3 questions à Jonathan Roditi et Pauline Avrillon du studio Idaë


Réseaux Trophiques - Studio Idaë

A l’occasion de l’exposition A la rencontre du vivant à la Fondation GoodPlanet, le studio Idaë a créé un  dispositif  pédagogique  pour  permettre  aux  visiteurs, petits  et  grands, de comprendre   les   interactions   qui   unissent   les   espèces   vivantes.   Comment   fonctionne   une  forêt  ?  Quels  organismes  sont  nécessaires  à  son  développement ?  Si un maillon de la chaine disparait, quel est l’impact sur l’écosystème ? A l’aide de cordes et d’illustrations, « les réseaux trophiques » mettent en relation les êtres vivants qui peuplent nos forêts, du sol, aux arbres en passant par le ciel, pour comprendre de façon pédagogique les connexions et l’équilibre du vivant.

Nous avons rencontré  Jonathan Roditi et Pauline Avrillon qui travaillent pour le studio Idaë, studio de design fondé par Isabelle Daëron et qui s’intéresse particulièrement aux enjeux environnementaux écologiques et actuels au travers de scénographies, d’installations, de dispositifs dans l’espace public.

Ils nous ont expliqué leur démarche et l’objectif de ce dispositif pédagogique ainsi que leur vision de la relation entre l’homme et le vivant.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre démarche et la création de ce dispositif pédagogique ?

Ce qu’on avait proposé à la Fondation c’était de travailler sur un dispositif interactif physique, manipulable. En discutant de la thématique qu’on avait donné sur les réseaux trophiques, et la sensibilisation aux chaines d’interdépendances dans le vivant, on a pensé à une grande fresque qui serait interactive, et avec laquelle  les visiteurs pourraient jouer, en dévoilant et en cachant différents éléments. Le but est de montrer que quand tous les éléments sont présents, les prédateurs, les herbivores, , on peut rétablir une biodiversité stable et pérenne.

 

Comment cela fonctionne exactement ?

D’un côté il y a l’aspect pédagogique, assez complexe, où on raconte comment les fleurs vont permettre de nourrir les insectes qui vont polliniser les arbres, les champs.Ces mêmes arbres vont produire des déchets organiques quivont nourrir d’autres plantes ; ces plantes nourrissent des insectes, qui vont nourrir des rongeurs … cela crée une chaine, une boucle, il y a différents cycles, les uns s’imbriquant dans les autres, et quand on enlève ou on rajoute un élément de ce réseau, cela a une influence sur toute la biodiversité.

Concernant l’aspect de l’interaction physique, il y a beaucoup de dispositifs numériques qui proposent des interactions assez complexes qui permettent beaucoup de richesse dans les contenus. On s’est dit que c’était intéressant de prendre cela à contre pieds et de revenir à des choses très simples, manipulables avec des cordes et des principes mécaniques basiques, afin de rendre interactive une œuvre d’une autre manière.

Le parti pris était vraiment d’accentuer l’interaction du visiteur pour le placer au cœur de cette interaction.

 

Votre vision de la relation entre l’homme et la nature ?

Le rapport de l’Homme avec son environnement est très important. Ce qui était intéressant c’est de donner à voir du tout petit, du minuscule, des choses moins perceptibles par l’Homme. Dans d’autres dispositifs on va s’intéresser  à l’eau, au vent, à des choses plus tangibles,  parler des bactéries, de toutes les échelles végétales et animales.

En tant que designers on fait toujours un projet par rapport à un endroit, à un écosystème, à un public, à un environnement. Pour un public principalement citadin, qui a une vision assez simpliste de la nature, l’intérêt de cette installation est de montrer une partie de la complexité qui se cache derrière la biodiversité. Plus on s’y intéresse, plus on se rend compte que tout est lié et qu’il y a une vraie richesse qui n’est pas forcément visible à l’œil nu. En dévoilant et en concentrant de manière picturale ces interactions, on laisse voir cette complexité.

Propos recueillis par Luna Camilleri

Découvrez l’exposition à la rencontre du vivant – Fondation GoodPlanet

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