.

Le gouvernement s’était engagé cet été à présenter ce plan pollinisateurs, au moment où il avait annoncé la réintroduction temporaire des insecticides néonicotinoïdes, qualifiés de « tueurs d’abeilles », pour la culture de la betterave.

La loi réautorisant pendant trois ans l’utilisation de semences de betteraves à sucre enrobées d’insecticides néonicotinoïdes est parue mardi au Journal officiel (JO).

©AFP

A lire aussi : Betteraves : le retour des néonicotinoïdes acté au Journal officiel

2 commentaires

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    • michel CERF

    FNSEA et agriculteurs même combat écocide .

    • Francis

    La FNSEA est une CGT de droite aussi abrutie que celle de gauche. Sans que personne ne me le demande, il y a déjà plus de 30 ans, je pulvérisais tard le soir ou très tôt le matin pour profiter de l’absence de vent et de la bonne humidité de l’air. Ce n’est qu’une question d’organisation du travail.