Sur l’île brésilienne de Marajo, les buffles d’Asie sont devenus incontournables

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Des buffles d'Asie errent sur des terres agricoles au coucher du soleil à Soure, sur l'île de Marajo, dans l'État de Para, le 4 septembre 2023 © AFP Carl DE SOUZA

Soure (Brésil) (AFP) – Certains disent qu’ils sont arrivés d’Asie dans un bateau qui a fait naufrage, d’autres qu’ils ont été ramenés de Guyane: ce qui est sûr c’est que les milliers de buffles qui vivent sur l’île brésilienne de Marajo, en sont devenus le symbole, la police allant jusqu’à patrouiller sur leur dos.

Bien que leur origine reste un mystère, les buffles originaire d’Inde et d’Asie du Sud-Est (Bubalus bubalis) se sont adaptés au cours des décennies au climat tropical de cette île côtière située au coeur de l’embouchure de l’Amazone, dans le nord du Brésil.

Actuellement, environ un demi-million de ces mammifères, soit plus que la population de l’île qui compte 440.000 habitants, vivent sur ce bout de terre plus grand que la Suisse (49.000 km2) situé dans l’Etat du Para.

Le bovin, qui peut peser jusqu’à 1.200 kg et mesure environ 2,5 m de long, est devenu le symbole de l’île, où on peut notamment le voir tirant des charrettes dans les rues de Soure, principale ville de cette île touristique aux grandes plages de sable blanc.

Son image est omniprésente: logos, sculptures, fresques murales ou menus des restaurants, où sa viande est servie en steak accompagnée de fromage.

Des courses de cet animal aux longues cornes incurvées sont régulièrement organisées lors de festivals locaux.

« Patrouille de buffles »

Depuis 1990, le 8e bataillon de la police militaire de Soure utilise en outre des buffles d’Asie pour ses patrouilles, avec des officiers lourdement armés montant les imposants animaux connus également sous le nom de buffles d’eau pour leur attirance pour les milieux aquatiques.

Une plaque, représentant avec des douilles un buffle à l’air féroce tenant un fusil, orne l’entrée de leur quartier général.

« La patrouille de buffles est née de la nécessité d’envoyer nos troupes dans les vastes champs inondés de Marajo. Il y a trente ans, c’était la seule solution », explique à l’AFP le commandant en chef du bataillon Leomar Aviz.

La police affirme qu’ils sont dans ces zones humides bien plus rapides qu’un cheval ou qu’une moto.

Les buffles d’Asie sont d’excellents nageurs et franchissent facilement les sols gorgés d’eau et la boue des mangroves pendant la saison des pluies. En Asie, ils sont largement utilisés pour les travaux agricoles dans les rizières.

Apprendre à les maîtriser n’est cependant pas une tâche facile et les policiers suivent une longue formation qui n’est cependant pas dénuée d’humour. « Certains vétérans disent aux débutants que le buffle peut sentir l’odeur d’un criminel à plus d’un kilomètre de distance », sourit le major Aviz.

© AFP

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