D' »apocalypse » à « soupe de tomate », retour sur les mots qui ont marqué l’actualité en 2022


Photo diffusée par le groupe écologiste "Just Stop Oil" montrant des militantes, les mains collées au mur, devant le tableau les "Tournesols" du peintre Van Gogh aspergé de soupe à la tomate, le 14 octobre 2022 à la National Gallery de Londres © Just Stop Oil/AFP/Archives Handout

Paris (AFP) – D’apocalypse à soupe de tomate, retour sur 10 mots ou expressions qui ont marqué l’actualité en 2022.

 Apocalypse

Avec la guerre en Ukraine et les menaces plus ou moins explicites de Vladimir Poutine, la possibilité d’une guerre nucléaire, ou au moins d’une frappe nucléaire tactique, s’est réinvitée dans le débat public comme jamais depuis des décennies.

« Nous n’avons pas été confrontés à la perspective d’une apocalypse depuis Kennedy et la crise des missiles cubains », en 1962, résume le président américain Joe Biden début octobre.

Face à Moscou, les puissances dotées elles aussi de l’arme nucléaire se voient contraintes de se poser des questions vertigineuses sur leur capacité de dissuasion et leur éventuelle réplique.

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Femme, vie, liberté

Le slogan des manifestants iraniens, devenu un des symboles de la révolte qui a éclaté après la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée à Téhéran par la police des mœurs.

Il a été repris dans les rassemblements quasi quotidiens et très violemment réprimés depuis ce décès, arboré dans des messages de soutien sur les réseaux sociaux, en Iran comme à l’étranger, et même affiché sur une banderole dans le stade lors du premier match des Iraniens au Mondial de foot.

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 Pertes et dommages

Au bout d’une année 2022 qui a tristement illustré l’accélération des impacts catastrophiques du réchauffement de la planète, la conférence sur le climat de l’ONU a finalement abouti à un accord qualifié d' »historique » sur la mise en oeuvre d’un fond destiné à compenser les « pertes et dommages » climatiques déjà subis par les pays les plus pauvres.

Adoptée presque à la sauvette au milieu de la nuit alors que le sujet n’était même pas à l’ordre du jour d’une COP27 au bilan par ailleurs plutôt contrasté, cette mesure était réclamée depuis longtemps par les nations les plus modestes. Craignant notamment d’admettre une quelconque responsabilité juridique, les pays riches, gros émetteurs historiques de gaz à effet de serre, s’y refusaient depuis des années.

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 « Roe v. Wade »

Dans une volte-face historique, la très conservatrice Cour suprême des Etats-Unis a enterré en juin l’emblématique arrêt « Roe v. Wade », datant de 1973, qui garantissait le droit des Américaines à avorter mais n’avait jamais été accepté par la droite religieuse.

Sa décision a fait entrer les Etats-Unis dans un monde « post-Roe », où chaque Etat est libre d’autoriser ou non les interruptions volontaires de grossesse sur son sol.

Une quinzaine les ont déjà bannies et d’épiques batailles politiques et judiciaires se poursuivent ailleurs, témoignant des passions que suscite toujours la question de l’avortement dans le pays. Les résultats des récentes élections de mi-mandat ont toutefois été l’occasion pour les défenseurs de l’IVG de se réjouir de plusieurs victoires, y compris par exemple dans le très conservateur Etat du Kentucky où les électeurs ont rejeté un référendum hostile au droit à l’avortement.

Sobriété

Baisser le chauffage, enfiler des cols roulés, limiter l’emploi des appareils électriques…: en pleine crise énergétique, sur fond de guerre en Ukraine et de volonté de se défaire de la dépendance au gaz russe, les appels à la sobriété énergétique se sont multipliés, en particulier en Europe.

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Visant à éviter coupures et pannes, s’inscrivant aussi dans le contexte de la lutte contre le réchauffement climatique, cette sobriété tant vantée est aussi pour beaucoup de consommateurs une nécessité économique, dans de nombreux pays heurtés de plein fouet par l’inflation.

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  Soupe de tomate

Les « Tournesols » de Van Gogh aspergés de soupe de tomate à Londres, « Les Meules » de Claude Monet recouvertes de purée près de Berlin, une BMW repeinte par Andy Warhol saupoudrée de farine à Milan…: la fin d’année a été marquée par des actions coups de poing de militants écologistes visant des oeuvres d’art pour alerter l’opinion sur le réchauffement climatique.

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Protégées par des vitres –sur lesquelles d’autres se sont collé les mains, comme sur celle recouvrant la célébrissime « Jeune fille à la perle » de Vermeer–, les oeuvres n’ont pas été endommagées. Ces actions, et d’autres menées par ces militants, comme l’interruption de compétitions sportives ou le blocage de routes, ont visé à relancer le débat autour du climat, quitte à braquer une partie de l’opinion.

© AFP

La rédaction avec AFP

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