Au Brésil, un sommet régional pour sauver l’Amazonie

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Des policiers montent la garde au centre des congrès de Belém, au Brésil, avant un sommet des pays d'Amazonie, le 6 août 2023 © AFP Evaristo Sa

Belém (Brésil) (AFP) – Un sommet qui réunit les pays d’Amazonie débute mardi dans la ville brésilienne de Belém (nord), avec des enjeux qui transcendent la région, dans l’espoir de trouver des solutions concrètes contre le réchauffement climatique.

Il s’agit notamment de débattre des stratégies communes pour lutter contre la déforestation et promouvoir le développement durable dans cette vaste région qui abrite environ 10% de la biodiversité de la planète.

Le sommet, qui se poursuivra jusqu’à mercredi, rassemble des représentants des huit pays membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), créée en 1995 pour protéger la forêt tropicale.

Le président de gauche du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, reçoit ses homologues de la Bolivie, de la Colombie, du Guyana, du Pérou et du Venezuela, tandis que l’Equateur et le Suriname sont représentés par des ministres.

« Il faut préserver (l’Amazonie), non pas comme un sanctuaire, mais comme une source d’apprentissage pour les scientifiques du monde entier, afin de trouver des moyens de préserver (la forêt) tout en créant de la richesse, en permettant à ceux qui vivent ici de vivre dignement », a déclaré Lula lundi, lors d’une cérémonie officielle à Santarem, une autre ville amazonienne.

Le sommet à Belém fait également office de répétition générale pour cette cité portuaire de 1,3 million d’habitants qui accueillera en 2025 la conférence de l’ONU sur le Climat COP30.

« Consensus progressif »

« Nous ne pouvons pas permettre que l’Amazonie atteigne le point de non-retour », a déclaré lundi à Belém Marina Silva, ministre de l’Environnement du Brésil.

Si ce point de non-retour était atteint, l’Amazonie émettrait plus de carbone qu’elle n’en absorberait, ce qui aggraverait le réchauffement de la planète.

La publication d’une déclaration commune est prévue pour sceller les engagements des pays-membres de l’OTCA.

La « Déclaration de Belém » a été « négociée par les huit pays en un temps record, un peu plus d’un mois », a expliqué lundi Mauro Vieira, ministre des Affaires étrangères du Brésil.

Elle stipule les « nouveaux objectifs et les nouvelles taches » à accomplir pour préserver la plus grande forêt tropicale de la planète.

L’un des principaux défis sera de trouver un plan d’action commun pour éradiquer la déforestation illégale.

Les terres déboisées sont souvent transformées en pâturage pour le bétail, mais la destruction est également causée par des orpailleurs et des trafiquants de bois.

De retour au pouvoir en janvier, Lula s’est engagé à mettre un terme d’ici 2030 à la déforestation, qui a fortement augmenté sous le mandat de son prédécesseur d’extrême droite Jair Bolsonaro. Le Brésil abrite 60% de la forêt amazonienne.

Mais la ministre Marina Silva sait que chaque pays ira à son rythme: « nous ne voulons pas imposer nos vues, il faut parvenir à un consensus progressif », a-t-elle expliqué lundi.

Son homologue Colombienne, Susana Muhamad, souhaite que soit inclus, dans la déclaration, l’objectif commun de préserver « 80% de l’Amazonie d’ici 2025 ».

La Colombie défend par ailleurs une transition énergétique plus rapide, avec une économie qui ne dépend pas du pétrole, ce qui semble impensable pour le moment pour d’ importants producteurs d’hydrocarbures comme le Venezuela ou le Brésil.

 « Faire la paix avec la nature »

De nombreux leaders indigènes se sont également donnés rendez-vous à Belém, participant ce weekend à une conférence intitulée « Dialogues amazoniens ».

Ils espèrent que leurs revendications seront entendues, notamment sur le droit à la terre.

« Les peuples autochtones doivent être vus comme des institutions millénaires », a confié à l’AFP le Colombien Dario Mejia, membre du Forum permanent pour les questions indigènes de l’ONU.

Il espère que les dirigeants sauront « se mettre d’accord pour faire la paix avec la nature ».

Mercredi, le sommet se poursuivra avec la participation de pays non membres de l’OTCA invités à Belém, comme la France, qui possède un territoire amazonien avec la Guyane et sera représentée par son ambassadrice à Brasília, Brigitte Collet.

L’Indonésie, la République du Congo et le Congo-Brazzaville, qui abritent de vastes forêts tropicales dans d’autres continents, ont également été invités.

© AFP

Un commentaire

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    • patrice DESCLAUD

    Pourquoi ne dit-on rien des divers « usages » des sols de l’Amazonie ? Dont notamment pour ce qui est de l’huile de palme et leurs producteurs et consommateurs ?