Environnement et agriculture en tête des préoccupation pour l’après-crise, selon des ONG

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La protection de l'environnement et une agriculture plus raisonnée arrivent en tête des propositions faites par 80.000 participants à une consultation lancée par WWF et la Croix-Rouge © AFP/Archives JEAN-FRANCOIS MONIER

Paris (AFP) – La protection de l’environnement et une agriculture plus raisonnée arrivent en tête des propositions faites par 80.000 participants à une consultation lancée par WWF et la Croix-Rouge, selon un bilan à mi-parcours.

Les deux associations, avec make.org, le groupe SOS, UnisCités et MouvementUp, ont lancé une consultation ouverte jusqu’au 25 mai « pour construire ensemble le monde d’après la crise Covid-19 ». Elle est consultable sur la plateforme make.org.

Entre le 10 avril et le 4 mai, environ 80.000 personnes ont pris part à la consultation et 19.000 propositions ont été faites, selon un dossier de presse des associations. Les cinq principaux thèmes qui se dégagent sont la protection de l’environnement (22%), l’alimentation et l’agriculture (17%), les transports et la mobilité (10%), l’emploi (9%) et la santé(6%).

« Les citoyens évoquent le fait de mieux penser l’impact de nos modes de consommation ainsi que celui des entreprises les plus polluantes », ils « appellent à basculer d’une agriculture intensive à une agriculture plus raisonnée, tout en produisant plus localement » et évoquent les mobilités douces, selon ces premiers résultats provisoires.

Les citoyens souhaitent voir se développer les circuits courts ou le télétravail après cette crise, subventionner la transition agricole, limiter certaines pratiques comme l’élevage intensif et le transport aérien ou encore interdire le commerce d’animaux sauvages, selon le communiqué.

Ils comptent en majorité sur les pouvoirs publics pour « réinventer le monde d’après », mais aussi sur les actions individuelles et sur les entreprises.

© AFP

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6 commentaires

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    • Balendard

    La préservation de notre environnement est certes un facteur extrêmement important et il est légitime que la Croix-Rouge soit principalement préoccupée par la santé de l’homme. Toutefois ces
    ONG qui placent l’environnement et l’agriculture en tête des préoccupation pour l’après coronavirus n’ont visiblement pas compris la notion d’urgence.

    Vu l’épuisement prochain de nos sources d’énergies non renouvelable leur préoccupation devrait être la satisfaction de nos besoins en énergie sur le court terme c’est-à-dire à l’échéance de 2 générations. Cela suppose une action collective ayant pour objectif d’être plus sobre en matière de consommation énergétique prioritairement sur les postes les plus énergivores quantitavement parlant : celui de l’habitat en premier lieu suivi du transport, de l’industrie et de l’agriculture en dernier lieu.

    voir la page 9 du fichier ci-dessous

    https://www.dropbox.com/s/izxfue8won6yz76/urgence.pdf?dl=0

    • WIBART Jean Marc

    Bien mais il faut plus de personnes convaincues pour un vrai changement.

    • Francis

    L’expression « agriculture plus raisonnée » ne veut rien dire et est absurde. Quand on raisonne juste à partir de bases fausses, le résultat peut être catastrophique. Ce sont des scientifiques, vétérinaires et ingénieurs qui ont provoqué en raisonnant et en croyant bien faire mais en ignorant certaines choses, l’épidémie de vaches folles. Le concept d’agriculture raisonnée est d’abord et avant tout une fumisterie politique qui avait pour but de mettre sur le dos des éleveurs les erreurs de ces scientifiques.
    Le labour avec une charrue en acier à partit de 1824 a paru être un « progrès raisonné » et pourtant il est le premier facteur de la mort des sols.

    • Michel CERF

    Si je comprends bien se sont les scientifiques qui labourent les sols et détruisent la biodiversité avec leurs pesticides !…

    • Méryl Pinque

    La meilleure façon de rendre service aux animaux et à la planète, c’est d’adopter une alimentation végétale et bio.

    #GoVegan

    • Francis

    @Michel Cerf. Oui, on peut dire ça. Un scientifique est quelqu’un qui constate le résultat de son travail et qui accumule les expériences. Une expérience est dite scientifique quand elle est renouvelable et que le résultat est toujours le même. Les paysans peuvent être considérés de ce point de vue comme des scientifiques, sauf que la science est un ensemble de vérités provisoires et que le problème est l’ échelle de temps.
    Pour reprendre l’exemple de l’ESB, les services vétérinaires anglais ont expérimenté en 1979 l’usage de la farine de viande mal cuite sur des chevaux, des vaches et des moutons pendant 6 mois ou un an maximum. Cela s’est très mal passé pour les chevaux, mais les autres ont en apparence bien supporté le régime, donc ces chercheurs ont publié une étude qui a donné une caution scientifique à l’industrie de la nutrition animale pour incorporer un peu de ces farines dans les granulés vendus ensuite dans le commerce. Ils ignoraient l’existence du prion pathogène et que celui-ci met cinq ans pour déclencher la maladie. C’est comme quelqu’un qui mange trop de sucre ne devient pas immédiatement diabétique. Quand les premières vaches sont devenues folles en 1985, ils ont fait le rapprochement, et donc le gouvernement Thatcher a décidé de se débarrasser de ses stocks de farines pathogènes en les exportant dans le monde entier, plutôt que de les détruire. Vous connaissez la suite. Pour en revenir à l’agronomie, les sols et leur biodiversité ont une capacité de résilience qui se mesure en décennies. Les mauvaises orientations prises au XIXème siècle n’ont montré leur effet qu’après 1918 du fait que l’industrie des explosifs de guerre s’est reconvertie dans les engrais azotés. Les premières tempêtes de poussières des champs sont apparues aux USA dans les années 20. Paradoxalement, c’est l’apparition du paraquat puis du glyphosate qui a permis de ne plus labourer, donc de laisser la matière organique à la surface du sol pour le protéger. Le raisonnement à long terme est souvent contradictoire avec le raisonnement à court terme d’autant plus que les intérêts économiques sont toujours à court ou moyen terme. Il aura fallu attendre les années 2010 pour que l’INRA reconnaisse que l’agronomie ne se limite pas à de la physique et de la chimie, mais qu’elle a aussi une dimension biologique prépondérante. Avec vingt de retard par rapport à Claude Bourguignon !