Brésil : Vale, Samarco et BHP condamnés à payer 9,56 mds USD pour une catastrophe écologique

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Des maisons détruites après la rupture d'un barrage dans le village de Bento Rodrigues, à Mariana, dans l'État de Minas Gerais, au Brésil, le 6 novembre 2015 © AFP/Archives Douglas Magno

Rio de Janeiro (AFP) – Les sociétés minières Vale, Samarco et BHP devront payer l’équivalent de 9,56 milliards de dollars pour les dommages causés par la rupture en 2015 d’un barrage de résidus miniers au Brésil, a statué un tribunal jeudi 25 janvier.

« Les entreprises BHP, Vale et Samarco ont été condamnées à verser des indemnités pour dommages moraux collectifs, en raison de la violation des droits de l’homme des communautés affectées« , indique le jugement.

La décision détermine, entre autres, que les géants miniers brésiliens Vale et Samarco et l’australien BHP devront payer 47,6 milliards de reais (environ 9,56 milliards de dollars), selon le document.

A ce montant, il faudra ajouter les intérêts depuis le 5 novembre 2015, date à laquelle s’est produite cette catastrophe meurtrière, considérée comme la pire tragédie environnementale de l’histoire du Brésil, ajoute-t-il.

Le juge suppléant Vinicius Cobucci, du tribunal fédéral de Belo Horizonte, a ordonné que la somme soit versée à un fonds administré par le gouvernement brésilien et qu’elle soit utilisée pour des projets et des initiatives dans les zones touchées.

A la suite de l’accident, « les communautés ont subi des répercussions dans leur logement, leur travail et leurs relations personnelles« , mais aussi « des personnes sont mortes » et « il y a eu une dégradation de l’environnement« , a-t-il souligné.

La décision peut faire l’objet d’un appel.

La demande d’indemnisation individuelle des victimes a été rejetée « pour des raisons techniques« .

En mai dernier, la justice britannique a reporté d’avril à octobre 2024 le procès contre le géant minier australien BHP pour sa responsabilité dans la pollution entraînée par la rupture en 2015 d’un barrage dans la ville de Mariana, au centre du Brésil.

Le cabinet d’avocat Pogust Goodhead avait fait part en mars 2023 d’une « augmentation sans précédent » du nombre de plaignants qu’il défend: plus de 700.000 victimes qui réclament au total 36 milliards de livres (41 milliards d’euros) de dommages et intérêts.

BHP était copropriétaire, avec le groupe brésilien Vale, de la société minière brésilienne Samarco, qui gérait le barrage.

Le barrage avait cédé près de la ville de Mariana, dans l’Etat de Minas Gerais (sud-est), libérant une gigantesque coulée de boue qui avait totalement submergé le village de Bento Rodrigues, faisant 19 morts et privant plus de 600 personnes de leur domicile.

La coulée s’était ensuite répandue jusqu’à l’océan Atlantique sur 650 kilomètres à travers le lit du fleuve Rio Doce, tuant des milliers d’animaux et dévastant des zones de forêt tropicale protégées.

© AFP

Un commentaire

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    • Patrice DESCLAUD

    Toujours cet extractivisme minier (industrielle) qui méprise totalement nos sols, nos ressources naturelles, l’eau, l’air, … et priorise systhématiquement le profit et ses actionnaires au détriment des autochtones et du bien commun.
    Et là le Brésil est la victime principale et britanniques et australiens sont tous le pied sur le frein; parle-t-on l’autonomie et d’indépendance ?…
    Pat-22