Climat : les océans ont absorbé en 2023 assez d’énergie pour faire bouillir des « milliards de piscines olympiques »

océans chaleur

Les océans ont encore absorbé en 2023 une quantité d'énergie colossale, équivalente à celle nécessaire pour faire bouillir des "milliards de piscines olympiques" © AFP/Archives Brian Bielmann

Paris (AFP) – Les océans, qui stockent l’essentiel de l’excès de chaleur provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre, ont encore absorbé en 2023 une quantité d’énergie colossale, équivalente à celle nécessaire pour faire bouillir des « milliards de piscines olympiques », selon une étude de référence jeudi.

Par rétroaction, une partie de l’immense énergie contenue dans les mers a contribué à réchauffer l’atmosphère et à faire de l’année 2023 la plus chaude de l’histoire, avec son cortège de catastrophes climatiques, rappelle cette synthèse publiée dans la revue Advances in Atmospheric Sciences par 19 chercheurs, issus notamment d’universités américaines, chinoises et italiennes.

Les océans, qui couvrent 70% de la surface de la planète, sont un régulateur majeur du climat terrestre puisqu’ils absorbent environ 90% de l’excès de chaleur provoqué par l’activité humaine.

[À lire aussi L’état de santé de la planète se dégrade plus rapidement et fortement que jamais]

En retour « un océan plus chaud entraîne une atmosphère plus chaude et plus humide, avec une météo plus imprévisible », souligne le communiqué de la revue.

En 2023, la chaleur totale contenue dans les océans entre la surface et 2.000 mètres de profondeur a atteint un nouveau record, avec l’addition d’environ 9 ou 15 zettajoules par rapport à 2022, selon les estimations respectives de l’Agence atmosphérique et océanique américaine (NOAA) et de l’Institut de physique atmosphérique chinois (IAP) dévoilées par l’étude.

Un zettajoule correspond à un joule, unité de mesure de l’énergie, avec 21 zéros derrière.

« Chaque année, le monde entier consomme environ un demi-zettajoule d’énergie pour alimenter nos économies. En d’autres termes, 15 zettajoules représentent suffisamment d’énergie pour faire bouillir 2,3 milliards de piscines olympiques », résume le communiqué.

[À lire aussi Les 15 enjeux majeurs de la préservation du vivant à suivre en 2024]

L’énergie contenue dans les océans est un indicateur crucial pour les observateurs du réchauffement climatique, car il est notamment moins affecté par la variabilité naturelle du climat que les températures à la surface des océans.

Ces dernières ne cessent de battre des records saisonniers depuis avril, sous l’effet, à long terme, de cet excès de chaleur accumulé en profondeur, mais aussi du retour en 2023 d’un fort épisode du phénomène climatique naturel El Niño, censé atteindre son pic début 2024 dans l’océan Pacifique.

Ce réchauffement des mers entraîne une augmentation de la salinité de l’eau et de la stratification (la séparation de l’eau en différentes couches) des océans, ce qui altère les échanges de chaleur, de carbone et d’oxygène entre les océans et l’atmosphère.

Par ricochet, ces phénomènes peuvent modifier les courants, dont dépendent la météo, mais aussi réduire l’oxygène dans l’eau et menacer la vie marine ainsi que réduire les capacités d’absorption de nos émissions de gaz à effet de serre dans les mers.

© AFP

3 commentaires

Ecrire un commentaire

    • Guy J.J.P. Lafond

    Il est encore temps de renverser la vapeur. Pour ce, il nous faut mettre une croix sur probablement 70% de notre combustion annuelle totale d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel).
    Par exemple, avec les bénéfices associés aux nouvelles technologies de l’information et des communications, nous pouvons d’autant plus travailler à partir de la maison et ainsi contribuer à freiner la formation d’embouteillages monstres dans les grands centres urbains.
    Décider de ne plus prendre l’avion inutilement est un autre choix facile à faire.
    Rappel:
    Nous sommes ce que nous faisons bien plus que ce que nous disons. Montrons le bon exemple à nos enfants. Créons un effet d’entraînement.
    @Guy J.J.P. Lafond
    À vélo et sans voiture depuis 2013;
    Mon dernier déplacement en avion remonte à 2011 et c’était dans le cadre de mon travail.

    • Balendard

    En raison de sa chaleur spécifique élevée l’eau salée que constitue la mer est un formidable réservoir thermique
    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/1l'eau.pdf

    • Salles Froès

    « N’gâche pas l’eau des Cachalots ! »

    PM:

    Échouage de quatre cachalots à Coxyde.
    Novembre 1994.

    Cliquez ici pour écouter cette chanson

    Ne gâche pas l’eau des Cachalots

    Histoire morbide / En novembre à Coxyde
    Sur les plages / Une foule rendait hommage
    À quatre cachalots / Sortis de l’eau
    Des mâles c’est bizarre / Est-ce par hasard ?
    Et je pense
    Ne gâche pas l’eau des Cachalots

    Je me dis aussitôt / Ça va faire mal à Cousteau
    Terre qui pleure / Ses mers qui se meurent
    Je pris mon auto / Pour voir ces baleines
    Mais vingt kilomètres de bouchon / Pas de veine
    Et je pleure
    Ne gâche pas l’eau des Cachalots (2X)

    Ça ne fait plus rire / Qu’une baleine puisse dire
    C’est assez / et se cache à l’eau
    Pour parler de veine / Je pense pipe-line
    Celui de la Taïga / Bonjour les dégâts !
    Et je gueule
    Ne gâche pas l’eau des Cachalots

    J’avais l’intention / D’écrire une chanson
    C’était ma façon de bénir ces géants
    Que ça rappelle que l’eau des océans
    Se ronge comme notre sang
    Et je crie
    Ne gâche pas l’eau des Cachalots

    Mais en venant les voir j’avais mon clebs infernal
    Et n’ai plus qu’en mémoire cette odeur ah!, tombale
    Hurlant comme loup devenu fou
    Cette vue insolite l’a rendu triste
    Et je hurle
    Ne gâche pas l’eau des Cachalots

    De ces Cachalots sortis de l’eau / Ne reste que l’image
    Comme une menace / Ils meurent en grimace
    Étrange message / Aux habitants des terres
    Pour protéger la mer des Cachalots

    N’gâche pas l’eau des Cachalots

    N’gâche pas l’eau des Cachalots