Greenpeace appelle à la création d’une première réserve marine mondiale en haute mer

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Des chercheurs déploient un véhicule télécommandé lors d'une expédition scientifique de Greenpeace aux Galapagos, en Équateur, le 2 mars 2024 © AFP/Archives ERNESTO BENAVIDES

Puerto Ayora (Equateur) (AFP) – Greenpeace a appelé lundi à la création d’une première réserve marine mondiale en haute mer, au large de l’archipel équatorien des Galapagos, dans le Pacifique oriental, dénonçant la présence de flottes de pêche industrielle qui « pillent » les ressources.

« Les flottes de pêche industrielle continuent d’opérer dans les zones des eaux internationales, sapant les efforts de protection nationaux et menaçant l’ensemble de l’écosystème de la région », s’alarme l’organisation, selon un communiqué à l’AFP.

Les gouvernements de la planète « doivent donner vie au traité historique des Nations unies (signé en 2023) sur les océans afin de créer une aire marine protégée aux frontières des emblématiques îles Galapagos », plaide-t-elle.

« Cette zone protégée deviendrait ainsi la première aire marine protégée » créée en haute mer, a souligné Greenpeace.

A bord du navire Artic Sunrise, l’organisation de défense de l’environnement mène une expédition scientifique dans l’archipel des Galapagos, dans « l’aire protégée de haute mer » dans cette partie du « Pacifique tropical oriental », expédition baptisée « Protégeons les océans » et à laquelle l’AFP a pu prendre part.

Créée en 1998 par le gouvernement équatorien, inscrite depuis 2001 au patrimoine mondial de l’Unesco, la réserve marine des Galapagos est « probablement le meilleur projet de conservation réalisé dans les océans », souligne Greenpeace, qui a choisi de se rendre en expédition « en ce lieu unique pour mettre en lumière cette réussite ».

Tortues géantes venues du fond des âges, requins marteaux, otaries et autres iguanes pullulent dans ce paradis de la vie marine, où Charles Darwin a donné naissance à la théorie de l’évolution.

Flottes industrielles en embuscade

Mais « juste à l’extérieur de la zone protégée des Galapagos, les flottes de pêche industrielle continuent de piller les océans. Nous devons protéger cette zone », insiste le communiqué.

« En mars 2023, tous les gouvernements se sont mis d’accord sur un traité historique de l’ONU sur les océans qui précisément nous permettra de le faire. Ce traité historique, une fois ratifié, nous permettra de protéger une vaste zone d’eaux internationales près des îles Galapagos, sauvegardant ainsi une autoroute migratoire vitale pour la vie marine telle que les requins et les tortues », explique Greenpeace.

Les gouvernements de la région, l’Equateur, le Panama, la Colombie et le Costa Rica, « ont déjà pris des mesures admirables pour protéger les océans dans leurs eaux nationales. (…) A côté de la réserve marine des Galapagos, l’initiative du corridor marin du Pacifique tropical oriental (CMAR), a été formée par l’Equateur, le Panama, la Colombie et le Costa Rica, dans le but de créer un corridor protégé traversant leurs eaux nationales ».

« La création d’une aire marine protégée en haute mer (…) permettrait d’éliminer la menace que représentent les flottes de pêche industrielle et de renforcer les mesures de conservation nationales mises en œuvre par les pays de la CMAR ».

« Elle protégerait également une zone clé de l’océan que de nombreuses espèces migratrices menacées des Galapagos et des régions marines adjacentes doivent traverser pour atteindre les principaux habitats côtiers où elles se reproduisent, nichent et se nourrissent », conclut l’organisation environnementaliste.

Signé en mars 2023 par 88 pays, le traité mondial sur les océans doit réglementer la protection de la haute mer et des fonds marins, avec comme objectif affiché de protéger 30% des océans d’ici à 2030.

Il est un outil que les gouvernements peuvent utiliser pour créer des zones marines protégées dans les eaux internationales. Mais seuls deux pays l’ont ratifié à ce jour. « Si sa signature a été un grand succès, il ne prendra vie que lorsqu’au moins 60 pays l’auront ratifié (…) », insiste Greenpeace.

© AFP

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