Agriculture: les syndicats à Matignon et à l’Elysée avant la Porte de Versailles

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Le Premier ministre Gabriel Attal avant une conférence de presse à l'hôtel Matignon, le 1er février 2024 à Paris © AFP JULIEN DE ROSA

Paris (AFP) – Dix jours après la levée des blocages, Gabriel Attal retrouve mardi à Matignon les représentants de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA), qui maintiennent la pression sur l’exécutif à moins de deux semaines du Salon de l’agriculture.

Le Premier ministre recevra les dirigeants syndicaux mardi à 16h30, selon Matignon, en compagnie du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau et de la nouvelle ministre déléguée, Agnès Pannier-Runacher.

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De son côté, Emmanuel Macron recevra la Coordination rurale et la Confédération paysanne mercredi, avant la FNSEA et les Jeunes agriculteurs « la semaines prochaine ». Comme avant chaque Salon de l’agriculture, a précisé l’Elysée.

L’ouverture le 24 février de ce traditionnel rendez-vous entre la France des agriculteurs et le monde politique doit survenir alors que l’exécutif tente d’éviter la reprise d’un mouvement suspendu le 1er février après de nouvelles annonces du gouvernement.

Après deux semaines de blocages de routes et d’actions parfois tumultueuses, les manifestants ont levé le camp à la suite de cette troisième salve d’annonces, portant sur des sujets aussi divers que les pesticides, les retraites des exploitants, la simplification des normes et des aides à l’élevage ou à l’agriculture bio.

Mais les syndicats n’entendent pas baisser la pression. « Il faut accélérer le tempo », a lancé lundi le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, exhortant le gouvernement à des actes avant la tenue du Salon à Paris, Porte de Versailles. Il a prévenu que la qualité de l’accueil du président de la République en dépendrait.

Un agenda serré pour Gabriel Attal. Egrenant son programme de travail dimanche dans les colonnes du Parisien, le nouveau Premier ministre a confirmé le dossier agricole parmi les « urgences » du printemps, avant « un été de progrès sociaux » et « un automne de travail ».

Nommé à Matignon le 9 janvier, M. Attal a dû gérer cette crise d’emblée, alors même que l’ensemble de son gouvernement n’était pas constitué. Cette première épreuve a allongé la séquence du remaniement qui a finalement duré un mois.

 Texte fin février ?

Outre les rendez-vous de Matignon, les deux ministres chargés de l’Agriculture « verront dans la semaine chacune des organisations syndicales », notamment pour évoquer le projet de loi sur le renouvellement des générations, a-t-on précisé lundi au cabinet de Marc Fesneau.

Ce texte, reporté pour être enrichi selon le gouvernement, devrait être présenté en Conseil des ministres « à la fin du mois de février » pour un vote « d’ici le mois de juin », a-t-on précisé de même source.

Rue de Varenne, on précise par ailleurs que le gouvernement travaille « tous les dossiers ». Les annonces de Gabriel Attal — avec des mesures d’urgence chiffrées à 400 millions d’euros par Bercy — ont commencé à être déclinées concrètement, affirme-t-on au ministère, évoquant par exemple l’ouverture depuis le 5 février des dispositifs d’indemnisation pour les éleveurs.

Sur le plan local, des réunions « ont eu lieu dans toutes les préfectures de département » pour « regarder les arrêtés locaux » et « faire remonter les propositions de simplification » administrative.

Parmi les sujets urticants, tant pour les agriculteurs que les défenseurs de l’environnement, figure aussi le suivi des usages de pesticides, remis sur la table lundi.

Huit ONG environnementales ont annoncé avoir quitté une réunion du Comité d’orientation stratégique et de suivi (Cos) du plan Ecophyto, qui s’est tenue au ministère de l’Agriculture, avec le gouvernement, des élus et des représentants des agriculteurs et de l’industrie.

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Ce plan, qui vise une réduction de moitié de l’utilisation des pesticides d’ici 2030 (par rapport à 2015-2017), a été suspendu par Gabriel Attal « le temps de mettre en place un nouvel indicateur » qui remplacerait le Nodu, principal outil de mesure français. Une décision qui a satisfait les syndicats agricoles majoritaires et consterné les associations environnementales.

© AFP

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