« Le petit est déjà grand! »: l’otarie Nora passe sa 3e échographie au zoo de Vincennes


Alexis Lécu, chef vétérinaire du parc zoologique de Paris, et le soigneur Yohan Chazelas, font passer une échographie à l'otarie Nora, enceinte, le 18 mai 2023 © AFP Anne-Christine POUJOULAT

Paris (AFP) – Allongée sur son flanc, l’otarie Nora laisse la sonde échographique circuler sur son utérus. Son deuxième petit à naître cet été au parc zoologique de Paris, situé dans le Bois de Vincennes, devient si grand qu’il remplit l’image en noir et blanc sur l’écran.

Trois ans qu’il n’y avait pas eu de naissance d’otarie au zoo de Vincennes, également rares en Europe. Et c’est encore Nora, 140 kg, qui va mettre bas, fin juillet-début août. Celle qui va prochainement sur ses 13 ans est une otarie à crinière – ou otarie de Patagonie -, arrivée à Paris en avril 2014 en provenance de Valence (Espagne) où elle est née.

« C’est une espèce un peu particulière biologiquement, dite +à implantation différée+. Tout le début de la gestation, il ne se passe rien. L’œuf est en liberté entre guillemets dans l’utérus, et il y a une pause où il ne se passe pas du tout de croissance embryonnaire. Et après ça reprend pendant huit à neuf mois », explique à l’AFP Alexis Lécu, chef vétérinaire du parc zoologique de Paris.

Il s’agit de la troisième échographie pour Nora, l’une des sept otaries du zoo, dont sa petite Naya, née le 24 juillet 2020.

Le vétérinaire a installé son appareil d’obstétrique ambulatoire dans une large pièce, située en coulisse de l’espace où le public peut voir les mammifères marins.

Yohan Chazelas, l’un des soigneurs, arrive suivi de Nora, qui se jette à l’eau immédiatement dans un petit bassin avant d’en ressortir aussi vite pour se laisser glisser jusqu’au centre de la pièce.

Nora a été préparée, l’échographie fait partie des entraînements aux soins dispensés par les soigneurs.

« Ce n’est pas un examen douloureux du tout, au pire elle va sentir les vibrations de la sonde échographique parce qu’ils ont les sens très développés par rapport à nous », souligne Alexis Lécu.

Dans une ambiance très calme, Nora suit les indications données par le soigneur: « Reste », dit doucement Yohan Chazelas pour que l’animal ne bouge pas, accompagné d’une main tendue près du nez de l’animal et d’un coup de sifflet.

Sur l’écran de contrôle, difficile de voir le petit dans son intégralité, « tellement il devient grand ! ». « Ses membres sont très pliés. Il y a de moins en moins de place dans l’utérus, donc il est un peu dans tous les sens », relève le vétérinaire.

Tout va bien, le rythme cardiaque est également bon. L’examen est terminé, Nora reçoit une truite vivante, une gourmandise dont elle se délecte pendant plusieurs minutes.

A la naissance, son petit devrait mesurer environ 90 cm. Nora s’isolera quelques jours avant de mettre bas – « comme dans le milieu naturel », précise Alexis Lécu – dans un espace qui lui a été réservé et où elle sera avec Ela, sa compagne.

Reste qu’on ne sait toujours pas qui est le père. Il faudra attendre la naissance et un examen sanguin pour déterminer qui d’Aramis ou de Kito est l’heureux papa.

© AFP

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