Paris (AFP) – Plusieurs organisations de défense des animaux, dont les fondations 30 millions d’amis et Brigitte Bardot, ont appelé vendredi la ministre de l’Agriculture à ordonner une inspection généralisée sur la protection animale dans les abattoirs, après des révélations sur celui de Charlieu (Loire).
« Il nous paraît indispensable, Madame la ministre, de renouveler une inspection généralisée +protection animale+ des abattoirs », plaident cinq organisations dans une lettre ouverte à Annie Genevard. Cela doit permettre « d’identifier les causes des non-conformités, de mettre en place les actions correctives et de prendre les sanctions qui s’imposent », précisent-elles.
Outre la Fondation Brigitte Bardot et la Fondation 30 millions d’amis, l’appel est signé par les associations O.A.B.A., CIWF France et Welfram. « Cette démarche permettra également de redonner confiance aux consommateurs et aux éleveurs, régulièrement choqués par ces révélations de mauvais traitements en abattoirs », soulignent ces organisations.
Une vidéo de l’association animaliste L214 dans l’abattoir public de Charlieu (Loire), publiée mercredi, montre des animaux « égorgés conscients malgré l’étourdissement préalable » ou « frappés par des opérateurs » ainsi que des « moutons découpés encore vivants ».
L’association soutient que la viande produite dans cet abattoir est distribuée dans les circuits standard, bio et Label Rouge, et notamment servie dans des écoles et des crèches. L214 a déposé une plainte contre pour « cruauté envers les animaux », dénonçant des « conditions d’abattage déplorables des animaux », relevant de la « maltraitance animale » et de « graves non-conformités » selon elle.
Mercredi, la préfecture de la Loire avait annoncé qu’elle allait diligenter des investigations après ce dépôt de plainte. Cela n’a cependant pas rassuré les organisations signataires de la lettre ouverte transmise à la ministre de l’Agriculture.
« Une nouvelle fois, les services de la préfecture déclarent mener les investigations nécessaires. Une nouvelle fois, les autorités judiciaires ouvrent une enquête préliminaire pour maltraitances animales et sévices sur animaux. Une nouvelle fois, le ministère de l’Agriculture mandatera ses services spécialisés », relèvent-elles. « Une nouvelle fois … jusqu’à la prochaine vidéo ? »
© AFP
À lire aussi sur GoodPlanet Mag’
Des abattoirs paysans pour offrir une alternative à l’abattage industriel
Discorde à la Fondation 30 millions d’amis, la justice saisie
Un commentaire
Ecrire un commentaire
Quidamus
La plupart des animaux que l’ont tue sont des animaux sentients. Cela veut dire qu’ils ont l’intelligence, les émotions et la perception du monde d’un enfant humain de 5-6 ans.
Il est complètement indécent, inhumain et cruel de parler de « rentabilité » lorsqu’on parle de la mise-à-mort de millions « d’enfants » ! Et on ne devrait pas faire ce genre de chose d’une gravité ultime de manière industrielle.
L’industrialisation du vivant est et a toujours été une aberration. Responsables régulièrement de scandales sanitaires, éthiques, de qualités, de sécurités. Cette industrie aurait dû disparaître il y a déjà trente ans pour autre chose. En fait elle n’aurait même jamais dû voir le jour. Dès l’instant où l’on traite du vivant comme un produit inorganique, on a perdu son âme.
Nous arrivons dans une époque où l’industrie, particulièrement l’industrie « du vivant » a fait son temps. La mondialisation c’est déjà du périmé et on fait machine arrière, le capitalisme suivra bientôt derrière. Nous ne vivons plus dans un monde où la rentabilité a encore sa place. Parce que la planète n’est plus rentable, ses ressources s’épuisent et ne se renouvellent plus, elle est en déficit depuis trente ans. Il faut voir les choses autrement que du point de vue de la rentabilité, sinon on est arriéré.