Colombie: les autorités optimistes sur le transfert de 70 hippopotames « invasifs » en Inde et au Mexique

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Des hippopotames, descendants d'animaux importés par le baron de la drogue Pablo Escobar, dans un parc du département d'Antioquia, en Colombie, en novembre 2013 © AFP/Archives RAUL ARBOLEDA

Bogotá (AFP) – Le gouverneur d’une région de Colombie où quelque 150 hippopotames se reproduisent de manière incontrôlée s’est dit optimiste que le gouvernement colombien donnera son feu vert pour envoyer la moitié des individus dans des sanctuaires en Inde et au Mexique dans les prochains mois.

« Nous espérons que les permis requis par les institutions nationales pourront être approuvés au cours du premier semestre de cette année, afin que nous puissions prendre des dispositions pour l’envoi par avion », a déclaré à l’AFP Anibal Gaviria, gouverneur du département d’Antioquia (nord-ouest).

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Un petit troupeau d’hippopotames est arrivé en Colombie à la fin des années 1980 pour le zoo privé du baron de la drogue Pablo Escobar.

Après sa mort en 1993, les mammifères ont été laissés en liberté et ont peuplé la région du Magdalena Medio, une savane chaude sillonnée de rivières, de marais et de marécages où la nourriture est abondante.

M. Gaviria cherche à transférer 70 individus de cette espèce vers des sanctuaires en Inde et au Mexique.

Le développement de la population d’hippopotames « est une situation complexe pour les habitants » de Magdalena Medio, dont certains ont été « menacés » par ces animaux, qui peuvent peser deux à trois tonnes, explique-t-il.

L’autorité environnementale locale (Cornare) a enregistré deux agressions contre des résidents en 2021.

En 2022, après avoir tenté sans succès un programme de stérilisation, le gouvernement a déclaré les hippopotames « espèce invasive », ouvrant la porte à la chasse.

Les experts et la Cornare avaient convenu qu’il s’agissait d’une solution « nécessaire » étant donné la menace pour la population et la faune locales.

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Grâce à un plan d’envergure financé par le défenseur mexicain de l’environnement Ernesto Zazueta, M. Gaviria espère pouvoir les sauver.

« Nous avons défini comment les hippopotames doivent être capturés, comment ils doivent être gardés (…) et comment ils doivent être transportés de la zone de capture vers les aéroports du Mexique et de l’Inde », a-t-il déclaré déclaré.

Les animaux voyageront dans des « caisses très robustes » et ne se verront pas administrer de sédatifs pour des raisons sanitaires.

M. Zazueta, président de l’Association des zoos, écloseries et aquariums du Mexique, a confirmé vendredi entreprendre des démarches pour amener dix de ces hippopotames au sanctuaire d’Ostok, dans le nord du Mexique, et 60 autres dans un lieu similaire en Inde.

L’Équateur, qui selon la presse a également proposé d’accueillir certains des individus, a démenti samedi avoir autorisé l’entrée des animaux.

© AFP

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