L’agriculture et les gaz à effet de serre

On rigole parfois des pets de vache qui participent au réchauffement, mais le sujet est plus sérieux qu’il n’y parait. Et cela à double titre. En effet, aujourd’hui, l’agriculture est le deuxième secteur émetteur de CO2, juste derrière les transports. C’est aussi le principal émetteur de gaz à effet de serre hors CO2, il est responsable de 50 % des émissions de méthane et de 60% des émissions protoxyde d’azote.

Il y a plusieurs raisons à cela. La première est la déforestation. L’essentiel de celle-ci est causée par l’extension des terres agricoles. Or, c’est un facteur énorme de libération de gaz à effet de serre. Le second est l’extension des rizières. Les cultures de riz sont responsables d’importantes émissions de méthane, un gaz à effet de serre 21 fois plus puissant que le CO2. Le troisième réside dans l’utilisation d’engrais. C’est la source principale d’émissions de protoxyde d’azote, un gaz 310 fois plus puissant que le C02.

Paradoxalement, l’agriculture pourrait également faire partie des solutions pour lutter contre le réchauffement. En effet, un certain nombre de méthode agricoles –souvent inspirées des méthodes traditionnelles- permettent à la fois des mieux conserver la biodiversité et de mieux stocker du CO2. On parle d’agriculture de conservation. En général, il n’y a pas d’obstacle technologique à sa mise en œuvre, il s’agit de mieux gérer le compost ou les déjections porcines, d’implanter des haies, etc. C’est aussi l’agriculture sans labour, qui préserve les sols, qui absorbe d’avantage dioxyde de carbone grâce à la végétation qui couvre le sol toute l’année et qui réduit également le besoin d’engrais azotés, ce qui empêche l’oxyde nitreux de pénétrer dans l’atmosphère.

Selon les estimations, les techniques agricoles permettraient d’économiser plusieurs milliards de tonnes d’équivalent CO2 par an, pour l’essentiel dans les pays en développement. Si un marché mondial des émissions des gaz à effet de serre se développe, qui donne un prix à chaque tonne de gaz non émise, cela pourrait devenir une source de revenu conséquente pour les paysans des pays en développement : la lutte contre le réchauffement pourrait devenir un moyen de lutter contre la pauvreté.

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