Néonicotinoïdes : Génération Écologie lance une campagne contre le projet de loi

Néonicotinoïdes Génération Ecologie

Delphine Batho à l'Assemblée nationale le 28 mars 2018.

Paris (AFP) – Génération Écologie (GE) a lancé mercredi une campagne « contre le projet de loi remettant en cause l’interdiction des néonicotinoïdes », dont la « toxicité » a des « conséquences monstrueuses » sur l’environnement, et accuse le gouvernement d' »obscurantisme ».

La dérogation pour cet insecticide est « le plus grave recul en matière de protection du vivant depuis des années », a affirmé Delphine Batho, présidente du mouvement, lors d’une visioconférence de presse tenue à la veille de la présentation, jeudi, du projet de loi sur ce dossier en conseil des ministres.

L’ancienne ministre de l’Écologie soutient que « la réhabilitation des néonicotinoïdes par le gouvernement est basée sur un mensonge », alors que « 1.221 études scientifiques » démontrent leur dangerosité. Selon elle, le gouvernement a pris sa décision « sous la pression des lobbys de l’industrie du sucre ».

« L’enjeu est absolument vital », insiste GE. « La toxicité des néonicotinoïdes a des conséquences monstrueuses qui entraînent l’effondrement accéléré des pollinisateurs, des insectes, des oiseaux, impactent l’ensemble du vivant, y compris la santé humaine ».

Il « appelle à une mobilisation citoyenne indispensable et urgente » par la diffusion d’une brochure intitulée « Néonicotinoïdes : quand c’est non, c’est non! » et « la création de collectifs citoyens avec des réunions publiques dans les territoires ».

GE a également adressé une « lettre aux partis démocratiques et syndicats », les invitant à une réunion en visio-conférence le 9 septembre.

Les planteurs de betteraves ont demandé de pouvoir utiliser les néonicotinoïdes pour s’attaquer aux pucerons verts, vecteurs du virus de la jaunisse qui fait s’effondrer les rendements cette année. Selon le gouvernement, il y a urgence à agir pour sauver le secteur qui en France, premier producteur de sucre européen, concerne 46.000 emplois.

Il prévoit une autorisation d’utilisation dès 2021 et jusqu’en 2023 maximum de ce pesticide, sous « conditions strictes ».

Les néonicotinoïdes, qui s’attaquent au système nerveux des pollinisateurs comme les abeilles, essentiels à l’agriculture, ont été interdits de tout usage phytosanitaire en septembre 2018.

© AFP

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8 commentaires

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    • Michel CERF

    Ce produit tue la vie , y compris celle des humains grâce à ces 46000 emplois pour produire du sucre qui tue à long terme des milliers d’humains victimes de graves maladies , cancers , diabète , artériosclérose ect .

    • Nicolas B

    c est l industrie agroalimentaire qui est la source du probleme. Par ses cultures intensive sur des millier d hectares contigus, elle offre a toutes les maladies ou insectes l’opportunité d’un developpement hors de controle …. que l on s’elpresse de corriger avec des moyens qui tue les autres insectes et biodiversité.

    donc demain et aprés demain, il y aura encore des crises ‘bettraves’ et pucerons, et des dérogations.

    NON, il faut appliquer un autre remede : l’arret des agricultures intensives.

    • DENISE laurent

    ce qui tue la biodiversité de façon massive et durable ce sont les sécheresses de plus en plus longues, les néonicotinoïdes sont l’arbre qui cache le désert … 1.1 millions d’hectares de prairies en Nouvelle Aquitaine avec des haies et des arbres, sans labour et sans pesticide pourtant tous les étés ce sont des cimetières de biodiversité, même les vieux arbres sèchent …
    une sécheresse c’est juste un manque d’eau l’été , un comble quand on a passé l’hiver les pieds dans l’eau sans faire de réserve … en France ce sont les écologistes qui s’opposent systématiquement à la construction de réserve et qui vont même jusqu’à en faire détruire …. cherchez l’erreur !
    plus d’infos sur le lien climat eau et biodiversité sur ce site : https://www.mediaterre.org/actu,20200810121408,1.html

    • Ganne Alain

    C’est l’écologie vue par le Président de la république et son gouvernement. Si elle avait quelque courage politique la Ministre en charge devrait rendre son tablier. Mais vue d’Amiens ce n’est certainement pas simple…pourtant la survie des hortillonnages devrait la faire réfléchir. Il faut arrêter toute la chimie qui tue le vivant.

    • Michel CERF

    Denise marche sur la tête … elle crois sans doute que les pesticides favorisent la biodiversité et notre santé ! la sécheresse est une cause directe du changement climatique , lequel est en grande partie lié aux activités humaines , c’est faut de dire qu’il n’y a pas de canicule au dessus des mers , sauf qu’elle sont atténuées par l’eau , cela va de soit , on constate que Denise et l’écologie sont incompatibles.

    • Vincent

    Si vous êtes néophytes sur la question, il y a cet article qui permet de bien cerner le problème de manière concrète et scientifique sans verser dans l’idéologie que l’on peut retrouver chez les partis politiques et autres ONG auto-proclamés « écologistes ».
    À lire avec attention : https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/neonicotinoides-neonicotinoides-enquete-leur-retour-champs-betteraves-82678/

    • Matthias Heilweck

    Je me pose deux questions:
    1) Depuis cette annonce faite par la présidente de la FNSEA, pourquoi aucun article ou communiqué ne relève le fait que la filière sucrière française et européenne était déjà fortement mise à mal par la fin des quotas européens fin 2017 qui l’ont fait basculer dans le réel, à savoir la surproduction mondiale de sucre ? Nos industriels n’ont rien trouvé de mieux à faire que d’augmenter leur production et de fermer des usines pour rattraper leur manque à gagner. Les agriculteurs productivistes se sont fait berner et feraient mieux de ne plus écouter leurs mentors pour s’en sortir.
    2) Pourquoi personne ne remet en cause ce chiffre de 46.000 emplois menacés qui a été avancé par la FNSEA ? ça fait beaucoup pour une vingtaine d’usines fortement mécanisées, non ? Peut-être ce chiffre prend-il en compte aussi les agriculteurs concernés, la filière des semenciés, la filière des produits phytosanitaires, les fabricants de tracteurs et les lobbyistes qui tournent autour de nos instances dirigeantes ?

    • Herlideau

    N apprend t on pas de nos erreurs?
    On a fait, on a payer, on recommence juste pour du sucre blanc . Les lobbys de l agro-alimentaire ont peur que sabs sucres, on achète plus tous ces plats préparés, ce boissons, bref la mal bouffe convient à beaucoup