Sur la côte basque, une microalgue toxique scrutée par la recherche

microalgue ostreopsis ovata

Au Pays basque, la microalgue toxique ostreopsis ovata fait l'objet d'un programme de recherche transfrontalier © AFP/Archives LUISA MANGIALAYO

Bidart (France) (AFP) – Elle avait provoqué la fermeture de plusieurs plages et créé un vent de panique à l’été 2021 : au Pays basque, une microalgue toxique fait l’objet d’un programme de recherche transfrontalier, lancé jeudi, pour comprendre son développement dans cette région nord de l’Atlantique.

L’ostreopsis ovata, microalgue toxique bien connue en Méditerranée depuis plusieurs années, est désormais implantée sur la côte basque, française comme espagnole.

Cette « nouvelle venue dans le paysage local » avait provoqué un « début de crise majeure » à l’été 2021, a retracé lors d’une conférence de presse à Bidart (Pyrénées-Atlantiques) Emmanuel Alzuri, le maire de la commune et président d’un groupement d’intérêt scientifique sur le littoral basque.

Plusieurs centaines de signalements de symptômes grippaux, de rhinite ou d’irritation des voies respiratoires avaient alors alerté les élus locaux, contraints à fermer les plages de Biarritz, Bidart et Saint-Jean-de-Luz.

Partant de cette « immense inquiétude », le programme de recherche transfrontalier réunit des scientifiques et des institutions des deux côtés de la frontière, au Pays basque.

Développé pendant trois ans sur neuf sites littoraux, il est pensé pour aider les décideurs politiques à élaborer un protocole d’alerte voire une nouvelle réglementation.

Son budget de 2,2 millions d’euros est financé en partie par des fonds européens à hauteur de 1,4 million d’euros.

La présence de cette micro-algue, remarquée sur la côte entre Bilbao et Saint-Sébastien jusqu’à Biarritz, est une conséquence directe du changement climatique et du réchauffement des océans, selon les scientifiques.

Sans parler de « croissance exponentielle », a expliqué Elvire Antajan, chercheuse à l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), « c’est la première fois qu’on observe cette espèce sur le littoral atlantique nord ».

Plusieurs facteurs favorisent son implantation : les enrochements du littoral qui facilitent sa fixation et des eaux à plus de 20 degrés. La toxine que contient l’algue peut ensuite être libérée dans les embruns, si le plan d’eau est agité.

Sur la côte basque espagnole, le problème s’était aussi concrétisé en 2021, même si l’algue y avait déjà été constatée dès 2007, a précisé Jose Ignacio Asensio, député de la province du Guipuscoa.

© AFP

Un commentaire

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    • Patrice DESCLAUD

    Surprenant, on aimerait en savoir plus au pan scientifique et sanitaire bien sûr. Surtout que nous en Bretagne on a « nos » algues vertes depuis plusieurs dizaine d’années sans pouvoir s’en débarasser.
    Merci et cordialement,
    Pat-22