À la rencontre du vivant, la nouvelle exposition ouverte à tous, à découvrir jusqu’au 17 décembre 2023 à la Fondation GoodPlanet

a la rencontre du vivant

Ecureuil © Nicolas Davy

Pour sa nouvelle exposition ouverte depuis le 8 avril, la Fondation GoodPlanet a opté pour le changement dans la continuité. Mais, c’est pour mieux nous surprendre. En effet, après une exposition 2022 baptisée « Vivant » consacrée à l’art et à la biodiversité, l’exposition 2023 s’appelle « À la rencontre du vivant ». Elle invite le visiteur à mieux connaître la faune et la flore française. « Cette nouvelle exposition, « À la rencontre du vivant », propose de vous transporter au cœur de la biodiversité française », affirme Albane Godard, directrice de la Fondation GoodPlanet.

On tend trop souvent à considérer la biodiversité comme une chose lointaine, pourtant la France abrite 10 % des espèces répertoriées dans le monde. Cette proximité tient lieu de fil rouge durant la visite.

À la rencontre de la biodiversité française

En entrant dans le parc, le visiteur est accueilli par 3 sculptures : un cerf, un hippocampe et un ours. Le ton est donné, l’expérience sera sensorielle, tout autant que visuelle et sonore. Une impression confirmée par la première salle de l’exposition. Elle présente des photographies de Nicolas Davy. Toutes mettent en scène des animaux communs : hérissons, écureuils, surmulots ou encore oiseaux. Selon Cédric Javanaud, directeur de l’exposition, « le parcours débute en présentant de la biodiversité hyper-focale qu’on ne voit pas toujours en tant que citadin alors qu’elle est à côté de nous ». Le point commun des animaux photographiés : tous vivent en Île-de-France dans les alentours de Paris.

Mammifère © Nicolas Davy

Ensuite, le visiteur est immergé dans les mares marines, un riche écosystème littoral par l’intermédiaire de vidéo extraites du film Vivant de Yann Arthus-Bertrand montrant des anémones, des massif d’Hermelles qui sont des agrégats de tubes de sable et de vers qu’on peut trouver en Bretagne ou en Vendée.

La salle suivante fait la part belle à l’ouïe en proposant de s’arrêter quelques minutes découvrir la variété des chants des oiseaux ainsi qu’une série de nichoirs. Ici donc des images du film Vivant sur les oiseaux, mais avec pour seule bande-originale les sons gracieux de leurs chants. Cédric Javanaud explique que les oiseaux sont les sentinelles de la biodiversité, qu’ils sont menacés par l’extension de l’agriculture intensive, la disparition des insectes, les pesticides et l’urbanisation, mais que « montrer des nids et des nichoirs conçus par Symbiosphère est aussi un moyen de dire que chacun peut agir pour préserver la biodiversité en aidant les oiseaux. »

[À lire aussi À l’écoute du Vivant avec l’audio-naturaliste Marc Namblard : « si les animaux émettent autant de sons dans la nature, c’est que cela répond à des besoins vitaux »]

Fascinant monde végétal

Les deux salles suivantes font la part belle au monde végétal. La première est consacrée aux graines, la seconde aux forêts. Cédric Javanaud rappelle que les graines ont des propriétés extraordinaires, comme la dormance. Ces capacités d’adaptation du monde végétal reflètent l’ingéniosité de la nature pour les stratégies de dissémination mises en place. Il ajoute que les graines possèdent une valeur patrimoniale « les graines sont ce que les anciens nous ont laissées et que nous transmettrons aux générations suivantes ». Mais, ce qui surprend ici, c’est la beauté et la variété des graines. Quand l’infiniment petit devient grand, il se dévoile autrement à notre regard. Aux murs, les images prises au microscope et retravaillées de Rob Kesseler transforment les graines en véritables œuvres d’art aux formes et aux textures étonnantes. De plus, au centre de la salle, 6 sculptures de graines grand format en céramique conçues par Séverine Cadier prolongent cette approche tandis que sont proposés aussi 2 carpothèques réalisées par Jade Tang.

Salle consacrée aux gaines avec les sculptures de Séverine Cadie (premier plan) et les images de Rob Kesseler © Fondation GoodPlanet

La salle suivante plonge le visiteur au cœur d’une forêt par le biais d’une fresque murale spécialement réalisée pour l’occasion par Fabrice Hyber, des photographies de Sandra Bartocha et d’une sculpture en bois de Vincent Laval.

[À lire aussi l’interview de Cédric Javanaud et Albane Godard pour mieux comprendre l’expo Ceux qui font l’expo « À la rencontre du vivant » vous expliquent son ambition]

L’exposition se termine sur une salle consacrée aux marais, les zones humides étant mal comprises et de riches réservoirs à biodiversité, ce que donne à voir les images issues du film de Yann Arthus-Bertrand. L’ultime salle du parcours étant plus interactive, elle permet le temps d’un instant de voir à travers les yeux d’un caméléon, d’une libellule ou d’un serpent. On expérimente ce que cela fait de voir le monde en infrarouge, devant-derrière en même temps ou encore en pouvant diriger dans des directions différentes chacun de ses yeux. La salle offre aussi la possibilité de bien comprendre le rôle que chacun joue dans la chaine du vivant via un panneau interactif.

Un visiteur essaye de voir au travers les jeux d’un caméléon © Julien Leprovost/Fondation GoodPlanet

Le début d’un voyage où l’émerveillement fait qu’on ne se lasse jamais

En plus de l’exposition À la rencontre du vivant, la Fondation GoodPlanet propose, en partenariat avec la Fondation du Prince Albert II de Monaco, en extérieur une exposition consacrée à la biodiversité dans le monde et des animations chaque week-end jusque mi-décembre. L’occasion de repenser et de refaire le monde. Comme le déclare Albane Godard : « la crise actuelle de la biodiversité interroge notre rapport au vivant. Il ne faut plus voir la nature comme quelque chose à exploiter ». Yann Arthus-Bertrand et Cédric Javanaud insistent sur le fait que l’émerveillement que suscite la nature doit nous guider dans la manière de réimaginer et de réenchanter le monde. C’est justement de parler de ces sujets-là, de soumettre des réflexions et des solutions que propose tout au long de l’année la Fondation GoodPlanet par l’intermédiaire des expositions, des rencontres-débats, des projections et des ateliers. Ils sont ouverts à tous pour permettre au plus grand nombre d’entamer ou d’avancer ce cheminement pour un monde plus durable et juste. Et si votre exploration du monde et votre voyage à la rencontre du Vivant démarrait tout prêt de Paris ?

Un aperçu en vidéo de l’expo À la rencontre du vivant

Infos utiles :

– Expositions À la rencontre du Vivant à la Fondation GoodPlanet, 1, Carrefour de Longchamp, Bois de Boulogne, Paris du 8 avril avril au 17 décembre 2023.
– Ouvert du mercredi au dimanche (12-18h mercredi, jeudi et vendredi, 11h à 19 samedi et dimanche)
– Entrée libre et gratuite. L’agenda des événements prévus sur site chaque fin de semaine.
– Plan d’accès et infos pratiques

Julien Leprovost

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